Agglomération chalonnaise

Des inquiétudes pour les Centres Médicaux Sportifs

Des inquiétudes pour les Centres Médicaux Sportifs

Quel avenir sera réservé aux CMS dans les deux ans à venir et par conséquence aux Offices Municipaux des Sports ? Une question qui se pose sur le plan local mais aussi national.

Une refonte et un changement d’appellation se sont mis en place à l’issue du dernier Congrès national de la Fédération Française des Offices Municipaux des Sports. Sur la région, ce qui était dénommé CROMS (Comité Régional des OMS) est devenu désormais « Office Régional du Sport Bourgogne Franche-Comté » (ORSBFC), nouvelle et grande Région oblige.

Le président de l’OMS de Châtenoy-le-Royal, Jean-Marc De Micheli, fait désormais partie du Conseil d’Administration régional comme secrétaire-adjoint (ndlr : voir notre article du 14 décembre 2016). Il a bien voulu donner quelques explications et son point de vue sur le nouveau schéma de l’organisation sportive et particulièrement au niveau santé :
« Il nous a été demandé, par le nouveau président national de la Fédération Française des OMS, Christian Benezis, médecin à Montpellier de surcroit, de réfléchir régionalement sur la manière d’appréhender le sport et la santé. Nous avons pour mission de prendre contact avec les instances du sport et de la santé.
Il faut ajouter que la Fédération Françoise a obtenu un siège au sein de la Direction de la Jeunesse et des Sports, ainsi qu’à la LICRA, dans lesquelles nous avons une voie consultative. Une manière d’être plus lisibles auprès des Ligues et des Comités régionaux sportifs. »

Sport et santé

Après avoir évoqué ce point organisationnel sportif important, Jean-Marc De Micheli ouvre une porte toute aussi importante au regard de la santé dans le sport :
« Depuis quelques mois courent l’idée de faire passer des visites médicales pour l’obtention de la licence, non plus de façon annuel, mais tous les trois ans. Ceci fait bondir les Fédérations Sportives qui voient un risque important d’une telle décision sur le plan santé et ce à tous les niveaux d’âge des sportifs et au regard des garanties des assurances. (ndlr : ce sont prés de 2000 morts qui sont à déplorer dans le milieu sportif essentiellement lié à l’accident cardiaque)
Une telle décision risque de remettre en cause les Centres Médicaux Sportifs. Je prend l’exemple de Châtenoy-le-Royal. Nous comptons 1500 licenciés dans les différents clubs sportifs adhérents à l’OMS, nous avons effectué 352 visites en 2016. Je tiens a rappeler que la Loi est claire en la matière « une visite de licence sportive n’est pas remboursable par la Sécurité Sociale ». Il y a donc un millier de licencié qui utilise une autre voie que le CMS dont c’est la vocation sans charger encore le trou de la Sécurité Sociale.
Les visites ne sont pas gratuites mais prises en charge par les clubs dans la licence-assurance. Notre organisation locale est équipée avec ses médecins du sport, pas facile à trouver ou à faire remplacer, son matériel médical adéquat comme un électro-cardiographe. Un suivi sérieux et reconnu par les Fédérations Sportives. Une nouvelle fois j’insiste sur l’intérêt collectif de venir passer, au CMS, la visite médicale pour la licence sportive, des plus jeunes aux plus âgés. »

Effectivement c’est une organisation bien huilée qui offerte aux clubs sportifs. Sans doute liée au secrétariat qui en amont de la visite, organise les rendez-vous et tient à jour les dossiers de suivi médicaux dans le temps. Un secrétariat entre les mains de Marcelle Bernard, qui assure quelques 200 heures de travail bénévole, aidé par Jean-Claude Derain. A noter également que si le médecin du sport détecte une anomalie de santé quelconque pour la pratique du sport, il alerte le médecin traitant afin de décider sur l’attribution ou non de la licence.

Mais le président qui n’est jamais à cours d’idées lance une réflexion sur le plan purement local de Châtenoy-le-Royal : « Sur notre commune se construit un centre médical, lequel devrait voir s’installer de jeunes médecins qui ont eu dans leur cursus universitaire un module « Sport ». Pourquoi ne pas ouvrir les cabinets médicaux aux sportifs châtenoyens, dans les mêmes conditions que celles pratiquées par le CMS ? Ce serait un bel apport de clientèle pour démarrer ! » Une rencontre est prévue avec Madame le sénateur-maire.

Quid de la compétence sportive communautaire ?

Un autre souci inquiète le président de l’OMS de Châtenoy-le-Royal, souci valable sur le plan Régional : l’avenir des OMS si les communautés de communes décident de prendre la compétence « Sport » dans leur organisation. Cela se murmure de plus en plus au Grand Chalon :

« Nous sommes dans l’ère de la mutualisation, presque à outrance. Ce qui peut se concevoir pour un Syndicat des eaux, des Ordures ménagères, des voiries, des transports et autres … n’est pas aussi facile avec le sport.
Actuellement certains équipements sportifs sont effectivement gérés par les organismes communautaires. Pour le Grand Chalon, par exemple : le piscine, le stade Léo Lagrange, etc … Je pense qu’il serait absolument anormal de voir une main mise sur les clubs sportifs par les agglomérations ou communautés de communes. Chaque club est une entité dans son sport. Il gère en fonction de ses différents niveaux sportifs et de ses effectifs, même s’ils ne sont pas tous de la commune. Ils utilisent des installations communales et bénéficient de subventions de proximité avec les communes. Si tout ceci passe sous le régime communautaire, les clubs perdront leurs identités et l’organisme fédérateur qu’est l’OMS va disparaitre purement et simplement et par voie de conséquence les CMS. J’avoue ne pas voir l’horizon 2018 de façon claire à ce sujet. »


JC Reynaud