Autre opinion

Le bénévole, espèce en voie de disparition ?

Le bénévole, espèce en voie de disparition ?

Le fait d’être en contact avec de très nombreuses associations de toutes nature et activités, permet d’entendre et de constater la disparition progressive du bénévolat. Mais pour quoi ?

 

Cette constatation n’est pas une nouveauté il est vrai, l’idée de faire part de ce sentiment, qui n’est pas que personnel, de voir disparaitre les bénévoles des associations se confirme au fil du temps et pour preuve encore aujourd’hui lundi 24 septembre 2018 par la rencontre d’une responsable associative qui m’a fait part de cette réflexion : « Lorsque nous avons un bénévole qui arrête on peut considérer qu’il n’est pas remplacé et par conséquence il nous manque. »

Pourquoi une telle disparition de ce monde du bénévolat ?

Force est de constater que l’on retrouve souvent les mêmes personnes bénévoles dans plusieurs associations ou manifestations. Par envie c’est une chose certaine, mais aussi pour beaucoup par Devoir de donner un peu de soi et de son temps pour les autres, pour la vie associative d’une commune ou d’une collectivité.
Force est aussi de constater que la moyenne d’âge des bénévoles tend plus du coté « retraités » que du coté « actifs ». D’accord direz-vous, les retraités ont du temps de libre, ceci reste à prouver !
Souvent les retraités bénévoles que l’on trouve dans la vie associative en général ont été aussi des « actifs bénévoles », que ce soit dans le monde du sport, du loisir, de la culture, de l’humanitaire, du social, pour ne citer que quelques moyens d’expression de cette vie associative. Des femmes et des hommes qui expriment ce Devoir de continuer à faire fonctionner ces moyens d’expression que la Société leur a offert, parfois quand ils étaient enfants ou jeunes. Ce que certains parents d’aujourd’hui pourraient aussi se rappeler lorsqu’ils déposent leurs « chérubins » dans les associations.

La vie associative : lien social.

Sans vouloir jouer les gens d’une autre époque, il faut constater que l’engagement associatif d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier. La première conséquence en est ce manque de bénévoles notoire pour assurer pleinement et correctement cette vie associative nécessaire, comme le disent certains élus : « au lien social d’une communauté. » Ce qui est indéniable car la vie associative, en règle générale, est une ouverture sur toutes les couches sociales permettant ainsi de mieux se connaître. Il faut des bénévoles pour assurer le fonctionnement et la réalisation de ce lien.
Au fil du temps le bénévole devient une espèce en voie de disparition par son âge et par les contraintes de plus en plus demandées par l’Administration Publique, certes qui ne fait qu’appliquer la Loi et nul n’est censée l’ignorer dit-on.
Mais à quel moment le « technocrate pondeur » s’est-il penché sur le rôle des bénévoles et les conséquences de telle ou telle loi, aboutissant en finalité aux découragements et malheureusement aussi à l’abandon de l’activité de cette vie associative riche par sa disparité ?

La Loi il faut, mais point trop !

Qu’il y ait des lois pour gérer les malfaiteurs, les voyous, les assassins (Code Pénal), ou gérer une règle de vie (Code Civil ou du travail), cela se conçoit. Napoléon l’avait bien compris en premier. Mais que l’on traite l’action bénévole de la même façon devient un grave problème de fonds dont les concepteurs de la Loi et ceux qui les votent, devraient vite réfléchir.
La « race bénévole » est une peuplade qui a le droit de vote, qui risque aussi d’avoir de la mémoire dans les nombreuses périodes électives dont se plait notre belle France dont la vie associative est une grande force de proposition.

« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur », cette citation de Beaumarchais je me permet de la reprendre pour prouver que « ma liberté » de cet écrit du jour est là pour sensibiliser une nouvelle fois au problème du bénévolat. Un bénévolat nécessaire et indispensable pour la vie associative et celle de notre Société d’Hommes libres.
A tous âges ( actifs comme retraités) il est possible de s’engager pour aider, soutenir, participer et aussi se faire plaisir, tout en changeant une façon de vivre trop axée sur soi même et son confort parfois égoïste, le nez dans les réseaux sociaux et autre Internet, voir télévision, qui suppriment toute vie sociale et associative soutenue par une espèce en voie de disparition : le bénévole !

JC Reynaud