Bourgogne

Le transport met le feu aux poudres au Conseil régional de Bourgogne-Franche Comté

 Le transport met le feu aux poudres au Conseil régional de Bourgogne-Franche Comté

Alors que les élus, après la journée de jeudi, se replongent dans le budget 2017 de la Bourgogne - Franche-Comté, la droite et le FN n'ont pas manqué de s'exprimer sur le gros dossier du transport ce vendredi.

Quel visage demain pour le réseau SNCF et sa billetterie, les aéroports et les projets de routes à intérêt régional? C'est le «gros morceau» sur lequel les élus du conseil régional de Bourgogne - Franche-Comté se sont penchés de manière approfondie ce vendredi, pour le deuxième jour d'examen du budget 2017.
D'autant que le contexte des relations avec la SNCF est particulier. La Bourgogne avait signé une convention avec la SNCF avant la fusion, qui devait s'achever le 1er janvier 2017 mais qui a été prolongée à l'époque jusqu'au 31 décembre 2017. Une nouvelle convention harmonisée doit voir le jour en 2018, après une très longue négociation avec le transporteur.
C'est Michel Neugnot, le 1er Vice-président de la Région notamment en charge des finances qui s'est appliqué à décrypter le budget transport. Il a d'abord rappelé l'engagement de campagne de Marie-Guite Dufay, autour du slogan {la mobilité partout et pour tous».
Pour lui, l'enjeu des transports est triple, «traiter dans un premier temps avant la fin de l'année la partie infrastructures aériennes, fixer la problématique des routes, pour que l'on détermine une infrastructure de niveau régional et enfin, moderniser le matériel roulant, un axe stratégique que nous portons au débat avec les nouvelles intercommunalités», en pensant sûrement à ce sujet à la future métropole dijonnaise…
Il a mis en avant le concept de «chaîne de mobilité pour passer d'un mode de transport à l'autre», c'est-à-dire, par exemple, descendre d'un train pour prendre un tramway avec le même ticket.
Il compte également sur le nouveau système de contrôle des billets sur les «trains du quotidien» comme à Dijon ou Chalon-sur-Saône avec des contrôles soit à la montée, soit à la sortie du train qui correspond à «un engagements e la SNCF de diminuer la fraude sur certaines lignes où elle est supérieure à 20%», comptant ainsi sur «une recette supplémentaire de 1,1 millions d'euros par an».
Une expérience déjà mise en place dans les régions Auvergne et Alsace.

«Des questions, voire de l'incompréhension»


C'est Patrick Genre, pour la droite, qui a répondu à Michel Neugnot en lançant, «ce dossier comporte beaucoup d'éléments positifs, mais aussi des questions, voire des incompréhensions».
Il concède toutefois que «à la veille de renégociations avec la SNCF, qui ne sont pas toujours aisées, la nouvelle convention ne doit pas se faire au détriment des térritoires. On ne veut plus apprendre des fermetures de gares dans la presse, nous voulons une concertation au plus près du terrain».
«Nous attendons également une vraie réflexion sur les routes à intérêt régional», a-t-il enchaîné avant d'être coupé par la Présidente Dufay qui a rétorqué vivement, «ça vient !».
«Vous avez peut-être des projets dans les cartons mais nous, nous ne les avons pas sous les yeux».
Pour le Front National, Patrice Lombard, quant à lui, a fustigé «de nouvelles compétences, avec un catalogue de projets avec des sommes inscrites mais on ne sait pas où vous voulez aller. Ils sont décrits avec trois lignes chacune, comment voulez que l'on prenne des décisions», avant d'ironiser sur «le grand vizir Michel Neugnot et son noyage de poisson».
«Vous nous parlez régulièrement de votre conception du vivre ensemble, alors intégrez nous à vos projets !».

«Le monde change et les habitudes changent»


Marie-Guite Dufay a vanté, «l'objectif de la négociation, c'est qu'il y ait plus de trains, à partir de là ce sont les moyens qui sont à étudier et toute cette négociation se traduit comme une adaptation du service  ferroviaire».
Quant à Michel Neugnot, il répondu aux nombreuses questions en expliquant déjà que «ce qui ne peut pas bouger à l'intérieur de la SNCF pour raisons historiques, il faut le bouger de l'extérieur et c'est le rôle de la région».
«Le monde change et les habitudes de consommation changent».
Il annonce «une politique de plus de services dans cette convention et entre 8% et 10% de trains en plus».
Sur les routes, il a précisé, «après la partie aéroportuaire, on fera la même chose pour les routes, à partir du 2e semestre 2017».
Voilà qui sera scruté de près par la droite et le FN dans les mois à venir…

Bruno Lédion