Chalon dans la rue

CHALON DANS LA RUE 2015 - « Les années » du Groupe Tonne : du lourd ?

CHALON DANS LA RUE 2015 - « Les années » du Groupe Tonne : du lourd ?

Ils sont arrivés hier de la Drôme. Et, après avoir été accueillis par leurs hôtes de Champforgeuil, Fanny Petton et David mélis, les membres du Groupe Tonne ont volontiers accepté de rencontrer Info-Chalon, pour parler du spectacle qu’ils vont donner tous les jours sur le parking de l’ancien hôpital : « Les années ».

Bien connu de certains fidèles de « Chalon dans la rue » pour Triviale poursuite, le Groupe Tonne – une compagnie de la Drôme – revient cette année avec Les années, un nouveau spectacle construit à partir du livre éponyme d’Annie Ernaux, une auteure désormais âgée de 70 ans.

De quoi parle ce livre ? Il s’agit, selon le Groupe Tonne, d’une « chronique retraçant la vie d’une femme, des années 40 à nos jours », mêlant « vie intime et personnelle aux grands bouleversements sociaux du siècle » : « libération de la femme, avortement, arrivée de la modernité, mai 68, découverte de la sexualité et ascension sociale ». Et c’est cette chronique de l’évolution de la place de la femme dans la société française post-Seconde Guerre mondiale qu’ils ont souhaité mettre en scène et jouer, sous la forme d’une déambulation propre aux arts de la rue.

Pourquoi ? Pour plusieurs raisons. D’abord parce que cela permettait de mettre en lumière des luttes sociales réussies, tout en soulignant la fragilité des victoires sur lesquelles elles ont débouché. Une nécessité quand on remarque que « les jeunes filles d’aujourd’hui ont oublié » combien il a fallu se battre pour que les femmes puissent enfin commencer à devenir les égales des hommes…

Ceci étant, si le Groupe Tonne s’est entiché du bouquin d’Annie Ernaux, ce n’est pas seulement pour son côté « nostalgique », « mémoire des luttes ». C’est aussi, et surtout, parce que l’expérience personnelle que raconte cette auteure, « qui ne juge jamais », rend visible les processus par lesquels femmes et hommes se retrouvent, malgré eux, enfermés dans des rôles, aliénés, réduits à une condition : femme ou homme. A tel point qu’il n’est pas rare que, à la fin d’une représentation, une femme ou un homme vienne confier aux acteurs : « vous venez de raconter ma vie ».

Irez-vous vérifier que ce spectacle parle de chacune et chacun d’entre nous ? Pour sa part, Info-Chalon ne manquera pas la première cet après-midi.

S.P.A.B.

  • Île Saint-Laurent, parking de l’ancien hôpital
  • Jeudi, vendredi, samedi, dimanche
  • 14 h 30
  • Durée : 60 / 70 mn