Chalon sur Saône

Lundis de la Bobine à l’Axel : Au travers des Bois de Vincennes, une réalisatrice invite à voir le bois dont les hommes sont faits

Lundis de la Bobine à l’Axel : Au travers des Bois de Vincennes, une réalisatrice invite à voir le bois dont les hommes sont faits

En ce moment, la Bobine est en « mode docu ». En effet, ce lundi 2 mai, s’éloignant une nouvelle fois des films d’auteur qu’elle affectionne, elle propose aux spectateurs Grand-Chalonnais de voir un documentaire surprenant : « Les bois dont les rêves sont faits », de Claire Simon*.

Le Bois de Vincennes, ce bois situé dans l’enceinte de la plus grande agglomération française, à savoir Paris, est peut-être moins connu que celui de Boulogne. Il n’en évoque pas moins, pour nombre d’entre nous, des moments historiques, encore bien ancrés dans l’inconscient collectif français, comme par exemple l’aventure du "Centre universitaire expérimental de Vincennes", créé en 1968 et rasé en 1980, autrement dit « toute une époque ». Dans le même ordre d’idées, il évoque aussi une figure devenue mythique pour certains : celle du philosophe Gilles Deleuze, fin connaisseur de Nietzsche, et auteur de L’anti-Œdipe, ainsi que de Mille plateaux, écrit avec son comparse Félix Guattari. Il évoque enfin, par analogie, un autre lieu : le fameux zoo de Vincennes qui, selon le chanteur Benabar, relève lui beaucoup moins du mythe que du miteux, en raison, notamment, de son "roi des animaux" frappé de calvitie.

Ce bois de Vincennes, passé au crible du regard de Claire Simon, c’est un peu une sorte de Foir’Fouille : « tu trouves de tout si t’es malin ». Et pour le coup, Claire Simon y a vraiment trouvé…de tout. En effet, loin des reportages télé lénifiants sur le besoin de nature des urbains stressés, Claire Simon réalise un documentaire pour le moins étonnant, dans le bon sens du terme. Un documentaire au travers duquel ce lieu à la fois si proche et si loin de Paris apparait sous un jour littéralement extra-ordinaire, c’est-à-dire sortant de l’ordinaire.

Cet endroit, où s’ébat une faune humaine à la fois étrange et diablement touchante, méritait assurément ce coup de projecteur. Passées les premières saynètes et la curieuse impression de se trouver face à une collection d’extra-terrestres, le spectateur est vite captivé par la galerie de personnages hauts en couleur qui, à l’instar du milieu où ils évoluent, se révèlent à la fois très proches et à des années lumières de lui. Une sensation qu’il faut sans doute éprouver au moins une fois dans sa vie, sauf si l’on se fiche royalement de connaître de quel bois sont faits nos congénères, qu’ils soient de Paris ou d’ailleurs.

S.P.A.B.

*2016. Durée : 2 h 26

Bande-annonce :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19561172&cfilm=235061.html  

 

Lundi 2 mai 2016 – Cinéma Axel – 19 hrs