Chalon sur Saône

A Chalon sur Saône, relation fusionnelle entre Lilian Renaud et son chaleureux public

A Chalon sur Saône, relation fusionnelle entre Lilian Renaud et son chaleureux public

Vainqueur de la saison 4 de The Voice, Lilian Renaud est venu chanter pour la première fois à Chalon-sur-Saône, il a vu, et il a vaincu. Oh, le vocable est exagéré, puisque le public qui garnissait la salle Marcel-Sembat, conquis d’avance, aura abondé dans son sens plus que de raison. Livrant là un exercice de « méditation transcendantale » à même de l’expédier au septième ciel.

Un droit de regard consigné par écrit

Jeudi 26 mai, le concert. Mardi 31 mai, sa parution dans ces colonnes. Entre les deux, le grand écart. Pourquoi ? La raison en est simple. Le producteur –TS3- du gagnant du télé-crochet a placé votre serviteur devant un choix cornélien par la force des choses : soit se voir accorder une accréditation pour réaliser des photos prises lors des trois premiers titres mais en exigeant visionnage et choix arbitraire des images quant au nombre et à la détermination, soit faire un compte-rendu sec, c’est-à-dire en l’absence de clichés. La tentation a été grande au nom de la liberté de laisser choir le Grand Manitou. Puis, afin de ne pas mettre éventuellement dans l’embarras les férus de Lilian Renaud, décision a été prise de baisser la garde. Dans cette espèce de jeu de dupes très rarement rencontré à Chalon à ce jour (deux fois), les photos ont été expédiées vendredi en fin de matinée…avec un retour ce lundi en milieu d’après-midi…Résultat des courses : une seule retenue, et sept passées à la trappe. Tout ça pour ça…

 

Des thèmes qui lui sont chers

Cela fait un semestre que le premier album de Lilian, « Le bruit de l’aube », est tombé dans le domaine public. Tout naturellement, celui-ci a constitué socle et armature d’un concert durant lequel la prééminence rock-folk a joué sa partition, parfois consolidée par des influences rock ou celtiques également véhiculées par les cinq musiciens. La musique rythmique était intimement liée aux textes procréés par l’interprète-guitariste, à la teneur ne faisant pas dans l’à-peu-près ou la mièvrerie. Car l’auteur Lilian Renaud, qui a bénéficié du concours de Grand Corps Malade et Guilhem Valayé pour deux chansons, n’a juré que par la pertinence et la véridicité lors de l’écriture. Des valeurs ainsi mises sur le devant de la scène et qui forment son moi profond. Avec « Le bruit de l’aube », « Nos larmes », « Pour ne plus avoir peur », « Promis Juré », « Les enfants de l’oubli », etc. l’artiste a propulsé ce qui lui tient à cœur, comme l’enfance malheureuse, les gros soucis des agriculteurs, son grand-père…A l’occasion il extirpe de sa bandoulière à l’aide d’une voix digne de ce nom des reprises (« Tous les cris les S.O.S. de Daniel Balavoine, « Octobre » de Francis Cabrel », « J’envoie valser » de Zazie…) pour un surcroît d’ambiance. Devant lui, ses fans sont souvent debout, lapant ses paroles comme du petit lait, les récitant par coeur. La symbiose est totale, nullement feinte, du début à la fin. Si au moment du rappel le chanteur, policé, a eu droit au ban bourguignon, il a de son côté louangé ses ouailles : » »Je vous remercie pour tout l’amour que vous m’apportez chaque jour. Vous avez été exceptionnels ! » Et la soirée de se conclure sur une longue séance de dédicaces…

                                                                                                   Michel Poiriault

                                                                                                   [email protected]