Chalon sur Saône

Ce samedi 25 juin, chez Develay, la forte présence de couleur bleue n’aura rien à voir avec un contrôle de police

Ce samedi 25 juin, chez Develay, la forte présence de couleur bleue n’aura rien à voir avec un contrôle de police

Ne rebroussez pas chemin sans demander votre reste si, ce samedi 25 juin, vous trouvez que le bleu est en force chez Develay et constatez une forte présence d’uniformes de la même couleur. C’est juste que votre librairie organisé une rencontre avec des auteurs venus parler de la gendarmerie et, surtout, des hommes et des femmes qui la font.

Contre la vulgate « anarcho-gauchiste », selon laquelle en substance « un bon flic est un flic mort », et contre celle des discours martiaux de certains petits édiles rêvant d’avoir à disposition des légions de Robocops prêts à défourailler au moindre pet de travers pour maintenir l’ordre et la sécurité, ceux qui, à équidistance de ces deux formes de pathologie mentale inquiétante, tentent de dresser un portrait plus nuancé de la police et de la gendarmerie peinent à se faire entendre, bien que de plus en plus nombreux. 

Ceci posé, si leurs voix portent peu, elles n’en existent pas moins. On pense ici à celle de Marie Vindy qui, dans un remarquable roman policier que vous avait recommandé Info-Chalon [1], (dé)montrait que, à rebours des images d’Epinal, policiers et gendarmes ne sont pas forcément tous des crypto-fascistes portés sur la matraque, et que si la délinquance a des causes, ces dernières ne sont pas nécessairement des excuses. On pense aussi à celle de Bernard Chatelet, l’auteur de Mamie H, roman donnant à voir la même réalité que celle dépeinte par Marie Vindy, mais avec une drôlerie telle qu’Info-Chalon n’a pas cru devoir vous en taire l’existence [2]. On pense, enfin, à celle d’Olivier Norek dont le roman Territoires [3] mériterait assurément de figurer sur la liste de vos lectures estivales. 

A équidistance des « amis de l’ordre » – de préférence bourgeois, c'est-à-dire carcéral – et de tous ceux qui - résurgence moderne du fameux chien de Pavlov ? – crient « Mort aux vaches ! » dès qu’ils croisent un képi, des écrivains ont donc essayé de donner une image un peu plus fine de la réalité, et notamment des policiers et gendarmes. 

A leur manière, c’est aussi ce qu’ont tenté de faire le photographe David Cesbron et le capitaine Didier Guériaud, en commettant Des vies en bleu [4], un ouvrage dont ils viendront parler ce samedi 25 juin dans les locaux de la librairie Develay de Chalon, entre 9 h 30 et 12 h 30. En effet, leur ambition, dixit le dossier de presse remis à votre serviteur, était de montrer que derrière cet uniforme bleu valant parfois aux gendarmes le sobriquet de « schtroumpfs », « se cachent des hommes et des femmes aux profils multiples et parfois inattendus », des « militaires qui n’ont de cesse de protéger et de secourir leurs concitoyens ». Sont-ils pour autantparvenus à leurs fins ? Pour le dire, le mieux est peut-être encore de venir les rencontrer ce samedi, jeter un œil à leur livre et en discuter avec eux. 

S.P.A.B.

 [1] Lire l’article d’Info-Chalon : 

http://www.info-chalon.com/articles/a-lire/2015/08/22/15560/info-chalon-a-lu-pour-vous-chiennes-de-marie-vindy-un-roman-qui-a-incontestablement-du-chien/

 [2] Lire l’article d’Info-Chalon : 

http://www.info-chalon.com/articles/livres/2016/03/26/20763/info-chalon-a-lu-pour-vous-mamie-h-l-histoire-d-une-septuagenaire-devenue-dealer-de-cannabis/

 [3] Olivier Norek, Territoires, Michel Lafon, 2014 

[4] David Cesbron, Didier Guériaud, Des vies en bleu, éditions Le Cherche Midi, coll. « Beaux livres », 162 p, 32 euros.