Chalon sur Saône

Tribunal correctionnel de Chalon - Quand il ne s’occupe pas de sa mère... il commet des méfaits

Tribunal correctionnel de Chalon - Quand il ne s’occupe pas de sa mère... il commet des méfaits

Jugé dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate Sami a été condamné par le tribunal correctionnel de Chalon à 1 an de prison, dont 7 mois avec sursis, assorti d’une mise à l’épreuve de 2 ans avec obligation de travailler ou de suivre une formation et de se soigner. Une nouvelle condamnation qui est venue s’ajouter aux treize précédentes dont il a fait l’objet depuis 2006.

Comme l’a longuement expliqué son conseil Me Marie-Françoise Chancenot, du barreau du Jura, dans sa plaidoirie l’existence de ce Dolois de 29 ans n’a jamais été un long fleuve tranquille. Il est né de père inconnu et sa mère est atteinte depuis toujours de graves troubles psychologiques. Une mère qui serait en fin de vie et dont il s’occupe depuis son adolescence. Une mère à laquelle il se consacre jour et nuit en étant en quelque sorte son aide familiale... Une existence faite de servitude quasi-permanente. La contrepartie de tout cela étant que, lorsqu’il n’en peut plus, il commence à faire n’importe quoi. Quand il en a marre il boit et se met à faire des « conneries » pour reprendre sa propre expression. Comme cette fin d’après-midi du 13 septembre 2016, où il a dérobé deux ordinateurs portables et deux paquets de gâteaux à l’hypermarché Carrefour Chalon Sud, où il a donné un « coup de boule » à un vigile du magasin et où il a été trouvé en possession de 0,83 g de cannabis.
Une possession que Sami a contestée lorsqu’il était en garde à vue et qu’il a encore contestée devant le Tribunal. Le cannabis que l’on a retrouvé ce n’est pas à lui pour la bonne raison qu’il n’est pas fumeur. « C’est donc par le plus pur des hasards qu’il était entremêlé entre votre briquet et votre paquet de chewing gum » s’est étonné la présidente Edith Catala. Avant que le substitut Anne-Sophie Kopacz quelques instants plus tard ne rappelle que le prévenu avait déjà été impliqué dans un trafic de stupéfiants il y a quelques années.
Concernant le « coup de boule » à l’agent de sécurité, qui lui a occasionné 4 jours d’ITT, Sami a été catégorique. « Le coup de tête a été involontaire ». A ses dires, c’était simplement dans le cours de son interpellation. Une explication que ne partage pas la représentante du parquet, pour qui le mis en cause cherchait à échapper aux trois vigiles lancés à sa poursuite.
Il était difficile à Sami, pris la main dans le sac, de nier le vol. Un vol qu’il a reconnu mais en se trouvant des excuses. « J’étais ivre, je ne savais plus très bien ce que je faisais ». « Vous avez été filmé par la vidéo du magasin. On ne voit pas quelqu’un qui titube » a contredit la présidente Catala.
Dans sa plaidoirie Me Marie-Françoise Chancenot a également rappelé que Sami était issu d’une famille bien connue dans la cité de Pasteur. Et pour certains pas d’une façon favorable. Ajoutant que lorsqu’il se passait un méfait à Dôle ou dans sa région on pensait tout de suite à son client. L’avocate jurassienne a aussi souligné que le prévenu, qui tombait sous une double récidive pour avoir été condamné en mars 2009 par le tribunal correctionnel de Dôle puis en février 2016 par le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier pour des faits datant de 2013, s’était tenu à carreau durant trois ans. « Sami mérite un peu d’écoute. Sami a une grande honnêteté morale en lui. Mais il n’a plus conscience de rien. Il recommence et il recommence encore... » a confié maître Chancenot, avant de poursuivre « C’est un garçon en voie de détresse. Il faut qu’on le prenne en charge ». Une plaidoirie dont a tenu compte le Tribunal, en allant en deçà des réquisitions du ministère public qui avait réclamé à l’encontre de Sami 2 ans de prison, dont 1 an avec sursis.
L’affaire avait déjà été examinée à l’audience du 15 septembre dernier mais avait été renvoyée afin de permettre au prévenu de préparer sa défense et d’être défendu par son conseil habituel.

Gabriel-Henri THEULOT