Chalon sur Saône

A Chalon-sur-Saône le jeudi 15 décembre, Sylvie Vartan et la comédie ne feront qu'une

A Chalon-sur-Saône le jeudi 15 décembre, Sylvie Vartan et la comédie ne feront qu'une

Sylvie Vartan, c’est d’abord et avant tout la chanteuse, à la carrière dans ce domaine peuplée de cinquante-cinq années à la solde de la variété française, avec des titres qui ont fait florès. L’on connaît cependant beaucoup moins son appétence pour le théâtre, lequel représente une valeur bien ancrée chez elle, et depuis belle lurette. Il sera loisible de le constater dès ce jeudi 15 décembre à 20h salle Marcel-Sembat, lors du second des six volets des Théâtrales 2016-2017, où elle donnera la réplique à ses deux partenaires dans « Ne me regardez pas comme ça », ce dans une joyeuse atmosphère. Il y a une mauvaise nouvelle cependant pour les retardataires : c’est d’ores et déjà complet ! Séchez vos larmes, en beau joueur que vous êtes…Interview pour info-chalon.com

Vous jouez dans « Ne me regardez pas comme ça » avec Isabelle Mergault et Pierre Deny. Alors, comment faut-il vous regarder ?

« Avec un sourire aux lèvres ! »

Le rire caractérise la pièce. Est-ce quelque chose qui vous tient à coeur depuis longtemps ?

« C’est toujours très agréable de pouvoir faire rire, surtout que le rire c’est quand même quelque chose d’assez particulier. Ce n’est pas si facile que ça, et beaucoup plus compliqué que d’émouvoir ou de faire pleurer. La comédie c’est quand même un véritable art. C’est un rythme, quelque chose de très intéressant quand on arrive à l’analyser, mais je dirais que c’est un vrai bonheur pour moi que de jouer dans cette pièce, parce que la comédie, ça met les gens de bonne humeur ; le public rigole, c’est enthousiasmant, léger, et divertissant évidemment. »

Vous n’avez consommé, et ce n’est pas péjoratif au vu de votre longue et diversifiée carrière, que deux pièces. Auriez-vous pu ne vous consacrer qu’au théâtre ?

« C’était ma première passion, en fait. Je voulais être comédienne et faire du théâtre principalement au départ. Quand j’étais enfant, j’étais tout à fait dans cette direction-là, je ne m’imaginais pas faisant autre chose. J’étais la première à apprendre mes récitations, les pièces de Molière, toutes les fables de La Fontaine que l’on peut apprendre dans le primaire, etc. J’étais toujours la première à lever la main et à me proposer pour jouer. »

Le trio au sein duquel vous évoluez sur scène vaut-il son pesant d’or ?

«Son pesant d’or, je ne sais pas, mais en tous les cas, à entendre le public et la réaction des gens, je crois que ça marche très, très bien, et on en sort tous très heureux. »

Quand rechanterez-vous ?

« Normalement, à la rentrée prochaine. J’avais mis un peu entre parenthèses les concerts que j’avais prévus l’année dernière à l’Olympia, pour les reporter à l’automne prochain, quand j’aurai terminé la tournée. »

Nourrissez-vous par ailleurs des projets artistiques ?

« Vous savez, c’est au fil des propositions et des rencontres, et j’espère que je retrouverai une possibilité de remonter sur les planches dans un autre rôle et dans une autre pièce. Mais pour l’instant, la priorité est la chanson, puisque c’est ce qui se profile en premier. »  

 Le livre sur votre maman s’apparente à une mise à nu. N’a-t-il pas été compliqué de le rédiger, sachant que vous n’êtes pas spécialement réputée pour votre expansivité ?

« C’est sa vie que je décris, ce n’est pas la mienne. Pour tout vous dire, je trouve que ma mère a été exemplaire. Elle a été le témoin des événements qui ont ébranlé tout le dernier siècle. Elle avait une vie très, très atypique dans tous les sens du mot. Elle est née en Hongrie, est partie en Bulgarie à l’âge de cinq ans avec sa famille. Son père étant architecte, il devait reconstruire pas mal d’immeubles et de bâtiments en Bulgarie après la Première Guerre mondiale. Ensuite elle a connu la Seconde Guerre mondiale avec la Bulgarie qui était au côté de l’Allemagne, avec tout ce que cela comporte d’angoisses, de bombardements, etc., comme tous ceux de cette génération qui ont connu une guerre ou deux, tout compte fait. Puis ensuite, l’arrivée du communisme en Bulgarie. Ca a été une époque terrible, et pour finir, la découverte de la liberté en arrivant à Paris de mon père, ma mère, mon frère et moi. Franchement ça a été une vie de sacrifice, de courage, de dignité. Je pense que j’avais envie de lui rendre hommage et de faire en sorte que mes enfants gardent d’elle l’image de la femme qu’elle était. En même temps, par extension, eh bien la rendre quelque part un peu immortelle, afin que les gens se rendent compte de l’amour qui existe ou peut exister entre une mère et son enfant. »

                                                                                                       Michel Poiriault

                                                                                                       [email protected]