Chalon sur Saône

Touchée, mais pas coulée, Magalie Rochay, lors du raid multisport en Equateur affronté avec un mental de guerrière

Touchée, mais pas coulée, Magalie Rochay, lors du raid multisport en Equateur affronté avec un mental de guerrière

Du samedi 5 au dimanche 13 novembre Magalie Rochay a détourné -de manière toute relative- le regard de sa salle Magma CrossFit sise à Chalon-sur-Saône, mais pas de son association « Le sport un point c’est tout », qu’elle a défendue bec et ongles en Equateur à la faveur d’un raid multidisciplinaire dont c’est entre autres la vocation. Heurs et malheurs d’une battante qui a mené l’expédition de conserve avec sa coéquipière Emilie Aubriot, sous les couleurs d’AlphaCoach.

Confrontée à la dure, voire très dure réalité du terrain…

 

La particularité de cette aventure estampillée La Saharienne II résidait dans le fait que n’y prenaient part que des dames ou demoiselles regroupées en binôme. Au total, cinquante-cinq tandems issus d’Equateur,  France, Suisse, Belgique, de l’émission Koh-Lanta aussi…se sont-ils tiré la bourre, sans pour autant que ce ne soit du chacun pour soi. A Loja, ville située dans le sud non loin du Pérou, 35° attendaient de pied ferme les deux sportives, contraintes par la suite d’évoluer à une altitude moyenne de 3000 mètres, avec un pic à 3700 mètres. « C’était hyper humide, étouffant, et physiologiquement assez contrariant », se remémore Magalie, stakhanoviste de l’effort.

Les choses sérieuses commencèrent dès le lundi, avec un trail diurne de seize kilomètres. Et là, patatras, une entorse à la cheville droite allait lui jouer de vilains tours et la pousser dans ses retranchements. Si les deux filles étaient pointées à la 7ème place au 10ème km, elles viendront à bout de leur épreuve en 13ème position. «J’ai fini au mental, et je souhaitais montrer aux gens que l’on peut faire avec la douleur autrement », a révélé la trentenaire. Le jour 2 ce sont 20 km de run and bike qui devaient servir d’alibi à la compétition.

En toute logique, Magalie pédalait, pendant que sa partenaire se coltinait la partie pédestre. Résultat des courses : une très belle 8ème place, surtout au regard des circonstances, avec une Magalie tenant bon coûte que coûte face à des adversaires opérant avec de la rage et nanties d’un niveau assez haut : « J’étais super contente, car pas dans ma zone de confort.» Mercredi, 3ème étape, le jour de gloire est arrivé ! Loja devenait le théâtre d’un city raid. Dans ce cadre convenait-il de résoudre des énigmes à l’aide d’une carte, et de descendre en rappel une tour du centre-ville culminant à 38 mètres. « J’étais tétanisée, bloquée, jamais de ma vie je n’avais eu aussi peur. Mais nous avons gagné l’épreuve ! Au classement général nous étions 9èmes.» Le jour 4 n’aura pas été une mince affaire. « Trail en matinée de 7 km, puis dans la foulée 9 km  de canoë de descente très proche du rafting. Plus tard, trek de nuit de 17 km ! «Le matin nous avons eu une traversée de rivière qui fut hyper douloureuse pour ma cheville. J’ai vraiment souffert, et n’ai tenu que grâce à Emilie, absolument extraordinaire. Pour le canoë on a bien répondu, on voulait conserver notre place. J’ai effectué le trek nocturne avec deux énormes bâtons. Ca montait rudement, c’était plus marcher très vite que courir. Dans les montées ma puissance musculaire m’a beaucoup servie, sur des parcours magnifiques dans des paysages de rêve. Nous croisions des lamas, des vaches, des chiens, c’était magique. Nous étions 14èmes le soir. » Menu copieux le vendredi, jour 5 : vtt, trial, course d’orientation, parcours du combattant, et trois groupes pour l’affrontement frontal.

«En camp militaire là-bas, nous avons remporté le parcours du combattant. On a tout explosé, c’était génial, je me suis vraiment fait plaisir. Le soir, il y eu un super cadeau : le chapeau officiel de l’armée équatorienne. » Le lendemain, à l’occasion du jour 6, 8 km de vtt, assortis ensuite de 8 km d’ascension de sommet avec 1200 mètres de dénivelé positif. »Mon binôme a terminé, tandis que j’ai été obligée de descendre les derniers 5 km, les conditions étant impossibles pour moi. » Au final, un positionnement hors classement. Qu’importe après tout, l’essentiel avait été puisé ailleurs…

 

Elle signerait dès maintenant pour la 3ème édition

Magalie tire un bilan particulièrement positif de son premier gros raid de six jours, une belle expérience . « Il y a un esprit de solidarité, car on vit la même galère. La compétition est là, mais on reste très fair play. Il y a même des projets avec le staff pour intégrer du CrossFit à l’avenir ! » Se dépasser, cohabiter, des verbes non sans signification. « Six jours dans le top 15, c’était un peu inespéré pour moi. J’en sors grandie, j’ai la condition physique, les jambes, l’endurance. De plus, je ne me suis jamais pris la tête avec mon binôme, les relations furent fusionnelles. Elle a un très, très bon niveau. Ma seule appréhension, c’est qu’elle ait été frustrée. On a été présentes pour l’association, et elle a apprécié autant que moi. Nous avons relevé tous les défis. Il y a eu par ailleurs de jolies rencontres avec les autres équipes. Les conditions de vie ont été difficiles, nous faisant passer du bivouac au dortoir de soixante lits. Pas d’eau. Là-bas, ils n’ont rien, mais ils donnent tout…Ca remet les idées en place ! L’Amérique du Sud est hyper chaleureuse, les gens sont gais, bienveillants. Nous avons visité deux écoles, j’avais emmené des fournitures. Ce fut un grand moment d’émotion, très émouvant, avec des enfants heureux au milieu de nulle part.» En fin d’année 2017  La Saharienne III aura lieu au Laos, ou en Argentine. Magalie, qui sait désormais de quoi il en retourne, espère en être. En attendant, le CrossFit et l’haltérophilie auront occupé pleinement son emploi du temps, vu la part prise par la préparation pour le raid. 

 

Des projets afin de consolider l’existant

Avec son association « Le sport un point c’est tout », Magalie vise le développement du sport à partir du plus jeune âge. Elle a aussi dans le collimateur une grosse compétition à Chalon afin que le CrossFit étende son champ d’action. Dans le même ordre d’idées, elle devrait ouvrir une section femmes de Crossfit au mois de février 2017, dans la perspective d’une amélioration de la confiance en soi, tant au travail que dans la vie privée. Enfin, il est prévu une participation à définir au Téléthon 2017.

Rétrospective le jeudi 12 janvier

C’est dans la salle Magma CrossFit que se déroulera en soirée la projection de vidéos et de photos afférentes au raid équatorien, des moments également dédiés aux remerciements à l‘endroit des sponsors. A signaler que Magalie et Emilie seront là pour commenter leur périple. Tous publics. Accès libre. Renseignements : [email protected], ou au 06.50.74.65.34

                                                                                                    Michel Poiriault

                                                                                                    [email protected]