Chalon sur Saône

Ce scorpion, Chalonnais entre autres, qui n'a pas l'envergure d'un foudre de guerre...

Ce scorpion, Chalonnais entre autres, qui n'a pas l'envergure d'un foudre de guerre...

En fin d’année dernière quelques particuliers du secteur de la place du Châtelet à Chalon-sur-Saône ont eu la désagréable surprise de se trouver nez à nez avec le scorpion noir à queue jaune (euscorpius flavicaudis) à l’intérieur de leur logement. Pas de panique pour autant selon l’A.O.M.S.L. (Association Ornithologique et Mammalogique de Saône-et-Loire), sise dans la même ville, face à une micro-population qui se maintient tant bien que mal.

Les insectes sont ses proies favorites

Certes, sa piqûre éventuelle, selon Alexis Révillon, l’un des permanents de ladite association, n’est pas indolore, mais pas de quoi en faire un drame pour le commun des mortels en criant au loup et en massacrant gratuitement le petit arthropode (de 35 à 45 millimètres de long). Son aire de répartition remonte jusqu’au nord de l’Ardèche, une région où les cultures de fruits et légumes sont monnaie courante. En prenant la peine de chercher quelque peu, il se pourrait d’ailleurs fort bien qu’il soit présent à Lyon, voire à Dijon aussi après avoir cheminé à partir d’un endroit ou d’un autre de la vallée du Rhône en tant qu’espèce méridionale, après avoir suivi l’évacuation des récoltes… » A l’image de la cigale, ou de la rainette méridionale, cette dernière ayant été recensée dans des communes horticoles et septentrionales. « Dans le sud, le scorpion entre dans les maisons quand la température est trop élevée », assure Alexis. Sa présence en ville s’expliquerait notamment par le fait qu’il y fasse plus chaud qu’à la campagne. Alexis Révillon tient à relativiser, en balayant d’un revers de la main toute psychose aux effets délétères : «C’est un auxiliaire, car il se nourrit de beaucoup d’insectes comme les blattes, les cloportes, les larves, les vers…. Il faut apprendre à connaître l’animal. » Exit donc l’obscurantisme, et bienvenue au didactisme. Pour la petite histoire, il existerait plus de 1500 espèces de scorpion dans le Monde…

 

Deux parades non nocives

« Ce qui me fait bondir en tant que naturaliste, c’est que l’on serait prêt à envoyer l’armée, et à gazer ! Ce scorpion n’est pas plus dangereux que la scutigère véloce (voir la photo), dont la plupart des gens ignorent l’existence. C’est un anthropophile (qui occupe principalement les lieux habités N.D.L.R.), et l’anéantir ne réglerait rien. Il est moins dangereux que les insecticides ! » Alexis suggère deux possibilités pour déplacer hors de son champ de vision celui qui peut être considéré par d’aucuns comme un empêcheur de tourner en rond. « Tout simplement avec la pelle et la balayette. Ou bien il y a une solution plus technique : l’attrape-bestioles Snapy, vendu au prix de 13,50 euros sur lahulotte.fr» Si le besoin s’en faisait sentir, vous pouvez contacter l’A.O.M.S.L au 03.85.42.94.57, ou sur Internet : www.aomsl.org, [email protected]

                                                                                                       Michel Poiriault

                                                                                                       [email protected]