Chalon sur Saône

Le parrain aux 7 millions de kilomètres - Le coup de coeur d'info-chalon.com

Le parrain aux 7 millions de kilomètres - Le coup de coeur d'info-chalon.com

C’est au détour d’une allée du salon des voyages, que nous avons rencontré, Albert 91 ans, ancien chauffeur de bus de chez Girardot. Avec un grand plaisir, il s’est confié à Info-Chalon.

« J’ai commencé en 1950 chez Girardot avec le grand-père, Paul Girardot, on avait en tout 5 cars. En tout dans toute ma carrière, j’ai roulé pendant 70 ans, j’ai fait 7 millions de km sans jamais avoir un accident ou un accrochage »

De 1950 à 1962, Albert emmènera les Chalonnais aux Rousses pour une journée, puis en Suisse et à Genève. Ensuite les excursions sont passées à une semaine. L’Autriche, l’Allemagne, l’Italie, il en a vu du pays Albert.

« Pour aller à Venise, à l’époque il nous fallait 2 jours, il n’y avait pas l’autoroute et on roulait à 70km /h »

Son plus beau souvenir, son voyage en Suède en 1955 avec la troupe folklorique de Tournus. 21 jours de déplacement, où Albert a ‘imposé’ à son patron qu’un deuxième chauffeur vienne avec lui.

« Vous vous rendez compte, si je tombais malade ou si je tombais du toit du bus en descendant tout le Bazard de la troupe !!! Si je partais tout seul, comment on rentrait ? En plus je n’avais pas tout le temps de téléphone alors je ne pouvais même pas prévenir le patron. »

En 1962, Albert troque les clés du bus……… pour celle d’un camion. Pendant 24 ans, il travaillera pour la société Onatra. Au début, il livrera de la soude caustique à raison de 700 km par jour. Ensuite de l’essence dans le Haut Jura.

C’est en 1986 qu’il se décide à prendre sa retraite pour profiter de la vie.

Malheureusement, son épouse décède en 1989, 4 mois avant d’être en retraite.

« Pierre Girardot, le papa, m’a téléphoné pour me proposer un bus pour pouvoir emmener tout le monde à l’enterrement de ma femme parce que s’était à Chagny. Et une semaine après, il m’a rappelé pour prendre de mes nouvelles. Il m’a alors proposé de reprendre la route. J’ai tout de suite accepté. J’étais tout seul, nous n’avons pas eu d’enfants avec ma femme, alors les journées étaient longues. »

Pendant plus de 20 ans, il recommencera les trajets sur une journée, car il ne voulait plus partir trop loin. Même si quelque fois, il remplacera les collègues et se retrouvera en Espagne ou en Autriche.

Et puis est arrivé ce jour où, il a raccroché les clefs définitivement.

« La route maintenant c’est plus pareil, les gens sont compliqués, plus exigeants.  Et finalement, je retrouvais les personnes que j’avais emmenées en colonie quand il avait 10 ans ….. Il y a plus de 60 ans »

Sa déception : «  Ne plus voir les anciens de Girardot, certains sont décédés et d’autres, on ne les voit plus tout simplement. Voilà pourquoi j’essaie tous les ans de venir au salon des voyages. Voir ceux que j’ai eu la chance de connaître avant de partir. Mais la plupart je ne les connais pas » nous confit-il un peu triste.

Mais il n’y a qu’à regarder autour de lui pour se rendre compte, que tous chez Girardot le connaissent et l’apprécient. Un sourire, un salut, une poignée de main, tous ceux qui passent à côté de lui s’arrêtent pour lui parler. Même Christophe Girardot, s’installera ‘ papoter’ avec lui pour la plus grande joie d’Albert.

Alors chapeau bas Albert pour cette belle carrière et à l’année prochaine dans les allées du salon.

 

Claudine Fèvre