Chalon sur Saône

"Prête-moi ta femme". Chiche ? Un psy d'opérette a flanché sans sourciller...

"Prête-moi ta femme". Chiche ? Un psy d'opérette a flanché sans sourciller...

« Prête-moi ta femme », en voilà une idée qui fait fi du puritanisme le plus souple ! La deuxième envolée du Café-Théâtre 2016-2017 qui en comptabilise cinq, aura attiré la grande foule au Théâtre Piccolo de Chalon-sur-Saône ce vendredi soir, désireuse de mettre le nez dans les affaires des autres. Surtout quand flotte une vision désopilante et sulfureuse dans l’air…

Du rire à perte de vue

L’entame de la comédie (due à Sacha Judaszko et Vincent Leroy) n’est pas des plus glorieuses pour Léo, auteur, par ailleurs victime du syndrome de Peter Pan, et qui a lors d’une soirée décousue, trompé sa compagne Léa, organisatrice de mariages. A cause du vide intersidéral minant leurs possibles échanges, décision est prise d’entreprendre une thérapie de couple. Mal leur en a pris ! Le psy, célibataire, tombe d’entrée sous le charme de sa patiente, ce qui, convenons-en, ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices pour une réconciliation en bonne et due forme ! Des récriminations mutuelles, les consultants en ont à la pelle, d’autant plus qu’ils ont vécu dix ans ensemble. On vous fait grâce du menu fretin, pour ne retenir que certaines choses qui fâchent. Elle : « Dans tous les domaines il touche le fond, il n’y a que quand on fait l’amour qu’il ne touche pas le fond ! » Lui, piqué au vif : « Tu es tellement froide que la dernière fois qu’on a fait l’amour j’ai attrapé un rhume ! » Ces attaques en règle vont faire le jeu du soigneur de maux, fort peu regardant sur la déontologie devant être la sienne, et qui a perdu tout sens de la mesure ! Il pense avoir partie gagnée lorsqu’il parvient à danser un rock endiablé avec sa dulcinée potentielle, car au dire de Léo, après avoir réalisé cet élan fusionnel, Léa, au summum de l’émotion, serait prête à accorder ses faveurs à son cavalier...Mais la tournure des événements  ne l’entendra pas de cette oreille, et un virage à 180°, que personne n’a vu venir, s’ingéniera à semer le trouble. La virilité du psy change du tout au tout, au point de lui attribuer l’ensemble des signes extérieurs d’un homosexuel qui se respecte. Sa cible, Léo, lequel ne mange pas de ce pain-là…Léa sera mise dans la confidence, ce qui éloignera le spectre du cocufiage…Finalement Léo, après bien des péripéties (Léa qui lui révèle une grossesse pour le faire bisquer, alors que des examens ont indiqué une stérilité chez son compagnon, démentie ensuite), déclare sa flamme à sa moitié et son désir de l’épouser. Elle qui ne jurait qu’à travers le mariage et les enfants, a maintenant tous les atouts pour être heureuse. Il ne reste plus qu’à concrétiser en prenant le pli de ce qui est juste et bon…Vaste chantier en perspective néanmoins ! En tout cas le mérite en revient à Serge Bonafous (Léo), Thibaut de Lussy (le psy), et à Céline Holinsky (Léa), tous comédiens épatants, à qui le public a rendu le plus bel hommage qui soit : en étant plié en deux très souvent !  

 

C’est complet pour Vincent Dedienne

La troisième étape du Café-Théâtre, le vendredi 10 février, vaudra par la venue de Vincent Dedienne. Pour celles et ceux ne possédant point à ce jour de billet d’entrée, veuillez tourner les talons : toutes les places ont été acquises.

                                                                                                           Michel Poiriault

                                                                                                           [email protected]