Chalon sur Saône

Au sujet de l'angioplastie à Chalon sur Saône, les organisations syndicales pointent du doigt Macron et Patriat... et les petits arrangements entre amis

Au sujet de l'angioplastie à Chalon sur Saône, les organisations syndicales pointent du doigt Macron et Patriat... et les petits arrangements entre amis

Fo et CGT ont souhaité s'exprimer collectivement sur la menace qui pèse sur l'angioplastie à Chalon sur Saône. Une menace qui pourrait mettre en péril l'hôpital public dans sa globalité.

Les organisations syndicales sont remontées et pour cause. Alors que depuis dix ans, Chalon sur Saône et son hôpital public bataillent afin d'assurer au territoire nord Saône et Loire un service d'angioplastie digne de ce nom, Mâcon et le CHU de Dijon notamment ne l'entendent pas de cette façon au point de jouer le tribunal administratif. "Le patient n'est plus au cours du dispositif" lance Hervé Maillot pour la CGT Santé, remonté devant les grandes déclarations d'organisation territoriale de santé, "sauf qu'au final, ce sont toujours les mêmes qui trinquent, à savoir les patients". "C'est proprement scandaleux si l'ARS devait confirmer la décision prise la commission le 24 mai dernier. Ce n'est plus le patient qui prime mais bien l'activité des hôpitaux, c'est ce que nous dénonçons depuis de nombreuses années". 

Pour les organisations syndicales CGT et Fo, "c'est tout le groupement hospitalier du Nord Saône et Loire/Bresse/Morvan qui risque d'être impacté soit l'équivalent de près de 350 000 personnes. Le perdant de cette désorganisation sera nécessairement le patient" rajoute Catherine Pillon, délégué FO.

"Avec l'USIC, Chalon sur Saône est devenue au fil du temps une véritable gare de triage sur toutes les problèmatiques de cardiologie. Un traitement en amont avant les transferts vers des soins plus spécifiques notamment vers le CHU de Dijon. Un traitement préalable qui permet aujourd'hui une prise en charge accélérée pour toutes les problématiques cardiaques, un vrai travail de chaine qui permet un gain de temps considérable. Si l'angioplastie devait disparaître de Chalon sur Saône, c'est tout la cardiologie chalonnaise qui est menacée, sans compter de nombreux autres services tels que la neurologie par exemple". 

"On s'interroge sur des arrangements entre amis !"

Alors que l'ARS avait donné des gages aux personnels hospitaliers et aux élus locaux, la menace d'une disparition de l'angioplastie sur Chalon sur Saône laisse planer le doute d'une intervention politique dans ce dossier. "On sait tous les liens entre François Patriat, le directeur de l'ARS et le service d'angioplastie-cardiologie du CHU de Dijon" précisent en choeur les représentants syndicaux, qui voient là une intervention politique. "Les dés ont été pipés en amont. Le 24 mai, au cours de la commission qui a mis le feu aux poudres, aucun chalonnais n'a pu s'exprimer. Le débat était clos par avance" fustige Catherine Pillon. "Les enjeux économiques et le copinage" sont clairement évoqués par les syndicats qui rappelent que Dijon et Mâcon se sont parfaitement entendus afin d'éviter qu'une concurrence supplémentaire vienne s'installer avec le centre hospitalier de Chalon sur Saône qui a le vent en poupe.

"La politique doit être au service du citoyen"

"Le patient est le grand oublié de ce qui se prépare et tout le monde doit en prendre conscience" précise Hervé Maillot, qui appelle à ce que les politiques s'imprègnent davantage du dossier qui touche indibutablement à l'égalité de soins de tous les citoyens français, quelque soit son territoire. 

Laurent Guillaumé