Chalon sur Saône

Belle cérémonie du 14 Juillet à Chalon s/Saône

Belle cérémonie du 14 Juillet à Chalon s/Saône

Le reportage photos par info-chalon.com

Les chalonnais étaient venus nombreux quai Gambetta, ce vendredi soir, jour de Fête Nationale afin d'assister à la cérémonie et au défilé du 14 juillet. Une cérémonie qui s'est déroulée en présence de Mr Jean-Jacques Boyer, Sous-Préfet de l'Arrondissement de Chalon s/Saône, Raphaël Gauvain, Député de Saône-et-Loire, Maïtre Agnès Ravat-Sandre, Bâtonnière du Barreau de Chalon-sur-Saône, le Colonel Pascal Boulling, Directeur de la BPIA et commandant de la place de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, Maire de la ville de Chalon, Mr Jérôme Durain, Sénateur de Saône-et-Loire, Isabelle Dechaume, Vice-Présidente du Conseil Départemental de Saône-et-Loire, représentant Mr André Accary, Président du Conseil Départemental de Saône-et-Loire, Mr Sébastien Martin, Président du Grand Chalon, 1er Vice-Président du Conseil Départemental de Saône-et-Loire, Mesdames et Messieurs les Élus de la Ville de Chalon, Mesdames et Messieurs les Représentants des Associations d'Anciens Combattants, Prisonniers, Déportés, Résistants et Victimes de Guerre, Mesdames et Messieurs les Porte-Drapeaux, Mesdames et Messieurs les Officiers et Sous-Officiers de Réserve. Après la revue des troupes par le Commandant d'Armes, eu lieu les remises de décorations, puis, la lecture du message par Gilles Platret, Maire de Chalon. Dépôts de gerbes commémoratives par les autorités civiles et militaires. La cérémonie s'est terminée par l'Hymne National et par le salut aux porte-drapeaux et honneur aux Autorités. Pour clôturer, devant les applaudissements du nombreux public eu lieu le défilé des troupes à pied, suivi du défilé motorisé.

Ci-dessous le message lu par Gilles Platret, Maire de la ville de Chalon

En cette belle journée de juillet, nous voici rassemblés sur ce quai, qui vit tant de cérémonies et qui en verra tant d’autres, pour marquer notre attachement viscéral à la Patrie. L’anniversaire que nous commémorons est une date glorieuse et terrible.
 
14 juillet : voilà bien qui signala la France aux yeux de tout l’univers. N’oublions pas qu’en l’instituant Fête nationale, la IIIe République pensait d’abord à vivifier le souvenir de la fête de la Fédération qui se tint sur le Champ de Mars le 14 juillet 1790, enrichie des représentants de toutes les parties du royaume de France et, à ce titre, symbole éclatant de l’unité nationale. Mais derrière le 14 juillet 1790 apparaît bientôt le 14 juillet 1789, dont la fête de Fédération célèbre elle-même le premier anniversaire. La Prise de la Bastille, évènement extraordinaire aux yeux même de ceux qui en furent les acteurs et les témoins : la Bastille, ce temple du despotisme, ce symbole odieux planté dans Paris de l’arbitraire du pouvoir, tombait dans une folle journée sous les assauts du peuple et signalait au roi, à la France, à l’Europe tout entière que la Révolution de Paris devenait celle de l’univers. C’est bien le peuple qui prit la Bastille. Les sans-noms, les sans-grades, cette foule anonyme et agitée, mue par la faim et par la peur, cherchant des armes pour se défendre contre un ennemi indistinct mais bien présent. Ce peuple en haillons porteur d’une espérance, celle de la Liberté.
 
Cette date de sang –car il coula abondamment ce jour-là– est aussi une date de gloire. C’est une rupture avec l’ordre ancien. C’est une assemblée d’individus qui prend conscience de sa force, c’est le passage de la souveraineté du roi à celle du peuple. La démocratie, qui n’est alors qu’un rêve isolé dans quelques têtes perdues, constitue déjà la réalité du 14 juillet 1789. C’est bien pourquoi il n’est aucun pouvoir en France qui puisse jamais oublier cette date ou faire mine de l’oublier.
 
Il n’est aucun pouvoir qui puisse penser un seul instant qu’il tire son existence d’une autre source que celle du peuple, d’un autre consentement que celui que la Nation lui a confié. Si un pouvoir, quel qu’il soit, devait s’élever au-delà du peuple en pensant lui être supérieur, alors, le premier de tous nos devoirs serait de le remettre à sa place et, si cela ne suffisait pas, de le démettre.
 
Cette tentation est toujours possible. Elle est consubstantielle du pouvoir lui-même. Dans un livre abîmé par le temps, que j’aime à tirer de ma bibliothèque chaque 14 juillet, recueil original du journal de 1789 appelé « Révolutions de Paris », on trouve ces mots écrits dans le feu des événements de l’époque : « Depuis l’origine des sociétés, le despotisme pèse sur l’univers. L’histoire des révolutions humaines est le récit des usurpations du pouvoir, des réclamations de la raison et des vengeances de la force. C’est l’histoire du despotisme. Il est né avec l’homme qui a été despote aussitôt qu’il a eu un empire à exercer. »
 
Voilà bien la tentation. Voilà bien le risque de tout exercice du pouvoir, tant celui qui l’exerce est naturellement porté, s’il n’est pas doué d’une insigne vertu, à en abuser.
 
Cette leçon valut en 1789. Elle vaut toujours aujourd’hui. Prenons donc garde que tel pouvoir, aussi mal acquis qu’il soit, ne sorte du lit que la constitution lui assigne pour emporter, par un débordement dont l’histoire humaine offre tant d’exemples, tout sur son passage. Voilà la vigilance qui pèse sur chaque citoyen français comme le plus ferme des devoirs. C’est la leçon du 14 juillet.
 
Pour nous aider dans cette mission ô combien patriotique, voici les soldats qui nous secondent. Car la France est un peuple en armes. C’est là le second héritage de la Révolution française qui, nous donnant la Liberté, nous confia les moyens de la protéger. Qu’elle soit désormais professionnelle n’y change rien : l’armée de la République française, c’est le peuple lui-même, constitué pour se défendre. Ce sont toujours ces cohortes montant de toute la France jusqu’à Paris pour se porter au secours de la Patrie en danger. 
 
Voilà pourquoi, soldats de la Base Pétrolière interarmées, notre bonheur de vous compter à Chalon se mue en fierté de vous voir constituer le pilier de nos cérémonies nationales. Citoyens d’honneur de Chalon, vous avez l’affection de toute notre population. Cette affection, nous aspirons tous à ce qu’elle soit, aux côtés de vos médailles courageusement glanées sur les théâtres d’opérations où le Service des Essences a servi, une décoration intérieure dont vous soyez fiers à votre tour. Votre présence et notre affection scellent cet indispensable lien entre l’Armée et la Nation, que nous cultivons ici depuis si longtemps. Voilà pourquoi nous ressentons aussi durement ici les offenses faites à nos Armées. Voilà pourquoi nous ne tolérerons jamais ici les accusations qui, parfois, par des pouvoirs inconséquents, sont portées contre elles.
 
Quoi ! En plein de guerre, alors que l’islamisme conquérant a juré notre soumission ou notre anéantissement, alors que nous commémorons le 1er anniversaire de l’attentant de Nice dont les victimes seront associées à nos morts dans la minute de silence que nous observerons dans un instant, on mégote sur les moyens qui vous sont nécessaires pour mener et remporter cette guerre ?
 
Et vous n’auriez pas le droit de le dire ? Et votre réserve, naturelle et nécessaire, devrait aller jusqu’au suicide collectif ?
 
Jamais, soldats, nous n’accepterons que pareil sort vous soit réservé. Nous savons les efforts que vous avez dû fournir depuis tant d’années, alors que la France baissait dangereusement la garde. Nous savons les efforts que vous avez dû fournir pour protéger la Nation et avec elle, le monde libre depuis que la guerre est déclarée, c’est-à-dire depuis 2015. Et nous savons surtout les efforts qu’il vous reste à produire pour éradiquer un ennemi acharné, sans cesse abattu et sans cesse renaissant. Sachez, sachez bien que vous trouverez en chacun des Chalonnais un allié pour vous défendre, un ami pour vous seconder. Sachez que nous assumons plus que tout notre mission de citoyens et que nous exigeons avec vous que les moyens nécessaires à la guerre vous soient promptement alloués.
 
Nous sommes avec vos chefs, que les coups de menton ne peuvent atteindre.
Nous sommes avec vous, prêts à prendre notre part, là où nous sommes, à la grande lutte qui va nous occuper bien des années encore.
 
Il en va ainsi chez les peuples libres.
Et nous sommes ce peuple libre.
Comme nos héros de la Bastille, dont le sang ne séchera jamais !
Comme nos pères soldats offrant leur vie en un sacrifice qui ne passera pas !
Comme vous, comme ce grand peuple qui n’en a pas fini d’étonner l’univers !
 
Vive la République !
Vive Chalon !
Vive la France !