Chalon sur Saône

Yvan Le Bolloc'h dans L'heureux élu le 30 septembre à Chalon, un "morceau" de choix. Qui plus est avec Bruno Solo...

Yvan Le Bolloc'h dans L'heureux élu le 30 septembre à Chalon, un "morceau" de choix. Qui plus est avec Bruno Solo...

En soi, Yvan Le Bolloc'h est une entité digne de foi. L'inénarrable jean-Claude Convenant de Caméra Café n'est somme toute que la partie émergée d'une carrière aux multiples aspects : comédien, musicien, auteur, producteur, réalisateur, son champ d'action embrasse un large horizon. Le samedi 30 septembre à 20h à la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône (il est encore possible d'acquérir son billet), Yvan aura notamment comme complice son compère Bruno Solo. Sans nul doute du petit lait à absorber avec délectation...Interview pour info-chalon.com

 

Satisfait de faire partie de l’aventure L’heureux élu ?

«Heureux, super satisfait, enthousiaste, comme un gamin lâché au rayon jouets de La Samaritaine ! C’est toujours super plaisant, agréable, après avoir fait un succès à Paris avec une pièce de théâtre, de partir en province pour, en fait, j’allais dire régaler notre public. C’est peut-être prétentieux, mais Bruno et moi on est des provinciaux, et je pense que nous sommes identifiés comme ça. C’est pourquoi Caméra Café marchait très, très, très fort en province . On habite à Paris mais il est du sud-ouest, car Palois, moi je suis Breton. On est à Paris par nécessité, et on espère avoir un bon nombre de fans en province. Les deux films que nous avons faits ensemble ont beaucoup mieux marché en province qu’à Paris. »

 

Quelle place est la vôtre ?

« Centrale (rires) ! L’histoire principale, c’est un pote encombrant joué par Bruno, à la fois immature, brillant et maladroit, c’est un paradoxe ambulant. Il peut être extrêmement prévenant comme il peut être gaffeur, dépressif, et il est aussi très optimiste. C’est l’histoire de copains, moi je suis marié, j’ai des enfants, et puis je me trimbale ce copain comme ça, un peu comme un boulet. Un soir, il est un peu en déshérence, il n’a rien à foutre, à part errer dans son gigantesque appartement parisien, il vient manger à la maison. Ma femme, de son côté, a invité son ancienne fiancée, et on va découvrir que son ancienne fiancée se marie, et elle veut nous présenter son fiancé, puisque c’est une copine à nous qui a beaucoup compté, et pour lui, puisqu’il est sorti avec elle, et pour moi aussi, car j’ai eu une toute petite aventure avec elle. Mais ça, personne ne le sait que j’ai eu une aventure avec elle, évidemment. »

 

De longue date, votre collaboration avec Bruno Solo doit couler de source ?

« Oui, ce qui est fait n’est plus à faire, c’est certain que nous avons les automatismes, la connivence également. J’ai coutume de dire que Bruno et moi on se dirige un peu comme ça, à l’instinct , c’est presque animal. Je sais ce qu’il est en train de faire derrière une porte, je le devine. »

 

Artistiquement parlant, le théâtre remporte-t-il tous vos suffrages, comparativement à la télé ?

« Faire de la télé ça ne veut pas dire grand-chose, c’est vaste. A ce moment-là le mec qui présente la météo fait de la télé, le présentateur du 20h fait de la télé, participer à une émission de téléréalité, est-ce que ça veut dire que vous faites de la télé ?…Non, nous on est comédiens, on a commencé comme animateur, mais ça, c’est terminé maintenant. On pourrait formuler la question différemment. Qu’est-ce que je préfère comme support d’expression : soit c’est la scène, soit c’est le cinéma, ou faire des téléfilms. Maintenant, on est acteurs. Est-ce que je préfère le cinéma ou le théâtre ? Evidemment, j’aime le théâtre, l’essentiel est là, tout se raconte au théâtre, même la journée la représentation est importante, l’état d’esprit aussi. Comment vous allez vous lever, préparer le rendez-vous, c’est un truc un peu magique qui se renouvelle tous les soirs. Imaginer que le public, lui, se prépare, il a pris une baby-sitter, les gens se regardent dans la glace, cherchent les clés de la voiture, s’arrachent à leur petit confort, leur canapé, montent dans leur bagnole, sortent de chez eux, viennent acheter une place. C’est toujours touchant de savoir que des personnes se préparent à venir vous voir, ça tient un peu du rendez-vous amoureux et du miracle. »

 

Pouvez-vous circonscrire votre univers musical ?

«Si vous allez sur le site www.yvanlebolloch.net vous verrez les dates qui sont prévues à partir du début 2018 je crois. En résumé, mon univers musical est à la croisée des chemins entre Paco de Lucia et les Gispsy Kings. C’est très flamenco, quand je serai grand je serai flamenco, même si là encore la modestie s’impose, car j’ai commencé très, très tard, et je suis un amateur éclairé. »

 

Qu’est-ce qui a été le plus jouissif dans votre carrière ?

« Je pense que ça a été de rencontrer mon pote Bruno, car c’est ce qui a tout déclenché en réalité. Nous sommes devenus un duo avant de redevenir des individualités, mais je ne sais pas si on aurait fait tout ce parcours si on avait attaqué la face nord chacun de son côté. L’union fait la force. »

 

Où vous suivre en dehors de L’heureux élu à l’heure actuelle, et des projets se concrétiseront-ils ?

«En tournée donc, à suivre sur le site précédemment évoqué, et avec le spectacle « Faut pas rester là », qui est un one-man-show gitan, donc un mélange entre le one-man-show et la musique gitane. J’insiste bien sur gitane, parce que souvent les gens pensent que la musique tsigane, c’est pareil, manouche, eh bien non, c’est complètement différent. »

 

Y a-t-il un domaine que vous auriez aimé explorer totalement, ou davantage ?

« Je crois que j’ai déjà montré que j’étais assez éclectique et assez curieux. Je suis entré comme petite main à la radio, et puis finalement je suis devenu comédien, producteur, auteur, réalisateur. Bien sûr, on peut toujours apprendre. J’aurais aimé continuer à travailler sur les formats longs, parce qu’évidemment sur les formats courts on est devenus très à l’aise, mais le format long est une discipline tout à fait différente, et quand on voit le boulot incroyable et la dextérité des scénaristes américains sur les séries comme Homeland, on a encore pas mal à apprendre. Et puis j’aurais bien aimé aussi savoir skipper un bateau à des forces 7-8. »

 

Que souhaiteriez-vous faire par la suite, même quelque chose d'un peu fou ?

« J’aimerais partir en tournée en Bretagne pendant un mois, emmener mes camarades à la découverte de la région, faire vingt-cinq dates. Partir comme ça en bus avec femme et enfants, ce serait un truc drôlement bien. Un rêve plus ou moins fou ? S’arrêter un mois et regarder juste la mer me recouvrir les tongs, ce serait déjà vachement chouette. »

 

Les renseignements pratiques

Des places sont vacantes, à 37,00, 47,00 et 57,00 euros. Infos auprès d'A Chalon Spectacles (03.85.46.65.89, [email protected]). Points de vente : www.les-theatrales.com, l'Office de tourisme du Grand Chalon (4, place du Port Villiers à Chalon, 03.85.48.37.97), FNAC (www.fnac.com, 0 892 68 36 22), Magasins carrefour (www.spectacles.carrefour.fr), Géant, Magasins U...

 

Crédit photo : Bernard Richebé Propos recueillis par Michel Poiriault

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