Chalon sur Saône

Un plombier qui vote à droite, si, si, ça existe ! La preuve avec Régis Laspalès le 7 novembre à Chalon

Un plombier qui vote à droite, si, si, ça existe ! La preuve avec Régis Laspalès le 7 novembre à Chalon

Il ne fera pas équipe avec son compère de longue date Philippe Chevallier, une collaboration marquée au fer rouge. En la circonstance titillera-t-il la connivence avec Francis Huster et d'autres comédiens. Régis Laspalès ne se départira pas de son humour habituel au travers de la pièce A droite, à gauche dont Laurent Ruquier est l'engendreur, et qui sera jouée le mardi 7 novembre à 20h au Parc des Expos de Chalon-sur-Saône dans le cadre des Théâtrales (des places restent vacantes). La sempiternelle lutte des classes vécue de manière incongrue a encore de beaux jours devant elle ...Interview pour info-chalon.com

Pour vous, être ouvrier chauffagiste et voter à droite n’a rien d’une hérésie ?

« Apparemment non, parce que le public n’a pas l’air totalement surpris, bien qu’il s’amuse beaucoup. Il y a des choses qui s’inversent maintenant. Cette confrontation est amusante. »

N’êtes-vous pas en train, Francis Huster et vous, de transmettre une nouvelle façon de faire contraire aux mœurs, mais potentiellement applicable dans la société ?

« Je pense que l’auteur de la pièce, Laurent Ruquier, s’est inspiré de personnages réels. Evidemment ! L’acteur un peu bobo de gauche très riche, bon ben on en connaît plein ! Il ne comprend pas que l’ouvrier ait les mêmes opinions politiques que lui, je pense que Laurent a dû s’inspirer de gens qu’il connaît, c’est ça qui est marrant. Et moi je me demande pourquoi il n’est pas de droite puisqu’avec tout l’argent qu’il a…En fait c’est une pièce aussi sur les a priori, ça va au-delà de la politique, c’est-à-dire que l’autre n'est pas celui que l'on croit ! »

Qu’a de différent des autres une pièce écrite par Laurent Ruquier ?

« Laurent sait toucher les gens, les intéresser, parce qu’il a une grande expérience du public, et je crois qu’avec cette pièce il a encore franchi un palier. C’est quelque chose que l’on a ou que l’on n’a pas. Ce n’est pas une pièce de boulevard, c’est une comédie, c’est vraiment un affrontement entre ces deux types. Je crois qu’il a écrit dix pièces, et qu’il fait maintenant partie des grands auteurs de théâtre. »

Que vous confient les spectateurs quand ils commentent la pièce ?

« Malheureusement je n’entends pas toutes les remarques, j’aimerais bien, mais apparemment elles sont positives. Pendant huit mois à Paris on a eu que des commentaires élogieux partout, sur Internet, et les gens d’abord s’amusent beaucoup, et trouvent finalement que oui, ça correspond un peu à une nouvelle réalité, et que ce débat droite-gauche est finalement inusable malgré même ce qui se passe. Il faut que je vous dise que Ruquier depuis l’élection a quand même modifié quelques répliques, mais pas beaucoup. »

Aviez-vous travaillé avec Francis Huster, et comment le considérez-vous ?

« Non, non, on se connaissait comme ça, mais il avait très envie, et moi aussi, que l'on fasse quelque chose ensemble. Lui était déjà engagé, et ils ont tous pensé à moi pour jouer le plombier.»

A Paris ou en province, notez-vous des différences d’appréciation dans les salles ?

« Evidemment en province le public est encore plus réceptif, plus à l’écoute, et plus rieur. Les gens se lâchent davantage. Ils viennent s’amuser, n’ont pas d’a priori, ils se laissent aller, et ils ont quand même entendu parler de la pièce. Ils sont en confiance aussi je pense. Peut-être que nous sommes moins jugés qu’à Paris ? C’est très chaleureux, parce que l’on joue une fois un soir ou deux. Ceux qui viennent ont pris leur place depuis longtemps. A Paris les gens ont plein de spectacles à voir, ils sont peut-être un peu blasés parfois. »

Le fait d’avoir passé autant de temps sur scène avec Philippe Chevallier ne relève-t-il pas de l’exceptionnel ?

« Si, je pense, on nous le dit souvent. Notre première rencontre c'est en 1980, le Théâtre de Bouvard, en 1982, et nos grands spectacles, c’est en 1988, 1990. Bien sûr c’est assez exceptionnel, car on s’entend bien. »

Qu’en est-il de votre duo à l’heure actuelle, et qu’adviendra-t-il ?

«Ca je ne peux pas vous le dire, le duo est en veille. Pour le moment il n’y a pas de projet(s). »

Faire rire, est-ce plus ou moins délicat que d’interloquer, ou de déclencher une tragédie intérieure ?

« On dit toujours que c’est plus difficile de faire rire, contrairement à ce que croient les critiques, parce que quand on fait rire c’est toujours synonyme de facilité pour certains critiques, alors qu’on sait bien que tout le monde ne peut pas faire rire comme ça. Tout est difficile, mais un bon acteur, même s’il n’est pas comique, doit pouvoir faire rire, et puis un comique doit pouvoir jouer la tragédie aussi. »

 

Infos/location :

les-theatrales.com

 

Crédit photo : Christine Renaudie                                                                       Propos recueillis par Michel Poiriault

[email protected]