Chalon sur Saône

Projet d’aménagement de la place du Port Villiers : plus qu’un simple aménagement, la volonté d’ouvrir la rivière sur la ville de Chalon-sur-Saône

Projet d’aménagement de la place du Port Villiers : plus qu’un simple aménagement, la volonté d’ouvrir la rivière sur la ville de Chalon-sur-Saône

Durant une conférence de presse organisée ce matin, Gilles Platret a officiellement dévoilé le projet d’aménagement de la place du Port Villiers. Le retour d’info-chalon.com.

Avant de dévoiler officiellement le projet d'aménagement de la place du Port Villiers, Gilles Platret a confirmé l’immense intérêt qu’il porte à l’histoire, plus exactement à celle de la ville dont il est le maire. En effet, celui-ci a commencé la conférence de presse qu’il avait organisé ce matin de bonne heure par une mise en perspective historique, en rappelant une mutation intervenue dans le courant du XVIIIème siècle (1780 – 1790), lorsque une ambition, celle d’ouvrir la ville sur la Saône, s’est concrétisée. Une ouverture essentiellement motivée, alors, par des objectifs commerciaux.

Ouvrir la rivière sur la ville

Maintenir cette ouverture, et en un sens s’inscrire dans l’histoire de la ville, la respecter, c’est ce qui sous-tend le projet d’aménagement de la place du Port Villiers. En effet, il s’agit toujours de faire en sorte que la ville soit reliée à sa rivière, que les Chalonnais aient accès « à leur Saône ». Ceci étant, la volonté de la municipalité est plus profonde que cela puisqu’il s’agit, en même temps, d’ouvrir la rivière sur la ville.

 « Ce que l’on veut, c’est aussi que, depuis la rivière, on ait une vue flatteuse de la ville », a déclaré Gilles Platret. En quelques mots : que cette vue sur Chalon invite le voyageur ou le touriste, à sortir du lit de la Saône, pour découvrir la ville. « Une ambition proche de celle de Lyon », a ajouté Gilles Platret, se plaçant ainsi dans le sillage des grands maires de l’ancienne capitale des Gaules.

Pour donner corps à cette ambition, le projet d’aménagement de la place du Port Villiers est, à écouter Gilles Platret et ses adjoints, une pièce maîtresse. Et, à observer le visuel dévoilé ce matin, on comprend mieux pourquoi.

Déplacement de la statue de Nicéphore Niepce, pour la rapprocher de la Saône

A l’issue des travaux, les marches du Port Villiers seront dotées d’une double avancée. Leurs abords, là où n’existe pour l’instant qu’un trottoir longeant un carrefour doté de feux tricolores, seront embellis d’une esplanade d’une longueur de 13,5 mètres, avançant sur les marches, tout en les surplombant. « Cet espace, a précisé Gilles Platret, permettra notamment de pérenniser les Guinguettes », mais aussi de les sécuriser. Il pourra aussi être utilisé par des associations, par exemple celle du Don du sang. Pour l’orner, Gilles Platret a quelques idées, audacieuses à ce que l’on a compris, mais dont il ne souhaite pour l’instant pas faire part.

La statue de Nicéphore Niepce sera déplacée d’une vingtaine de mètres, en direction de la Saône.  Le père de la photographie, contrairement à ce que l’on peut discerner sur le visuel, continuera de regarder en direction de la rivière.

Le bas des marches sera doté, lui, d’une 2ème avancée, de 38 mètres de long, constituée de bois « waterproof ». Elle les prolongera jusqu’à 5 mètres, au lieu de 4,50 mètres, la ville ayant « réussi à gratter quelques centimètres auprès de VNF ».

Entre ces deux avancées, des espaces de détente, des méridiennes uni ou biplaces, semblables à celles qui se trouvent déjà quai de la monnaie, seront installées, qui épouseront la forme des marches.

Un stationnement maintenu

Au niveau de la place même, c’est-à-dire en dehors des marches, le stationnement sera maintenu. Il sera repoussé vers le nord de la ville, de façon à dégager les façades, dont Gilles Platret « ne désespère pas » que l’une d’entre elles, celle d’une belle propriété privée, « sera ravalée ».  Au total, seulement deux places de stationnement seront perdues, ce qui est plutôt peu, vu l’ampleur des travaux.

La chaussée sera réduite et le plateau routier légèrement surélevé, de façon à ce que les voitures passent à une allure modérée. « Si l’on rétrécit les voies, on ne les rétrécit pas trop, en raison du fait que celles-ci sont dédiées aux passages de convois exceptionnels (environ 2 par mois) et qu’aucune solution n’a pu être trouvé avec les services de l’Etat pour que ce ne soit plus le cas », a précisé Gilles Platret.

Les trottoirs, eux, seront en béton désactivé, avec des teintes différentes pour marquer les places de stationnement et l’espace réservé aux piétons. A cet endroit, des arbres en pot seront installés. Pas n’importe lesquels : des arbres que l’on retrouve sur tout le linéaire du Rhône et de la Saône. Pour faire une sorte d’arboretum ». Les pots en question seront plus exactement des « caisses », dont la forme rappellera celles servant à charger les bateaux.

Enfin, l’éclairage sera complètement revu. Il sera en quelque sorte dual puisqu’un éclairage routier se distinguera, par les motifs des lampadaires et la puissance de ceux-ci, de l’éclairage urbain.

2 millions d’euros TTC pour aménager la place du Port Villiers

Concrètement, les travaux d’aménagement débuteront en janvier et devraient durer pendant 5 mois environ, en dehors des intempéries et des aléas de toute sorte. Durant ces derniers, dont certains pourront être réalisés la nuit, la circulation sera alternée. Au total, l’aménagement global du Port Villiers devrait coûter 2 millions d’euros TTC (150 000 TTC pour le bureau d’études, 1 850 000 euros TTC pour les travaux proprement dits) à la ville de Chalon. Toutefois, si la Région Bourgogne Franche-Comté devait accepter une demande de subvention faite par la municipalité au titre du contrat territorial du Chalonnais, elle pourrait s’alléger de 450 000 euros.

Samuel Bon