Chalon sur Saône

Sueurs froides, extravagances et tutti quanti pour Chair de poule

Sueurs froides, extravagances et tutti quanti pour Chair de poule

Cocotte Cie, dont le quartier général (ou le poulailler, c’est selon !) est à Lyon-Vénissieux, a présenté ce vendredi soir au Théâtre Piccolo de Chalon-sur-Saône la plus ancienne de ses créations, à savoir Chair de Poule. Une comédie au profil horrifique qui navigue aux confins de l’absurdie, et du Café-Théâtre pour le moins décontenançant !

Des plumes, de l’hémoglobine, des rires, cris, pleurs, émotions diverses et variées

 

Caroline Ribot, Mathilde Cribier, Titouan Bodin, Julien Bourières et Clément Cordero (par ailleurs coauteur et co-metteur en scène avec Julien Bourières) ont eu à s’employer sérieusement pour que le survival, un sous-genre du film d’horreur avec psychopathe, massacres et sexe à l’avenant, maintienne le suspense durablement. D’abord, qui dit comédie dit en principe déferlement de rires facilement déclenchables et à profusion. Or, dans le cas présent, il ne s’agit volontairement pas de cela, mais d’un humour aux multiples reliefs où la causticité le dispute à la raillerie.

Lorsque Math, Jenny, Pam et Jack, ces lurons aux tempéraments bien différenciés, prennent la route pour un chalet familial situé en Louisiane, ils sont loin de se douter de tout ce qui allait se dresser sur leur chemin et du climat de folie qui jouerait sa partition sans discontinuer. Et de relâchement, le week-end bascula à la vitesse grand V dans la terreur la plus absolue avec le concours de Bill, « poulophile », mais aussi à la personnalité ténébreuse, un être frustre qui glace le sang…Effets spéciaux, scénographie léchée, lumières, tête-à-tête improbables, situations invraisemblables, accents burlesques, costumes, le cortège des moyens mis en œuvre pour crédibiliser l’ensemble n’aura pas fait les choses à moitié. Une bonne raison à cela : le renvoi systématique au milieu cinématographique en prenant bien garde de ne pas se calquer sur l’existant, sans grand intérêt au demeurant, ainsi que d’élargir au maximum le cercle des spectateurs à des fins d’accessibilité optimale. Car la spécificité de la Compagnie réside dans l’appropriation d’une filmographie en l’accommodant originalement à sa sauce.

                                                                                      Michel Poiriault

                                                                                     [email protected]