Chalon sur Saône

« Jusqu’à la garde », tourné à Chalon-sur-Saône, est reprogrammé pour une semaine à l’Axel

« Jusqu’à la garde », tourné à Chalon-sur-Saône, est reprogrammé pour une semaine à l’Axel

Alexandre Gavras est venu présenter « Jusqu’à la garde » lors d’une projection-débat-Bobine qui a rempli deux salles le même soir. Le film, qui rencontre un succès au niveau national depuis sa sortie le 7 février dernier, est reprogrammé pour une semaine au cinéma Axel.

Si tous les spectateurs n’ont pas vécu l’histoire au même rythme, tous semblaient être d’accord pour dire que Jusqu’à la garde est un film qui remue. Plaçant d’entrée le spectateur du point de vue de la juge, celui-ci est amené à s’interroger comme elle pour essayer de savoir qui dit la vérité et qui ment dans cette famille déchirée par la violence conjugale.

 

Le film, qui a notamment été tourné à Chalon-sur-Saône et aux Ateliers du cinéma à Beaune, est le premier long métrage de Xavier Legrand, réécriture de son court Avant que de tout perdre. Si le sujet l’intéressait depuis longtemps, dans un premier temps il pensait le développer pour le théâtre. Puis, « il a cherché ce qui représentait le plus les violences familiales, traitées en trois lignes dans les journaux. Il a voulu faire vivre ces trois lignes pour montrer ce qu’étaient ces meurtres », ces violences brièvement décrites, a expliqué Alexandre Gavras lors de la projection-débat de Jusqu’à la garde, organisée par La bobine jeudi 15 mars au soir.

 

Alexandre Gavras, qui a produit le film, est venu parler de l’ensemble du travail en amont de sa sortie le 7 février dernier. Quant Xavier Legrand lui a présenté son scénario, il a rapidement proposé d’en être le producteur : « Je trouvais que c’était une approche très originale. Le biais choisit pour le traiter renforçait le sujet ». Pour préparer le film, une enquête a été réalisée en amont : « Xavier a rencontré un juge aux affaires familiales, il a passé une nuit dans un centre d’appel à Paris et deux jours avec la BAC ». Côté jeux d’acteurs, « Xavier est comédien, il sait diriger les acteurs, il est à leur écoute. Léa [Drucker] a lu beaucoup de livres et a vu beaucoup de documentaires » pour préparer son rôle. « Thomas [Gioria], l’enfant, a eu une coach qui avait l’habitude de travailler avec des enfants. Pendant qu’on installait, il jouait au foot, et dix minutes avant une scène, elle le préparait. Du coup, Xavier n’avait pas à le gérer. Et Thomas avait conscience de ce qui était le jeu et de ce qui n’était pas le jeu. Il n’y a pas eu de manipulation de l’enfant pour rendre les émotions, contrairement à ce qui a pu se pratiquer dans d’autres films ». Alexandre Gavras a également expliqué l’absence de musique durant les 93 minutes que dure le film : « Il a toujours été évident qu’on ne pouvait pas mettre de musique dessus. La musique, ce sont les différents bruits, des bruits plutôt agressifs. Même sur le générique de fin, on voulait laisser les spectateurs réfléchir et non pas leur dire ce qu’ils devaient penser ».

 

Parmi les 350 personnes venues assister à la soirée, étaient notamment présents Gaëlle Laurent, déléguée régionale du Bureau d’accueil des tournages, des représentants de la Région Bourgogne-Franche-Comté, dont Laurence Fluttaz, vice-présidente en charge de la culture et du patrimoine - la Région ayant soutenu le film dans le cadre du Fonds d’aide à la production cinématographique -, des représentants de la ville de Chalon-sur-Saône, des membres du réseau VIF (Violences Intra-Familiales), ainsi que des professionnels de la justice.

 

Jusqu’à la garde est à nouveau à l’affiche du cinéma Axel du 21 au 27 mars*.

 

M.B.

* http://axel.megarama.fr/FR/fiche-film-cinema/M144409/jusqu-a-la-garde.html