Chalon sur Saône

Dave était à Chalon le chantre de la joie de vivre communicative et de la légèreté bienfaisante

Dave était à Chalon le chantre de la joie de vivre communicative et de la légèreté bienfaisante

A événement marquant, personnalité notable. Le 25ème millésime du Show des Cigales propre à l’association La Gaudriole qui gîte en temps ordinaire à Saint-Maurice-en-Rivière, mais qui pour la circonstance a fait à Chalon-sur-Saône de la salle Marcel-Sembat ce samedi 27 octobre son temple fugace, a eu droit à Dave, touche-à-tout invétéré, pour saupoudrer de phosphorescence son concours de chant amateur. Les puristes ont opiné du chef.

Le don d’ubiquité

Au four et au moulin, le chanteur néerlandais ! En sa qualité de président du jury, il se devait de porter un regard peu ou prou inquisiteur sur des candidats qui n’en menaient pas large au vu de sa carte de visite abondamment remplie et de son charisme. Entre l’analyse fine des participants reprenant un seul titre, de Slimane, Piaf, Shy’m, Alicia Kaye et consorts, ou bien de leur cru s’agissant des auteurs-compositeurs, et la résurrection de « Vanina » et « Du côté de chez Swann » sur scène comme au bon vieux temps, le très flamboyant meneur, ou exécuteur des hautes oeuvres, c’est selon, hors contexte, de « Mon cœur est malade », « Dansez maintenant », « Allô Elisa » notamment, se sera de surcroît entretenu à bâtons rompus avec la presse locale lorsque l’entracte fut venu.

 

Le souffle de la vie

Deviser avec Dave est un privilège doublé d’un aparté en forme de bouffée d’oxygène. Portant beau, l’élégance et la prestance faites homme bien secondées par un physique de jeune premier, l’artiste ne se départit que très rarement de plus d’un humour spontané. Si d’aventure vous vous hasardiez à convoquer séance tenante la Davemania, le fils d’un prof d’anglais et d’une danseuse qui a débuté à l’âge de 14 ans,  la balaierait illico presto d’un revers de la main, lui préférant « une cote de popularité intacte ». Tandis que quantité de ses confrères, à âge égal, voire inférieur, ont perdu de leur puissance vocale, lui voit ceci à la limite comme un don du ciel. « J’ai une chance incroyable d’avoir la même voix qu’avant. C’est dans mon ADN, je n’ai aucun mérite. En gros, j’arrive à faire sur scène la même chose qu’il y a cinquante ans », a-t-il humblement admis. En termes de chansons préférées, les fans ont leur classement. Pour le principal concerné, « ça dépend tellement des moments ! Il est évident que j’aime beaucoup « Est-ce par hasard ? ». Aux Pays-Bas j’ai fait un immense succès avec «Dansez maintenant ». Ca leur a plu. » Quand il chante devant des spectateurs, Dave se fixe invariablement trois objectifs : »Faire sourire, faire pleurer, surprendre. » En dehors, il y a une continuité avérée : »Chanter, c’est comme respirer. Je chante tout le temps, matin et soir. »

 

Façon de se sustenter sans chichis

Paru  le 25 octobre dernier, son premier livre adossé à une conception personnalisée de La préparation des repas, intitulé « Cuisinez-moi », a également « alimenté » le débat. «On s’est basé sur le livre de Luana Belmondo. Quand je l’ai reçu il y a un mois, j’ai été très agréablement surpris, par la mise en page, sa légèreté, les photos des professionnels… Il se trouve que j’aime bien le fromage, les recettes. Voir ces recettes d’amateur vérifiées,  et photographiées par les pros, c’est un régal. Ces recettes sont simples et ne réclament pas plus d’une heure de préparation. Il n’y a pas de choses très compliquées. C’est ma vie sous l’angle culinaire, amenée par quarante pages d’autobiographie. » Instaurer une ambiance à l’aide de ses cordes vocales, ainsi qu’inventer de quoi charmer son palais, même combat. « La chanson et la cuisine ont un point commun : j’ai besoin de partager et d’étonner. » A table à présent !

 

L’envie et le plaisir en guise de moteurs

Révélé dans les années 70, Dave aurait pu légitimement aspirer au bout d’un certain temps  à la prise de recul, voire plus. Pas son genre. «Je ne me suis pas arrêté pour deux raisons : je m’emmerde quand je ne fais pas mon métier. Et puis les artistes ne sont pas cadres, et ils ont une retraite de merde ! » Par conséquent, tant que l’envie et le plaisir l’aiguillonneront… «Je suis un chanteur et un homme comblé, à part le pontage que j’ai eu en 2011 ; en outre depuis quarante-sept ans je vis avec la même personne. » Dans ces conditions…

                                                                                                             Michel Poiriault

                                                                                                             [email protected]