Opinion

"La circulation ne s’améliore pas à Chalon. Pire, depuis les travaux sur le pont de Bourgogne, les bouchons s’accumulent, les voies sont saturées de véhicules en permanence"

Tribune co-signée par les élus chalonnais, Mourad Laouès, Amandine Ligerot et Christophe Regard.

Circulation, pollution, climat : il n’y a pas de fatalité, agissons !

Nous le constatons tous : la circulation ne s’améliore pas à Chalon. Pire, depuis les travaux sur le pont de Bourgogne, les bouchons s’accumulent, les voies sont saturées de véhicules en permanence, souvent occupés par une personne seule, générant de la pollution et une hausse significative des gaz à effet de serre (GES). Les cyclistes, notamment les coursiers, sont en danger permanent en circulation dense sans voie réservée.

Le dérèglement climatique est une réalité que nous constatons tous les jours.

La pollution engendre chaque année de nombreuses victimes, fragilise les personnes face au coronavirus, coûte très cher en santé publique. D’ailleurs le Conseil d’Etat vient d’ordonner ce 10 juillet au gouvernement français de prendre des mesures pour réduire la pollution de l’air sous peine d’une astreinte de 10 millions d’euros par semestre de retard.

A Chalon la qualité de l’air n’est pas bonne. Selon AtmoBofc l’indice de la qualité de l’air ce lundi 20 juillet est de 6, sur une échelle de 1 à 10. C’est médiocre. Les pics de pollution ne sont pas rares et la pollution chronique, même sans pic, est nocive.

Fatalité ? Non.

La demande des Français pour une action contre la pollution et en faveur du climat est forte. Elle est forte à Chalon également.

Les postures vertes et les incantations de campagne électorale ne suffisent pas. Alors on agit quand ?

Le problème est l’absence d’une vraie politique du déplacement sur tout le Grand Chalon. Une réflexion globale sur la mobilité et les bassins d’emploi est nécessaire très rapidement.

Le Président du Grand Chalon semble s’inquiéter de l’attractivité de notre territoire en terme d’économie - point sur lequel nous sommes d’accord. En revanche, mettre au second plan des actions écologiques comme la lutte contre la pollution, l’adaptation au changement climatique, est une erreur qui ne doit pas être commise. Ces actions sont indispensables au bien vivre et à l’attractivité de notre territoire. Nous rappelons aussi au président du Grand Chalon, qui s’inquiète à juste titre l’économie de notre territoire, que les investissements pour ces actions écologiques sont créateurs d’emploi.

Les solutions pour une bonne politique du déplacement existent :

  1. Des voies cyclables sécurisées, pratiques et en nombre suffisant sur tout le Grand Chalon.

  2. Un réseau de bus de qualité, avec une fréquence et des horaires étendus sur la journée, adaptés aux horaires de travail et aux horaires des trains.

  3. Une tarification attractive - voire la gratuité - des transports publics.

  4. Organiser l’intermodalité des transports urbains et péri-urbains : un système de navettes à partir de parkings relais en direction de la ville centre et de la gare,

    correspondances, ...

  5. Exploiter d’autres moyens de transport de marchandises (train, voies navigables)

    pour réduire le transport routier, gros émetteur de GES et de pollution.

  6. La réhabilitation de gares et de lignes de chemin de fer, notamment la ligne Saint Marcel – Allerey, qui a le mérite de desservir de nombreux villages, la ville centre et Saôneor. Ce projet est viable aujourd’hui, puisqu’il n’est plus nécessaire d’électrifier avec les locomotives à hydrogène. Il est dommage de constater que ce projet dort depuis des années à Chalon comme au Grand Chalon. Nous avons besoin d’un tram-train sur cette voie, pour décharger les routes et faciliter le déplacement de

    toutes et tous.

Avec de la volonté politique, les moyens existent aussi avec des financements européens et régionaux.

Alors c’est pour quand ?

Les élus Bien Vivre à Chalon demandent au Président du Grand Chalon d’agir sans tarder dans cette direction en lançant un vrai Plan de Déplacement, concerté avec les habitants, les associations, les syndicats, les acteurs locaux, les élus de tout bord.

A cet effet, dans l’intérêt des habitants du Grand Chalon, qui ont droit à un environnement sain, nous nous engageons à travailler avec celles et ceux qui sont prêts à tourner enfin la page de l’ère carbone.

Mourad Laoues, Amandine Ligerot élus communautaires Christophe Regard élu municipal