Chalon sur Saône

Pollution à l'amiante ou pas sur le site de Verallia Chalon ?

Pollution à l'amiante ou pas sur le site de Verallia Chalon ?

La question est clairement posée et du côté des représentants syndicaux CGT Verallia Chalon, les analyses en laboratoire sont là pour attester leurs dires. Les explications d'info-chalon.com.

En photo Christophe Bride - Secrétaire adjoint syndicat CGT Verallia, Philippe GIRARDOT secrétaire et Sébastien Boulogne, élu CSE

 

Le site de Verallia Chalon continue de faire parler de lui. Après l'accident mortel autour du four 1 au mois d'octobre dernier mais aussi et surtout de l'incendie du four 1 en juillet dernier,  les représentants CGT du personnel, majoritaire à 38 % sur le site de Verallia Chalon, continuent de réclamer des comptes. Ils dénoncent au passage des dysfonctionnements graves en terme de sécurité qui ne devraient pas incomber aux salariés. En attendant, c'est l'état de santé de la toiture qui abrite le four 1 qui est au centre de toutes les interrogations. La toiture en fribo-ciment rythme de nombreuses discussions sur le site industriel chalonnais mobilisant plus de 500 salariés. Après de multiples demandes de la part des représentants du personnel sur des retours d'analyses scientifiques, ils ont décidé de passer à l'offensive et affichent leurs résultats, auprès du même laboratoire que celui de la direction. Des résultats qui attestent de la présence de fibres d'amiante au sol, des fibres qui émanent de la toiture selon la CGT.

Pour Christophe Bride, secrétaire adjoint du syndicat, "on a réclamé auprès de la direction des résultats d'analyse et le seul résultat dont on nous parle est celui qui date du 18 juillet". Face au comportement de la direction, c'est un droit d'alerte qui a été déposé par la CGT, "un droit d'alerte soulevé par l'inspection du travail" soulignent au passage les délégués du personnel. Un droit d'alerte qui ouvre la voie à une procédure spécifique de la part de la direction, qui est dans l'obligation de proposer une réaction exceptionnelle.

"il tombe régulièrement des morceaux de toiture" 

Pour les délégués du personnel, "rien ou peu a été fait depuis l'incendie de juillet et la toiture continue de se désagréger". Ce sont quatre prélèvements  de matières tombant du plafond qui ont été réalisés et confiés à un laboratoire, qui atteste de la présence d'amiante sur trois d'entre eux.

Une interrogation sur les salariés de Verallia mais "aussi pour la population de Chalon"

Les représentants syndicaux rappellent au passage que si le danger à l'amiante est avéré, "il y a risque pour la population chalonnaise. L'inquiétude est légitime et on attend de la direction de vraies réponses et de vraies analyses". La CGT va même plus loin, "la direction a toujours nié toute présence d'amiante et apporte pour seule réponse une réfection de toiture d'ici quelques années. "Les 20 et 21 décembre, alors que le département de Saône et Loire était classé en alerte orange aux vents violents, on a récolté un grand nombre de résidus tombés de la toiture. Le cadre d'astreinte a été informé, a effectué des prélèvements en interdisant de balayer pour ne pas faire voler les résidus. Entre temps, on a annoncé le 24 décembre que ce n'était que du plastique sans montrer une seule analyse". 

Le droit d'alerte pour risque grave pour la santé publique et l'environnement par pollution à l'amiante n'est pas rien. En parallèle à la direction, le Préfet, la DREAL mais aussi l'Inspection du travail, la médecine du travail et  la caisse régionale d'assurance maladie ont été informés de la situation afin qu'une éclaircie s'opère.

Ce mardi après-midi, un CSE extraordinaire était organisé. D'ores et déjà, l'autre organisation syndicale UNSA a fait savoir très rapidement qu'ils n'étaient pas sur le même mot d'ordre que celui de la CGT sans en dire plus pour le moment. 

Il n'en demeure pas moins que compte tenu du flou soulevé par la CGT, les pouvoirs publics doivent se saisir du sujet et lever tout risque ou inquiétude pour la population chalonnaise.

Laurent GUILLAUMé