Saône et Loire

CORONAVIRUS - "C'est un déploiement de mesures historiques en Saône et Loire en faveur de l'économie locale" pour Jérôme Gutton, Préfet de Saône et Loire

CORONAVIRUS - "C'est un déploiement de mesures historiques en Saône et Loire en faveur de l'économie locale" pour Jérôme Gutton, Préfet de Saône et Loire

Entouré des directeurs départemaux de la Direccte, du pôle recouvrement de l'URSSAF, des Finances Publiques ou encore de la Banque de France, le Préfet de Saône et Loire a dressé un point d'étape des services de l'Etat en faveur de l'économie locale.

Un seul mot d'ordre ! "Au boulot"

Même si Jérôme Gutton, Préfet de Saône et Loire, est loin de minimiser les gestes barrières et les mesures de distanciation physique, ce mercredi après-midi, au cours d'un point presse "spécial économie", il a exhorté les Saône et Loiriens à reprendre le chemin du "boulot". Un message qui s'est voulu très clair à destination de celles et ceux qui hésitent encore, aux entreprises encore réticentes à reprendre leurs activités, même si de toute évidence le monde d'avant est bien loin d'être au rendez-vous. 

A tour de rôle, les directeurs de structures départementales ont énuméré un certain nombre de mesures à destination des acteurs économiques. Des mesures qui "donnent le tournis" à la seule énumération de quelques chiffres.

36,8 millions d'heures de chômage partiel en Saône et Loire

Gwenaël Frontin, Responsable de l’Unité départementale de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) a souligné l'ampleur des mesures en faveur de 9388 entreprises du département qui ont déposé une demande d'autorisation au titre de chômage partiel pour plus de 85 000 salariés en Saône et Loire. Le montant des indemnisations sollicitées s'élève à 297 millions et 46 millions ont déjà été versés. Un simple rappel du nombre d'heures de chômage partiel accordées en 2019 (sur l'ensemble de l'année) donne l'ampleur sans précédents du dispositif - 1,4 millions d'heures demandées pour 450 000 heures payées ! 

12 millions d'euros de décalage de TVA

Pour Franck Lévêque, Directeur des Finances Publiques de Saône et Loire, même si "la TVA est une taxe due sur des sommes collectées antérieurement, ce sont tout de même 12 millions d'euros de TVA qui ont été reportés sur trois mois". "Une deuxième phase avec une approche plus différenciée est à venir".  Concernant le fonds de solidarité, lié aux 1500 euros versés aux entreprises, "ce sont 22 millions d'euros et plus de 10 000 entreprises en Saône et Loire qui ont bénéficié du soutien". La possibilité de voir le dispositif perdurer est clairement sur le coin de table même si pour le moment les conditions ne sont pas encore clairement fixées. 

47 millions d'euros de report d'échéances sociales 

Mickaël Marceau, directeur du Pôle recrouvrement à l'URSSAF a lui aussi démontré l'ampleur de la mobilisation. "Ce sont 50 millions d'euros de cotisations sociales dues à l'URSSAF qui ont été reportées jusqu'à 3 mois par les employeurs privés, soit 43 % des cotisations normalement attendues. Le report d'échéances a été reconduit au 15 mai et l'échéance du 20 mai pour les travailleurs indépendans a été reportée automatiquement. Aucune majoration de retard ne sera appliquée sur les cotisations sociales. Du côté de l'URSSAF, la somme à recouvrer qui normalement se situe à 1% et qui avoisine les 43 % à ce stade, montre l'ampleur de l'effort fait en faveur du monde de l'entreprise, alors que du côté des cafés, hôtels et restaurants, l'effort a été porté à la hauteur de 63,8 % en terme de cotisations à recouvrer ! 

Les travailleurs indépendants n'ont pas été oubliés dans l'effort consenti. 6,4 millions d'euros ont été distribués en avril puis 2,6 millions d'euros en mai pour un peu plus de 2300 chefs d'entreprise avec une somme moyenne versées de 946 euros. 

386 millions d'euros en Saône et Loire pour le Prêt Garanti par l'Etat

Cédric Traversaz, directeur départemental de la Banque de France a souligné le soutien massif à travers ce dispositif. "64 dossiers ont nécessité une intervention en terme de médiation entre la Banque de France et des organismes bancaires. Un chiffre à comparer à la dizaine de dossiers par an habituellement. 3400 prêts garantis par l'Etat pour 386 millions d'euros ont été versés avec - 2 % de refus". 

 Chômage partiel.... le début des contrôles annoncé ! 

"On a travaillé depuis le début sur le régime de la confiance mais une phase de contrôle va s'amorcer" rajoute Gwenaël Frontin. "L'objectif fixé est la confiance d'abord mais soit il y a aura eu une erreur de l'entreprise soit une fraude. Et on n'aura pas la moindre tendresse à l'égard des tricheurs". Un message franc et direct alors que les contrôles vont se multiplier jusqu'au 31 juillet. Des contrôles qui se voudront également rétroactifs évidemment.

Jérôme Gutton a fait mention "de cet arsenal prodigieux de mesures en faveur de l'économie" qui a été mis en place, tout en insistant bien sur l'idée que le plus dur est à venir. Sans un redémmarage rapide de l'intégralité de notre tissu économique, ces mesures aussi importantes soient-elles pourraient même s'avérerer insuffisantes. Des propos corroborés par l'ensemble des acteurs présents au cours du point presse. "On n'arrivera pas à prévenir toutes les difficultés si la machine ne repart pas. Les entreprises doivent et peuvent travailler. Elles ont toutes leurs protocoles. La situation sanitaire n'a jamais interdit de travailler et aujourd'hui la situation sanitaire est meilleure qu'hier". 

Réactivation des cellules de veille économique, mobilisation de l'ensemble des services et acteurs économiques, l'heure est à la reprise du boulot. Le mot d'ordre est donné et la volonté des services de l'Etat est de répondre au plus vite à toutes les interrogations du tissu économique afin de "retrouver la confiance". 

Laurent Guillaumé