Opinion

URGENCES DENTAIRES : chaque chirurgien-dentiste est amené à concilier les exigences d’humanisme et de sécurité

URGENCES DENTAIRES : chaque chirurgien-dentiste est amené à concilier les exigences d’humanisme et de sécurité

 

Le principe déontologique fondamental doit d’abord être souligné: « Le chirurgien‐dentiste, au service de l'individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie et de la personne humaine » (art. R.4127‐202 du code de la santé publique).

En accomplissant cette mission, quel que soit son mode d’exercice (libéral, salarié, société d’exercice, etc.), le chirurgien-dentiste doit toujours veiller à concilier deux exigences:

- Son devoir d’humanisme médical qui l’amène à répondre à l’urgence pour soulager la souffrance de son prochain;

- Son devoir de précaution qui lui interdit de soigner un nombre de patients supérieur à ce que permettent ses capacités physiques et logistiques.

Autrement dit, le chirurgien-dentiste reste seul libre de la décision qu’il doit prendre en conscience, qu’il doit assumer en responsabilité, lorsqu’un patient le sollicite pour un soin en urgence.

 

Soit il a les moyens matériels (temps, personnel du cabinet, disponibilité personnelle) de répondre favorablement à cette demande dans des conditions assurant la sécurité du patient accueilli en urgence, soit il doit refuser de soigner lorsque les conditions ne permettent pas d’assurer cette sécurité.

 

En effet, il ne doit pas perdre de vue l’autre principe déontologique: « le chirurgien‐dentiste ne doit en aucun cas exercer sa profession dans des conditions susceptibles de compromettre la qualité des soins et des actes dispensés ainsi que la sécurité des patients » (art. R.4127‐204 du code de la santé publique).

 

La pandémie de Covid a frappé de plein fouet l’organisation des cabinets dentaires entraînant des protocoles stricts pour la prise en charge des patients. Ces protocoles sont lourds en matériel et en temps ( notamment de décontamination des locaux...) et induisent un nombre réduit de rendez-vous journalier par rapport à la normale. Cet état de fait associé au retard de traitement accumulé durant plusieurs longues semaines de fermeture induisent des délais de prise de rendez-vous allongés .


Nous sommes de plus dans une situation démographique de plus en plus tendue sur notre territoire faute de politique efficace favorisant l’installation de jeunes praticiens en particulier en libéral ( seul système permettant de recréer un maillage territorial efficace ...).


Tout comme ils l’ont fait en première ligne durant le confinement ( permanence téléphonique et 6 cabinets de garde journalier malgré le manque d’équipement de protection individuelle), les chirurgiens-dentistes ont toujours fait de leur mieux pour assurer la prise en charge des urgences dentaires en multipliant les rendez-vous en sus dans leurs emplois du temps déjà surchargés . Mais aujourd’hui, dans un contexte très défavorable, cela devient de plus en plus difficile...


PS : Nous vous prions de rappeler que la prise de rendez-vous dans les cabinets dentaires en cette période de pandémie ne peut se faire que par téléphone ou plateforme internet et en aucun cas en se présentant physiquement sur site.

 

 

SCD 71

Dr Julien SUDRE, Secrétaire Général