Côte chalonnnaise

Traditionnelle cérémonie au Bois de Marloux - Le sacrifice des fusillés d’août 1944 ne doit pas être oublié

Traditionnelle cérémonie au Bois de Marloux -  Le sacrifice des fusillés d’août 1944 ne doit pas être oublié

Les premiers jours de septembre 1944 Chalon et sa région ont été enfin libérées. Mais l'occupant nazi a encore commis des exactions, et notamment plusieurs massacres, dans le Chalonnais les toutes dernières semaines qui ont précédé la Libération.

Au cours de la seconde quinzaine d'août 1944, une quarantaine de patriotes est en effet tombée sous les balles ennemies en divers lieux de la région chalonnaise. Au nombre de ces massacres figure celui qui s'est déroulé aux confins de Châtenoy-le-Royal et de Dracy-le-Fort, à l'orée du Bois de Marloux, et qui a fait quatorze innocentes victimes, originaires de la Saône-et-Loire et de la Nièvre, les 20, 22 et 26 août 1944.
Depuis maintenant sept décennies, chaque dernier dimanche d'août, une cérémonie, organisée à l'initiative du Comité d’Entente Résistance-Déportation devenu par la suite Comité Intercommunal pour l'organisation des cérémonies du Bois de Marloux, rappelle ces heures tragiques de notre histoire locale. En ce dimanche 30 août 2015, par une chaude matinée d’été, une bonne centaine de personnes s'est retrouvée pour commémorer le 71e anniversaire de l’événement devant le monument érigé un an après les faits. Une commémoration présidée par Marie Mercier, sénatrice-maire de Châtenoy-le-Royal, Sébastien Martin, 1er vice-président, représentant André Accary, président du Conseil Départemental, Yves Andreu, directeur départemental de l’Office national des anciens combattants, représentant Gilles Payet, préfet de Saône-et-Loire, Gilles Platret, maire de Chalon, Olivier Grosjean, maire de Dracy-le-Fort, Christophe Hannecart, maire de Saint-Martin-sous-Montaigu, Pierre Andriot, maire de Mellecey, et Dominique Juillot, maire de Mercurey.

Prenant le premier la parole, Marie Mercier n’a pas manqué de rappeler que, 71 ans après, un nouveau combat est à mener, celui contre le terrorisme et la haine de l’autre. La parlementaire a également rappelé qu’afin que le sacrifice de ces hommes n’ait pas été vain un triple devoir s’imposait à nous, à savoir devoir de vigilance, devoir de mémoire et devoir d’histoire. « Il nous faut bâtir un monde fait d’espérance et de bienveillance » a-t-elle conclu.
Intervenant à son tour, Gilles Platret, en spécialiste de l’histoire locale, a longuement retracé ces funestes journées, pendant lesquelles le sinistre Hans Kruger, chef de la gestapo de Chalon, et ses sbires ont encore fait couler le sang d’innocents.
Commencée par un dépôt de gerbe au monument du Bois de la Garenne à Châtenoy-le-Royal, cette matinée du souvenir s’est achevée au cimetière de Saint-Martin-sous-Montaigu par un recueillement sur la tombe d’Emile Voarick, ancien maire de la commune, à l’origine avec d’autres amis résistants de cette manifestation.

Gabriel-Henri THEULOT