Culture

Jazz à Couches 2017 Samedi 8 juillet : 60% de matière grave au Château de Couches

Jazz à Couches 2017 Samedi 8 juillet : 60% de matière grave au Château de Couches

L’estimation de la matière grave ainsi affichée amène à s’interroger sur les 40% restants dans ces instruments communément appelés les gros dans les orchestres : le tuba, le saxophone baryton et la contrebasse.

Trois corps imposants en effet. Mais trompeurs, comme l’explique Jean-Philippe Viret : « les harmoniques qui se dégagent du grave sont presque infinies si on tend bien l’oreille. » D’où son projet d’un trio peu commun. François Thuillier, Eric Seva et lui invitent l’auditeur à une autre écoute.

Sous les frondaisons du parc du Château de Couches, ces nuances harmoniques méconnues conduisent à d’autres finesses : le corps, l’arôme, le goût des vins des coteaux du Couchois dont on peut affirmer qu’en la matière eux aussi possèdent des typicités tout autres que les Graves…

Le duo Joly-Nassini avant le retour du contrebassiste virtuose pour le final

A quoi tient ce lien du son : le duo ? Un dialogue entretenu entre souffle et toucher qui met en branle autant d’oreille que d’éloquence, d’intuition que de rigueur. De recherche d’équilibre dans un jeu d’équilibrisme.

Des questions que peut-être se posent les trompettistes et les pianistes qui s’y adonnent depuis le Weather Bird (1928), ce modèle initial – idéal ? -  dans lequel Louis Armstrong et Earl Hines, 28 et 25 ans, ont illustré à leur manière qu’aux âmes bien nées la valeur et l’audace n’attendaient pas le nombre des années.

Avant de se lancer dans ce risque revendiqué et palpitant, Aurélien Joly et Romain Nassini ont approfondi la pratique de leur jeu dans divers orchestres et lieux créatifs. De telle sorte que leur conversation musicale entremêle leurs univers respectifs et les porte à la recherche d’un autre langage, singulier tout autant que duel.

Le pourtour méditerranéen et ses musiques qui ont inspiré Renaud Garcia-Fons font place ici à un retour au pays natal : Paris.

Dans ses déambulations le compositeur et interprète rejoint ce monde des artistes qui, flâneurs des deux rives, peintres des rues, photographes des passants, chanteurs des escaliers de la Butte, cinéastes des atmosphères, l’effleurent, l’effeuillent, la romancent.

Dans sa Vie devant soi, qui emprunte son titre au roman d’Emile Ajar (alias Romain Gary, 1975) Renaud Garcia-Fons conjugue le filtre de l’enfance au présent trépidant de la ville France, ville archive, ville Monde, ville perspectives. Où toutes les musiques ont trouvé leur quartier : musette, chanson, jazz, classique, courants de la dernière pluie. Avec trois musiciens pour guides poétiques.

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Crédits photos :
60% : Bruno Charavet
RGF : Solene Person