Economie

Avec la future Cité de l’Economie et de l’Ingénierie numérique lancée hier, Sébastien Martin veut offrir plus qu’un vrai quartier à Chalon-sur-Saône : une place centrale au sein du monde économique de demain

Avec la future Cité de l’Economie et de l’Ingénierie numérique lancée hier, Sébastien Martin veut offrir plus qu’un vrai quartier à Chalon-sur-Saône : une place centrale au sein du monde économique de demain

Pour les 20 ans de l’Institut Image-Arts et Métiers et de son partenariat avec le Grand Chalon, Sébastien Martin s’est résolument tourne vers l’avenir, en dévoilant les contours de la future « Cité de l’Economie et de l’Ingénierie numérique », qui sera implantée sur le site du Moulin de la Sucrerie Blanche.

« Nous avons la chance d’avoir à Chalon l’Institut Image, la première école d’ingénieurs en France (6 000 étudiants) et de compter parmi l’un des plus grands réseaux d’ingénieurs ». C’est ainsi que Sébastien Martin a commencé son discours, après les salutations d’usage, adressées aux très nombreuses personnalités présentes pour fêter les 20 ans du partenariat de l’agglomération avec l’Institut Image-Arts et métiers : le directeur général d’Arts et Métiers (Laurent Champaney), des élus locaux, des parlementaires, des représentants de l’Etat et de chambres consulaires, une multitude de chefs d’entreprises.

(Laurent Champaney)

Car cela fait 20, déjà, que ce partenariat fonctionne. En effet, c’est en 1997 qu’Arts et Métiers Paris Tech a choisi Chalon-sur-Saône pour installer l’Institut Image, établissement d’enseignement supérieur et de rechercher en pointe sur les technologies de réalité virtuelle et augmentée.

Mais jeudi soir, Sébastien Martin et l’exécutif du Grand Chalon n’étaient pas seulement là pour entonner un « happy birthday » enjoué devant un parterre de presque 300 personnes. Comme il l’a posé d’emblée, le Grand Chalon « a voulu marquer cette rentrée avec un évènement ». Comprendre : ne pas se contenter de célébrer en grande pompe ce qui a été fait sans offrir de perspectives pour l’avenir économique du territoire aux destinées duquel lui et l’exécutif du Grand Chalon président. D’où la présentation, hier, d’un projet ambitieux, « pensé pour servir les exigences pédagogiques de l’Institut Image, tout en étant ambitieux pour le développement économique ».

Car, à l’occasion des 20 ans de ce partenariat, Sébastien Martin a dévoilé ce qui, pour l’instant, s’appelle la « Cité de l’Economie créative et de l’Ingénierie numérique » - le nom devrait changer, une agence ayant été sollicitée pour lui trouver un nom plus percutant -, et qui sera implantée sur le site du Moulin de la Sucrerie Blanche.

Un nouveau pôle dédié aux entrepreneurs

De quoi s’agit-il ? Rien moins que d’un nouveau pôle permettant aux entrepreneurs, à partir de 2020, de bénéficier des outils d’immersion virtuelle les plus poussés, mais aussi d’un accompagnement complet pour faire aboutir leur(s) projet(s). Celui-ci, que Sébastien Martin a présenté comme une continuation de ce qu’avaient initié Dominique Perben et Dominique Juillot il y a 13 ans (Nicéphore Cité), réunira les équipes et les moyens d’Arts et Métiers, de Nicéphore Cité, de la Mission Développement Economique du Grand Chalon et de l’Ecole Média Art Fructidor. Ce qui devrait permettre au Grand Chalon, membre du réseau French Tech IoT-Manufacturing depuis peu (2016), de disposer d’un outil dédié à l’accélération des projets industriels innovants et à l’accompagnement des entreprises dans leur transition numérique. Arts et Métiers y mettra à disposition ses salles de réalité virtuelle, notamment son caisson d’immersion virtuelle 5 facs, ainsi que ses démonstrateurs techniques, soit une offre complémentaire à celle proposée par Nicéphore Cité et ses Labs. Et, en tout état de cause, un ensemble d’ « avantages concurrentiels » pour les entreprises.

Procurer des avantages concurrentiels aux entreprises

« Notre objectif est simple », a déclaré Sébastien Martin. « Il s’agit d’offrir un levier de développement que d’autres ne peuvent apporter ». Et de détailler une série d’équipements que peu de villes possèdent en France, du moins au sein de structures publiques, à l’exemple de la salle « 3 D » de Nicéphore Cité. Pour illustrer son propos, il a alors donné deux exemples : « Vous êtes un industriel, qui fabrique des machines-outils. Vous aimeriez présenter votre production à de potentiels acheteurs, mais autrement qu’en les montrant sur un simple écran… Ici, ce sera possible de les montrer en 3 D, qui plus est dans l’environnement au sein duquel elles seront appelées à s’intégrer. Autre exemple, pour les acteurs du bâtiment. Vous pourrez présenter un projet de bâtiment, en immersion totale, grâce, par exemple, à des lunettes 3 D ».

Un vrai quartier à l’entrée sud de Chalon

Ces exemples donnés, Sébastien Martin a précisé que, dès son ouverture, la Cité comportera aussi un espace de prototypage rapide (« Fab lab »), une pépinière d’entreprises et un espace de coworking pour les porteurs de projets incubés. Il a également souligné que le site accueillera de nombreux étudiants, allant de Bac + 3 à Bac + 8, ainsi que des ingénieurs et chercheurs. Avant d’esquisser ce qui, à l’entrée sud de la ville de Chalon-sur-Saône, ne sera rien moins qu’un vrai quartier offrant logements, bureaux, commerces et autres activités, dont le futur foyer de l’Association Médico-Educative Chalonnaise, dont les travaux devraient débuter fin 2017 ou début 2018. Une esquisse à laquelle, un peu plus tard, après une pause virtuelle de la première pierre de cette future Cité en compagnie d’autres responsables, un petit film a donné une réalité très augmentée.

Samuel Bon