Elan Chalon

Le bouillant entraîneur de l’Elan Chalon appelle à la mobilisation générale pour la venue du leader de la Jeep Elite.

Le bouillant entraîneur de l’Elan Chalon appelle à la mobilisation générale pour la venue du leader de la Jeep Elite.

Il veut que les supporters transforment le Colisée en volcan, le mettent en fusion...

Il est comme ça Jean-Denys Choulet. Il aime les gros matches. Avec la venue du leader Strasbourg, ce mercredi, au Colisée, il est servi. Les Alsaciens sur le papier sont favoris, mais l’entraîneur de l’Elan Chalon n’a pas oublié le match aller. Pas oublié l’accueil que les supporters alsaciens avaient réservé au Champion de France en titre, avec insultes et même crachats. Alors JDC appelle à la mobilisation générale. Il souhaite que les supporters de l’Elan Chalon mettent le feu au Colisée et entretiennent la flamme d’un rêve complètement fou : Une «remontada» avec une place en play-off au bout. Mais il faut déjà battre Strasbourg.


Le match aller vous avait laissé un goût amer. Quel souvenir en conservez-vous ?

JEAN-DENYS CHOULET : «On n’avait pas eu un très bon accueil, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais c’est comme cela depuis des années. Sans doute que les supporters n’avaient toujours pas digéré d’avoir perdu la finale et de ne pas avoir décroché le titre de Champion de France… Alors oui je n’ai pas oublié. Mais je me souviens aussi, qu’au-delà de la défaite que nous avions enregistrée, on n’était pas si loin que cela. Plusieurs fois on était revenus assez proche, avant de s’incliner».

Qu’attendez vous de ce match retour ?

«Il faut rendre la monnaie de la pièce à Strasbourg. Qu’on leur montre qu’on est chez nous. Il faut que le Colisée soit très très chaud avec une super ambiance. Je compte sur les supporters et j’espère que le Colisée sera plein et chaud bouillant. Ce sera le match le plus difficile à jouer depuis le début de la «remontada».

C’est un match pivot ?

«Si on gagne, le maintien sera pour ainsi dire définitivement assuré et cela nous permettrait aussi de voir plus loin et plus haut. Mais il faut regarder la vérité en face. A l’heure du coup d’envoi, Strasbourg sera favori. Ils ont un banc exceptionnel, puisque tous les postes sont doublés. Ils sont capables de faire la différence hors d’un cadre habituel. Ce n’est pas pour rien qu’ils occupent la première place».

A quoi attribuez-vous le renouveau constaté depuis le début de l’année 2018 ?

«J’avais dit dès le début du championnat que sans meneur ce serait très compliqué. Ce n’est pas faute d’avoir cherché, mais on a du mal à le trouver. C’est donc fait, avec Nate Wolters qui n’est plus malade et qui sera d’attaque contre Strasbourg».

A Antibes vous avez pourtant gagné sans lui…

«Oui c’est vrai. Dorsey a fait son meilleur match de la saison. Il n’en demeure pas moins que Wolters a très clairement redonné confiance au groupe. Il nous permet de jouer au basket, comme je l’aime, de ne plus souffrir. La confiance qu’il a ramenée on l’a vue à Antibes, où les gars ont montré qu’ils constituaient une vraie équipe».

Cinq Chalonnais à dix points ou plus à Antibes, c’est plus qu’une satisfaction ?

«Hormis Jérémy Nzeulie qui est au-dessus, on n’a pas de joueurs qui dominent tout le temps et avec constance. L’année dernière, on avait Clark, Fall et Roberson qui assuraient toujours ou quasiment toujours.
Là maintenant on a Lance Harris qui revient bien, Gillet qui est de plus en plus en confiance. En fait, on a cinq six joueurs qui sont capables d’apporter une pierre importante au résultat et à l’équipe. Ca conforte le travail, mais c’est aussi la preuve que tout va mieux avec un bon meneur. Ce qui nous permet d’être second sur la deuxième phase».

Lance Harris, deux fois MVP de suite, c’est un signe ?

«Lance, il joue le rôle qu’il doit jouer. Ca fait du bien à tout le monde. Il joue et il tient son rôle d’Américain. C’est pour cela que l’on va chercher des Américains, car autrement on n’irait pas…»

Comment se déroule la préparation avant ce choc contre Strasbourg ?

«J’ai senti les gars montrer de la fatigue ce lundi soir à la fin de l’entrainement. On a pourtant mis toutes les chances de notre côté, en revenant d’Antibes en avion, mais il y avait une grève qui nous a fait perdre plus de trois heures...»

Sur quoi va se jouer ce match contre le leader ?

«Sur la défense évidemment. Mais aussi sur notre capacité à les perturber, en ne laissant pas de déployer des contre-attaques. On sait qu’ils ont un effectif incroyable et le potentiel pour aller au bout. Ce qui nous sauve c’est que sur le parquet c’est cinq contre cinq. Et puis je compte énormément sur nos supporters. On a besoin qu’ils transforment le Colisée en volcan, qu’ils le mettent en fusion. Comme ils ont su le faire la saison dernière, plusieurs fois, en play-off et pour la finale…»

Une «remontada» jusqu’à la huitième place, vous y croyez ?

«Ce serait complètement fou. Mais si on bat Strasbourg, on ne peut pas ne pas y penser. Et puis il y a tellement de contre-performances dans ce championnat, qu’on se dit que tout est possible. Si on bat Strasbourg et ensuite Monaco, oui on a le droit d’y croire, d’en rêver».

Y compris d’aller chercher la qualif à Boulazac, qui vous a fait si mal…

«Ce match, c’est la plus mauvaise expérience de ma carrière. Je l’ai déjà dit. Si d’aventure on va à Boulazac pour chercher les play-off, ça voudra aussi dire qu’on n’y va pas pour le maintien, alors que c’est ce qu’on craignait…»

Avec votre vécu, votre expérience, vous arrivez encore à rêver ?

«Mais bien sûr que oui. Il faut tout le temps rêver, sinon ce n’est pas la peine. Moi j’aime bien les gros matches, car c’est là qu’on voit qui est qui. Je me répète, il faut que le Colisée soit un volcan, mais c’est à nous de mettre le feu. Les gars ont compris et savent qu’ils devront être à 200% et même plus. On a réussi à refaire un collectif et c’est ce qui a regonflé le moral et redonné confiance. Pierre-Antoine Gillet, aujourd’hui ça rentre, car il a confiance. Il n’empêche je suis surpris par certains joueurs qui manquent vraiment d’ambition…»

Recueilli par Alain BOLLERY
(Photos Manon BOLLERY et Alain BOLLERY)