Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - A nouveau ivre au volant, il retourne en prison

TRIBUNAL DE CHALON - A nouveau ivre au volant, il retourne en prison

En condamnant Frédéric à 11 mois de prison avec maintien en détention, le tribunal correctionnel de Chalon, qui le jugeait lundi dans le cadre d’une comparution immédiate, n’a guère tenu compte des observations faites par son conseil, Me Sonia Halvoet.

L’avocate autunoise avait en effet demandé aux trois juges de ne pas renvoyer derrière les barreaux son client, un San-Marciau de 32 ans, placé sous mandat de dépôt depuis le 1er avril 2017 pour une récidive de conduite d’un véhicule sous l’empire d’un état alcoolique, un refus d’obtempérer à une sommation de s’arrêter et une conduite d’un véhicule à une vitesse excessive eu égard aux circonstances. « L’emprisonnement, ce serait réduire à néant tous les efforts faits depuis deux ans » avait fait remarquer Me Halvoet, avant de souligner « Les efforts sont tels que pour une fois le juge de l’application des peines n’a pas cru bon réclamer une révocation partielle d’un précédent sursis ».


Pas la première fois


Le Tribunal a préféré suivre les réquisitions du vice-procureur Aline Saenz-Cobo, qui avait prétendu « Les audiences se suivent et se ressemblent... Monsieur ne comprend toujours pas pourquoi il se retrouve en comparution immédiate. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’il se trouve dans cette situation ». Depuis 2008 Frédéric a en effet été condamné à quatre reprises et les quatre fois pour une conduite en état alcoolique.
Dans la soirée du 31 mars 2017 le trentenaire a une nouvelle fois pris le volant, tandis qu’il était « ivre mort », pour reprendre l’expression de la magistrate du parquet. Lors du dépistage alcoolique effectué par les policiers chalonnais un taux de 1,18 mg par litre d’air expiré a été relevé à son encontre. Ce soir-là, Frédéric a eu envie de faire un petit tour à Chalon... et ce qui risquait d’arriver est arrivé : il a eu un accident matériel dans une rue de la Cité de Niépce. Au lieu de rédiger un constat à l’amiable, comme lui proposait complaisamment l’autre automobiliste, le prévenu n’a rien trouvé de mieux que de remonter dans sa voiture et de s’en aller précipitamment. Repéré quelques instants plus tard par une patrouille de police partie à sa recherche, il n’a pas hésité à griller deux feux rouges. Frédéric a finalement été interpellé après une embardée, alors que le véhicule de police, lancé à sa poursuite, arrivait à sa hauteur.
Quand il a été dégrisé, le mis en cause n’a pas fait de difficultés pour reconnaître les faits. Indiquant qu’il avait eu peur par rapport à la police, par rapport à ses précédentes condamnations. Expliquant également qu’il avait un problème avec l’alcool et qu’il avait suivi une cure de désintoxication au centre spécialisé de Létra durant un mois à sa sortie de prison en novembre 2015.


Un certain mal-être


« Ce qui prime avant tout, c’est l’intérêt de la collectivité, c’est la protection de la société. La réponse à de tels agissements, c’est de l’emprisonnement ferme » avait affirmé la représentante du parquet, requérant notamment 9 mois de prison et la révocation du sursis du 22 juin 2015, à hauteur de 2 mois. Lui succédant, Me Halvoet avait mis en exergue « le mal-être » de son client. « Il ne parvient pas à l’exprimer. L’élément déclencheur est peut-être une rupture sentimentale pas acceptée ». Avant de rappeler que le prévenu était abstinent depuis décembre 2015 et que le jour des faits il avait mal vécu une visite chez son psychologue. « Il savait qu’il avait pas mal consommé et alors il a paniqué » a encore ajouté Me Sonia Halvoet.
En définitive Frédéric est reparti entre deux gendarmes au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand, après que le Tribunal lui eut infligé 8 mois de prison et eut révoqué le précédent sursis, à hauteur de 3 mois. Onze mois de prison, auxquels s’ajoutent une amende de 100 € et une annulation de son permis de conduire, qu’il venait de repasser en janvier 2017, pour une durée de 15 mois.

Gabriel-Henri THEULOT