Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - 1 an de prison pour avoir à nouveau conduit en état d’ivresse et sans permis

TRIBUNAL DE CHALON - 1 an de prison pour avoir à nouveau conduit en état d’ivresse et sans permis

« Heureusement que ce n’est pas un accident qui a provoqué le contrôle des gendarmes » a fait observer Claire Foucault, qui présidait ce lundi après-midi l’audience de comparutions immédiates du tribunal correctionnel de Chalon.

La vice-présidente du Tribunal de Grande Instance de Chalon s’adressait à Hervé, un habitant d’Auxy, contrôlé le 10 mars dernier, à Saint-Firmin, par des gendarmes de la brigade motorisée du Creusot avec un taux d’alcoolémie de 0,84 mg par litre d’air expiré. Qui plus est, ce quadragénaire, qui exerce la profession d’exploitant forestier, conduisait sans permis. Pour ces deux délits il tombait sous le coup d’une récidive légale, pour avoir été condamné le 10 octobre 2016 par cette même juridiction pour des faits identiques.
Avant même de souffler dans le ballon, Hervé a spontanément signalé aux gendarmes creusotins qu’il n’avait plus de permis de conduire depuis le 30 novembre 2012. Lors de sa garde à vue, il a aussi expliqué qu’il avait bu cinq-six pastis avec le copain qui l’accompagnait et que, comme celui-ci ne se sentait pas bien du tout, il avait pris le volant. A la question de la présidente Foucault « Alors que vous saviez que vous n’avez plus de permis, pourquoi avez-vous quand même conduit ? », le prévenu a été spontané « Je n’allais pas rentrer à pied ». S’adressant encore au mis en cause, «Un jour, vous allez tuer quelqu’un » a confié Claire Foucault, qui a estimé que le suivi, dont il fait l’objet dans le cadre de sa mise à l’épreuve à la suite de sa condamnation du 10 octobre 2016, ne servait à pas grand-chose, les délits aujourd’hui reprochés étant de même nature que ceux d’il y a dix-huit mois. «Il faut vous dire : je n’ai plus le droit de conduire et je ne conduis pas » a encore ajouté la présidente Claire Foucault.


« Monsieur se moque des usagers de la route... »


En préambule à ses réquisitions, le substitut Marie Gicquaud s’est interrogé. « Que peut-on attendre du prévenu ? ». Et la réponse a fusé. « On ne peut rien en attendre ». Sur les dix mentions inscrites à son casier judiciaire, cinq concernent en effet ce genre de faits. Et la représentante du ministère public d’ajouter «  Il est clair que Monsieur se moque des usagers de la route. Il n’a pas intégré le sens de la peine et la gravité de ses passages à l’acte. Sur la voie publique, Monsieur est un véritable danger ». Avant de requérir notamment 12 mois de prison et la révocation partielle d’un précédent sursis, à hauteur de 3 mois de prison.
« Il a le sens de l’amitié... »
Me Alain Guignard, qui assurait la défense d’Hervé, a mis toutes ces infractions sur le compte de l’amitié. « Il a le sens de l’amitié. Toute la semaine son ami le conduit sur ses chantiers. Ils ne boivent pas une goutte d’alcool, car l’exploitation forestière est un métier dangereux. Mais, le samedi, on s’accorde à faire un peu la fête avec les concubines ». L’avocat chalonnais a également tenu à faire remarquer que son client avait vendu sa voiture... pour ne pas être tenté de conduire ! Concernant la peine de prison ferme réclamée par le parquet, Me Guignard s’y est montré opposé. « Sa compagne attend prochainement un enfant. Si vous l’envoyez en prison, il ne pourra pas faire vivre sa petite famille... Encore une fois, accordez-lui un sursis assorti d’une mise à l’épreuve avec des obligations très strictes ». 
Le conseil du prévenu n’a pas été entendu... et ce dernier est parti au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand pour une durée de 12 mois. Une peine correspondant aux 9 mois que lui a infligés le Tribunal pour les faits du 10 mars 2018, auxquels s’ajoutent 3 mois suite à la révocation partielle du sursis du 10 octobre 2016.

Gabriel-Henri THEULOT