Grand Chalon

L’offre de soins sur le territoire du Grand Chalon au cœur des débats du dernier conseil communautaire

L’offre de soins sur le territoire du Grand Chalon au cœur des débats du dernier conseil communautaire

Mercredi soir, dans le cadre de son contrat local de santé (CLS), l’exécutif du Grand Chalon souhaitait que 3 nouveaux dispositifs soient adoptés pour soutenir le maintien et le développement de l’offre de soins sur le territoire, et aider les structures médicales à s’équiper. Des objectifs qu’Annie Lombard (vice-Présidente chargée des Solidarités, de la Cohésion sociale, de l’Emploi et de la Politique de la Ville), puis Alain Gaudray (Conseiller délégué à la Santé et la Prévention), ont présenté aux élus communautaires.

Mercredi soir, dans le cadre de son contrat local de santé (CLS), l’exécutif du Grand Chalon souhaitait que 3 nouveaux dispositifs soient adoptés pour soutenir le maintien et le développement de l’offre de soins sur le territoire, et aider les structures médicales à s’équiper. Des objectifs qu’Annie Lombard (vice-Présidente chargée des Solidarités, de la Cohésion sociale, de l’Emploi et de la Politique de la Ville), puis Alain Gaudray (Conseiller délégué à la Santé et la Prévention), ont présenté aux élus communautaires.

3 contrats d'objectifs visant à améliorer l'offre de soins sur le territoire du Grand Chalon

Signé le 10 février 2014 par le Grand Chalon et l’Agence régionale de santé (ARS), le CLS met en place un ensemble d’actions pour renforcer l’offre de soins de proximité sur l’Agglomération. Pour favoriser l’installation de médecins sur le territoire, notamment dans les structures d’exercice coordonné (Maison de santé, équipe de soin de proximité, centre de santé), le Grand Chalon et l’ARS ont défini 3 contrats d’objectifs et de moyens pour la période 2017-2019. Des dispositifs portés par le Grand Chalon, mais financés par l’ARS, grâce à son Fonds d’intervention régional.

Avec le premier de ces contrats, il s’agirait pour le Grand Chalon d’engager une démarche de promotion du territoire auprès de jeunes professionnels (internes, médecins remplaçants), dans le cadre d’évènements et actions spécifiques ou en en lien avec ceux organisés par le Conseil régional et le Conseil départemental, en pointe sur ces questions depuis que Rémi Chaintron, l’ancien président du Conseil général, devenu départemental en 2015, s’était saisi de la problématique des déserts médicaux en Saône-et-Loire, en lançant notamment le dispositif installeunmedecin.com. Un dispositif innovant et même pionnier en la matière, reconduit par le président André Accary, qui lui a succédé.

Avec le deuxième contrat, le but serait de maintenir l’offre de soins de premiers recours et favoriser l’installation de nouveaux médecins. Pour y parvenir, le Grand Chalon ferait appel à un prestataire pour recruter au moins 6 professionnels d’ici 2019, en priorité des généralistes, mais aussi des spécialistes (ophtalmologues, dermatologues, etc.).

Le troisième contrat, lui, permettrait au Grand Chalon d’accorder des aides aux professionnels pour l’achat de matériel spécifique à l’exercice en structures coordonnées. Une aide plafonnée, a-t-on compris, à 10 000 euros et à 75 % du coût hors taxes du matériel, attribuée après conclusions d’une convention entre le Grand Chalon, l’ARS et la structure bénéficiaire, par laquelle cette dernière s’engagerait à maintenir l’usage du matériel sur le lieu d’exercice coordonné, ceci pour au moins 5 ans.

Dans les quartiers concernés par la Politique de la Ville, « seul un exercice en cabinet pourrait être attractif », selon Francine Chopard

Avant la mise aux voix de cette triple proposition, Francine Chopard, élue du groupe Convergence, a souhaité formuler plusieurs remarques. Après un assez noir mais réaliste tableau de la démographie médicale dans le pays, celle-ci a noté que depuis plusieurs années, à Chalon, les médecins partent en retraite sans être remplacés, quand ils ne migrent tout simplement pas vers d’autres lieux d’exercice. Ceci fait, elle a souligné qu’"aujourd’hui, 70 % des médecins sont des femmes dont les conjoints n’ont pas envie d’assumer le secrétariat d’un cabinet médical, de ranger ce dernier et de garder les enfants le mercredi. Des médecins qui, selon elle, aspirent légitimement à accorder plus de temps à leur vie personnelle". Or, pour elle, "attirer ces couples dont l’un est médecin, il faut trouver à l’autre un emploi qui corresponde à son niveau de formation". D’où une première série de questions à destination de l’exécutif du Grand Chalon : « pourquoi, dans les actions de promotion, ne pas intégrer la découverte de lieux tels que SAONEOR, ou d’entreprises attractives de notre territoire ? » ; « Ne pourrait-on pas prévoir une rencontre entre entreprises et potentiels arrivants en associant les conjoints de médecins ? »

Francine Chopard : « quelle articulation entre le plan départemental et le projet du Grand Chalon ? » 

Revenant alors sur le 2ème objectif, celui relatif au recrutement de professionnels de santé, Francine Chopard a par ailleurs estimé qu’en trouver pour exercer de façon isolée dans les quartiers concernés par la Politique de la Ville n’était pas réaliste : « Ces quartiers rebutent. Je le regrette, mais c’est un fait. Et seul un exercice en cabinet de groupe pourrait être attractif ».

Abordant cette fois-ci le 3ème objectif, Francine Chopard a souhaité savoir si la télémédecine, que souhaite développer l’actuelle ministre de la Santé, était concernée par le financement de matériel évoqué. En outre, constatant que le Département a lancé un nouveau plan de lutte contre la désertification médicale, avec mise en place progressive et recrutement de salariés, Francine Chopard s’est interrogée sur l’articulation entre l’initiative départementale et celle que voudrait lancer le Grand Chalon. Une façon de soulever une question : celle de la mutualisation des moyens requis par chacune des initiatives, de sorte que l’ensemble soit efficace.

Enfin, avant de rendre la parole, Francine Chopard a voulu faire part de l’existence d’un dispositif, qui a démarré le 2 octobre dernier à Pontarlier, dans le Haut-Doubs : le « Cabinet médical éphémère ». A la base, a-t-elle expliqué, le départ de 9 médecins en 2 ans, pas remplacés. Pour tenter de remédier aux besoins médicaux, un médecin généraliste a eu l’idée d’ouvrir un cabinet médical de façon temporaire. Un projet pour le moins innovant, qui s’est concrétisé et devrait fonctionner jusqu’en 2019, la mairie ayant racheté un cabinet médical et l’ARS prenant en charge les déplacements et les revenus des médecins.

Alain Gaudray : « ce que l’on fait n’existe nulle part ailleurs »

Dans un premier temps, c’est Annie Lombard qui s’est attelée à donner une réponse aux questions posées par l’élue du groupe Convergence. Revenant d’abord sur la première série de question, celle-ci a ensuite estimé que, « concernant le plan départemental, le Grand Chalon et les communes se sont prononcées ». Une réponse qui a peut-être laissé Francine Chopard et une partie du public dans l’expectative.

Prenant la suite d’Annie Lombard, Alain Gaudray est revenu plus spécifiquement sur le dispositif pontissalien évoqué par Franchine Chopard. Admettant volontiers son caractère innovant, il a souhaité souligner que le territoire du Grand Chalon innove lui aussi : « ce que l’on fait n’existe nulle part ailleurs. Nous sommes tous dans cette volonté de trouver des solutions innovantes ».

Mis aux voix, le triple dispositif a, sans surprise, été adopté.

Samuel Bon