Opinion de droite

"Un Gouvernement-casting qui porte en lui tous les ingrédients de la division" pour François Sauvadet

Communiqué de presse de François SAUVADET

Ancien ministre, Vice-président de l'UDI, Président du Conseil départemental de la Côte-d'Or

 

Un Gouvernement-casting qui porte en lui tous les ingrédients de la division

 

L'annonce de la composition du premier Gouvernement d'Emmanuel Macron, cet après-midi, appelle de ma part plusieurs réflexions.

 

On nous avait vendu une recomposition politique. On se retrouve avec un gouvernement-casting et de communication, composé de 11 femmes et de 11 hommes.

 

D'abord, Edouard Philippe, le nouveau Premier ministre, a le même parcours qu'Emmanuel Macron, Sciences Po et ENA. Aucun des deux n'a l'expérience pour diriger un pays.

 

Mais que retenir de ce Gouvernement ? L'image est belle, le scénario se veut symbolique mais cette équipe porte en elle tous les ingrédients de la division.

 

La confrontation au réel de ses membres sera difficile. Nicolas Hulot, homme de qualité, nommé ministre d'Etat en charge de la Transition écologique, en est la parfaite illustration. Il y aura une nécessité de clarification, notamment sur l'avenir du nucléaire pour ce partisan de la décroissance.

 

Gérard Collomb, nouveau ministre de l'Intérieur ? Je ne connaissais pas le sénateur-maire de Lyon spécialiste de la sécurité. Alors que notre pays vit sous la menace du terrorisme, il est ainsi curieux de mettre Place Beauvau un novice en matière de sécurité intérieure.

 

Le débauchage de Bruno Le Maire et de Gérald Darmanin s'apparente également à une manœuvre politique. Les deux hommes apparaissent bien esseulés. Je crains qu'ils ne servent finalement que de faire-valoir au nouveau Président.

 

Il sera par ailleurs intéressant d'écouter Bruno Le Maire défendre le projet d'augmentation de la CSG voulu par Emmanuel Macron alors qu'il était le seul candidat à la primaire de la droite et du centre à proposer sa diminution.

 

Débauchage ne veut pas dire recomposition. Je souligne d'ailleurs que le Gouvernement ne compte aucun UDI. Et plus de MoDem que de LR.

 

Je note également que François Bayrou, lui-même nommé ministre d'Etat, ministre de la Justice, avait dit qu'il resterait maire de Pau. Il a réussi à imposer sa plus proche collaboratrice au Gouvernement, Marielle de Sarnez. Le même Bayrou qui nous avait juré qu'il n'y avait eu aucune négociation d'appareil, en février dernier, quand il s'était rangé derrière Emmanuel Macron.

 

J'attends avec impatience de voir comment François Bayrou, ministre de la Justice, va défendre le projet de loi de moralisation politique. Va-t-il lui-même se mettre en conformité avec la règle de non-cumul voulue par le Chef de l'Etat en démissionnant de la mairie de Pau ? Et Jean-Yves Le Drian va-t-il quitter la Présidence du Conseil régional de Bretagne ?

 

Enfin, en tant qu'ancien ministre de la Fonction publique, je regrette que les 5,3 millions de fonctionnaires ne disposent pas d'un ministère de plein exercice. De même, en tant que Président de Conseil départemental, en charge des solidarités, je ne peux que déplorer l'absence d'un ministère dédié à nos aînés et aux 15 millions de retraités.

 

Ce premier Gouvernement d'Emmanuel Macron est donc un amalgame de personnalités disparates sans véritable liant, qui risquent d'afficher leurs limites quand elles seront confrontées au réel.

 

Selon moi, ce gouvernement est clairement en CDD. Un CDD que j'espère le plus court possible. La période d'essai prendra fin lundi 19 juin.

 

Je suis en effet persuadé qu'au soir du dimanche 18 juin, la droite et le centre disposeront d'une majorité à l'Assemblée nationale. Je le souhaite. Il sera alors temps pour François Baroin de composer un Gouvernement de cohérence susceptible de mettre en place une politique pour redresser le pays.

 

D'ici là, j'invite tous mes amis de la droite et du centre à garder leur sang-froid. L'heure n'est pas au débauchage ni au marchandage mais à la campagne.

 

La campagne législative doit nous permettre de faire la pédagogie de notre projet. Un projet réaliste, efficace et ambitieux pour notre pays.

 

A la fin, dimanche 18 juin, les Français jugeront.