Opinion

Pollution de l'air : une sitution inquiétante et persistante sur le chalonnais

Avec un indice de 8 sur 10 mesuré ce 24 janvier par Atmosf’air Bourgogne, et même 9 le 23 janvier, c’est mauvais pour la santé des habitants.
Les écologistes regrettent qu'il faille en arriver là pour que le problème soit réellement pris en considération. Mais les mesures adoptées bien tardivement restent insuffisantes.
En effet, les pics de pollution ne sont que la face cachée de l’iceberg. La pollution chronique, dont on parle peu car en dessous du seuil d’alerte, est beaucoup plus régulière(1). Plus dangereuse aussi : elle est responsable de 50 000 décès prématurés par an en France et n’épargne pas notre région. Un rapport du sénat, daté du 15 juillet 2015, chiffre le coût de la pollution atmosphérique en terme d'impacts sanitaires et non sanitaires à plus de cent milliards d'Euros.

EELV 71 regrette que les collectivités locales sous-estiment à ce point ce danger sanitaire.
Ainsi, lors de l’élaboration du Plan de Protection de l’Atmosphère par le Grand Chalon, en 2015, les mesures préconisées par la préfecture n’ont pas toutes été intégrées. L’une de ces mesures est la limitation de vitesse sur l’A6 à 110 km/h, aujourd’hui imposée par la préfecture. L’information systématique et accessible de la population locale n’est pas non plus au rendez-vous.

De plus, le Grand Chalon semble croire qu'il suffit de casser le thermomètre pour diminuer la fièvre. En effet, il a refusé en 2016 , et ce sera peut-être aussi le cas en 2017, de verser la subvention annuelle, nécessaire au bon fonctionnement d'Atmosf’air Bourgogne. Envisage-t-il de mettre fin à la collaboration avec cette association ? Rappelons qu’Atmosf’air est la seule association en Bourgogne qui, tous les jours, surveille notre qualité de l’air, mesure les taux de particules fines, analyse les résultats, lance des alertes à la pollution, bref fait un travail conséquent pour la santé publique.

Les mesures urgentes à mettre en place dans l’intérêt de la population sont connues :
– une politique incitative en faveur des déplacements doux et des transports en commun performants ;
– la réduction permanente de la vitesse sur l'autoroute A6 à 110 km/h à proximité des agglomérations ;
– l'information facilitée de la population par les collectivités.

Par ailleurs il nous faut également sortir du diésel et développer les transports alternatifs des marchandises, en lieu et place du tout camion. Cela passe notamment par le développement et la modernisation du transport sur rail. Santé et transports sont liés et les politiques locales, nationales ou européennes doivent prendre cette donnée en compte dans les choix d'aménagement du territoire, comme le font les écologistes avec le programme présidentiel de Yannick Jadot

Marie-Claude COLIN-CORDIER, porte-parole EELV 71
Mourad LAOUES, conseiller municipal à Chalon, conseiller communautaire