Opinion

La FDSEA 71 exprime la grosse émotion de toute la famille agricole

Le syndicat agricole souligne que le contexte général est de plus en plus pénible et compliqué pour agriculteurs et éleveurs.

 
Communiqué :
L’agriculture en deuil
En apprenant la façon dont un agriculteur de Trivy est décédé, les agriculteurs de Saône-et-Loire ressentent une profonde émotion.

 
Chacun s’identifie et s’interroge.
Nos premières pensées sont pour Jérôme LARONZE, décédé dans des circonstances tragiques au terme d’un parcours personnel et professionnel au cours duquel personne n’a su trouver ni les mots, ni la proposition ou la démarche à même de l’aider à sortir d’une spirale finalement fatale.
Nous nous tournons naturellement vers ses parents, sa famille, ses proches frappés par la perte toujours terrible d’un être cher, dont la douleur est, ici, exacerbée par les circonstances pour leur témoigner de notre profonde solidarité.
C’est enfin et aussi un drame humain pour les gendarmes qui étaient sur place, derniers remparts d’une société qui ne devrait pas accepter de laisser conduire ses enfants à de telles impasses.
Ce drame ne doit amener aucun amalgame. Néanmoins, il masque d’autres situations toutes aussi tragiques.
Dans l’isolement silencieux de nos campagnes, les agriculteurs sont trop souvent seuls ; seuls face à la pression quotidienne du travail dans une société de loisirs ; seuls avec des revenus en berne alors que l’argent est devenu le marqueur de toute réussite ; seuls face à la pression administrative et la peur du contrôle alors que les exigences sanitaires, environnementales sociales, sociétales augmentent sans cesse ! Seuls, enfin, face aux multiples attaques dont la profession est régulièrement la cible.
Chef d’entreprise isolé par définition, un agriculteur est fragile. Dans le contexte d’une société de plus en plus déshumanisée, il suffit d’un problème de santé, d’une difficulté familiale qui viennent s’ajouter à un quotidien sans perspective, alors la pression monte et la chute n’est pas loin. Chacun comprend de quoi il s’agit : burnout, dépressions, divorces et parfois l’irréparable sont à craindre.
Aujourd’hui l’heure est au recueillement.
Il appartient à chacun de s’interroger, sans pour autant remettre en cause le travail et les missions de chacun.
Notre société doit trouver sans délai les règles qui permettront de donner de véritables perspectives à l’agriculture et à chaque agriculteur.