Chalon sur Saône

A Chalon, le nouvel Arbre à Manon a pris place quai Sainte-Marie

A Chalon, le nouvel Arbre à Manon a pris place quai Sainte-Marie

ce samedi matin…

Pour des raisons de sécurité l’arbre à Manon avait été enlevé de son emplacement, quai Saint-Marie. A son anciennement emplacement a été planté un orme. Trois ans après un nouvel arbre à Manon est né, et c’est l’œuvre de l’artiste et sculpteur sur bois, Jacques Pissenem.

L’artiste :

Jacques Pissenem est né en 1972 à Plancher les Mines dans un petit village Haut-Saônois. Très vite, comme il aime à le dire, il se sent « habitant de la nature ». Ses choix de vie le préparent déjà à devenir le sculpteur d’arbres qu’il est aujourd’hui. Sportif de haut niveau il est aime également la musique et est batteur dans un groupe de rock. Avant ses 30 ans, il change radicalement de vie en quittant un poste prometteur dans l’industrie automobile et se forme à la menuiserie. A cette époque, il fait une rencontre déterminante : Pio Pascolo, pionnier dans l’art de la sculpture à la tronçonneuse. Il l’initie à l’art de cette pratique peu ordinaire. Sa détermination, son travail et sa créativité lui permettent aujourd’hui d’être le seul sculpteur d’arbres à réaliser des performances musicales à la tronçonneuse. Cet artiste unique, fort et sensible, nous embarque dans un univers onirique où la performance physique est au service de la création, ses créations. Reconnu dans le monde entier pour ses créations et son univers atypique, l’artiste sculpte à l’aide de tronçonneuses de véritables œuvres d’art. Guidé par son inspiration et sa virtuosité, son outil de travail devient alors crayon, pinceau pour donner vie à des pièces uniques.

Les arbres à Manon :

« L’arbre à Manon » originel aurait été planté au XVIIe siècle. La légende prétend que dans les années 1800, une jeune fille prénommée Manon vait pour habitude de chanter cantiques et chants légers, voire même révolutionnaires, assise sur les racines de l’arbre, faceà  la Saône. L’arbre est ainsi inscrit dans la mémoire collective chalonnaise comme « l’Arbre à Manon. En 1984/85, malade et traité sans succès, l’orme meurt de la graphiose. En 1986, sculpté par l’artiste Yves Gaillard, l’arbre reprend vie et devient un objet d’art, paré de sculptures sur le thème de la Saône et du vin avec personnages, grappes de raisins et autres représentations liées à l’imaginaire et aux traditions locales. En 2016n on découvre hélas que l’arbre est creux et malgré de nombreuses tentatives de consolidation la décision doit être prise de le déposer.

Le nouvel Arbre à Manon :

Cette création inédite est directement inspirée des scènes, symboles et autres traditions locales qui figuraient sur l’arbre à Manon. Les jambes stylisées représentent la Saône. Dans les méandres de la rivière on découvre dans une partie de bois striée verticalement la représentation de l’ile Saint-Laurent. Gardienne des traditions chalonnaises, Manon tient un globe qu’elle tend vers le ciel. On retrouve une grappe de raisin pour l’histoire viticole. Le poisson tient une bague dans sa bouche, souvenir d’une autre légende, celle de Saint-Grat, évêque de Chalon qui habitait un ermitage dont il ne sortait que pour aller à la cathédrale.

C’est ce samedi matin, quai Sainte-Marie qu’a eu lieu la présentation officielle du nouvel Arbre à Manon en présence de l’artiste et d’un nombreux public. Juste avant, Jacques Pissenem avait réalisé une œuvre artistique dans un bloc de bois (lire notre article précédent).

Jacques Pissenem

« Les conditions météorologiques n’étaient pas des plus favorables, il fallait faire avec. J’ai eu quelques incidents mécaniques, mais rien de méchant. Sinon aucun problème physique, et c’est l’essentiel. Je suis content du résultat final. Au final, la sculpture fait environ 1,5 tonnes, la hauteur est de 4,60m. La difficulté, c’est qu’il y avait beaucoup de creusés et d’aérés à réaliser. Il ne faut pas se louper car on ne peut pas revenir en arrière. Je connaissais l’arbre à Manon de réputation, je suis plutôt fier d’avoir réalisé le nouveau et de laisser mon empreinte à Chalon. » propos recueillis par Bruno Rochette.