Politique
LEGISLATIVES (3e circonscription de Saône et Loire) – Pour Pierre-Etienne Graffard (EELV), « Quand des collectifs et des associations démontrent que l’on peut faire autrement et que ça marche, là, on peut initier d’autres politiques publiques ».
Publié le 03 Juin 2017 à 20h31
Il n’est pas le favori sur la 3ème circonscription, mais Pierre-Etienne Graffard continue son bonhomme de chemin, en rencontrant ces associations et collectifs qui changent le monde au quotidien. Une campagne qu’il a conçue pour, entre autres, à mettre en lumières leurs actions, qu’il entend promouvoir s’il est élu au Palais-Bourbon. Le retour d’info-Chalon.com sur l’une de ces rencontres.
Comme les autres candidats EELV aux législatives dans le département, Pierre-Etienne Graffard, candidat à la députation sur la 3ème circonscription, n’est pas trop branché grands raouts interminables avec pléthores de barons locaux et nationaux en vedettes américaines pour discourir pendant des plombes devant une salle de convaincus. Pierre-Etienne Graffard, lui, préfère rencontrer ceux qui prennent des initiatives localement, pour faire changer les choses, de façon certes limitée mais assurée, pérenne : tous les pionniers d’une monde plus solidaire, plus sain, dans lequel bouffer ou boire un truc ne reviendrait plus à jouer à la roulette russe, pour ne pas dire à la roulette belge, celle où se trouve une balle dans chaque trou du barillet. Aussi, en lieu et place, de tenir une réunion publique, de rechercher le soutien public d’un tel ou d’un tel, bref de faire de la politique à l’ancienne, Pierre-Etienne Graffard rencontre des gens qui se regroupent en associations ou dans des collectifs. Des associations ou des collectifs qui n’ont pas forcément pignon sur rue, qui ne défraient pas la chronique comme sait bien le faire Greenpeace. Mais des associations ou des collectifs qui, petit à petit, tentent de reconquérir un terrain progressivement annexé par un modèle de développement économique et humain conduisant à scier la branche sur laquelle nous sommes pourtant tous assis. Des associations et des collectifs comme celles et ceux que l’on peut voir à l’œuvre dans le documentaire Demain*.
Porter des politiques publiques à partir des initiatives citoyennes locales qui font leurs preuves
Parce qu’il préfère rencontrer les acteurs d’ « initiatives citoyennes », Pierre-Etienne Graffard s’est donc entretenu vendredi soir avec Gérard Debien, du Collectif d’entraide et de partage (CEP) de Givry, au bar de la Billebaude, aux côtés d’une givrotine, également candidate écolo aux législatives sur la 1ère circonscription de Saône-et-Loire : Claire Mallard. L’occasion pour lui de discuter avec ce professeur d’horticulture du collège Pasteur de Saint-Rémy de ce que ce collectif fait déjà et, surtout, tente de mettre sur pieds, à savoir un verger conservatoire, partagé entre les habitants de Givry qui participeraient à son entretien. Un projet qu’il compte mener à bien pour que les citoyens s’approprient l’espace public, reconquièrent des espaces délaissés, perpétuent des savoir-faire, fassent connaissance, se parlent, au lien de vivre chacun leur vie de leur côté, en ignorant tout de leur prochain. Une discussion à bâtons rompus, durant laquelle les candidats à la députation et Gérard Debien n’ont pas refait le monde mais imaginé d’autres mondes possibles, en partant de ce qui se fait déjà et fonctionne, et considéré les moyens de les porter politiquement, au niveau national et européen.
Car, si Pierre-Etienne Graffard et Claire Mallard préfèrent échanger avec les acteurs associatifs en lieu et place de multiplier les bons vieux meetings soporifiques à l’ancienne, ils ne méprisent pas le levier politique que constitue l’accession d’écologistes à l’assemblée nationale. Ce que Pierre-Etienne Graffard a résumé en une phrase : « Quand des collectifs et des associations démontrent que l’on peut faire autrement et que ça marche, là, on peut initier d’autres politiques publiques ».
Partir de ce qui a fait ses preuves, pour le favoriser, le porter à l’échelon national et au-delà, telle est la méthode de Pierre-Etienne Graffard et des autres candidats écolos aux législatives en Saône-et-Loire. Une méthode pour combler un vide programmatique ? Pas vraiment. En effet, à écouter Pierre-Etienne Graffard et Claire Mallard, au niveau programmatique les écolos ne changent pas. Il s’agit toujours de de mettre en œuvre les engagements pris au niveau de la COP 21, de lutter contre la destruction des écosystèmes, de proposer un autre modèle de développement économique, respectueux de l’environnement et des hommes, pourvoyeur d’emplois pérennes, c’est-à-dire non délocalisables. Mais pas n’importe comment : avec celles et ceux qui sont déjà dans l’action et non pas hors-sol.
« Sans écolos à l’Assemblée, les marges de manœuvre de Nicolas Hulot seront réduites »
Par ailleurs, pour eux, ce n’est pas parce que Nicolas Hulot a été nommé à une sorte de poste de vice-premier ministre du gouvernement par Emmanuel Macron que tout ira désormais pour le mieux dans le meilleur des mondes, et que les écologistes n’ont plus de raison d’être : « Il est là et c’est tant mieux. On le soutiendra dans tous ses arbitrages. Encore faut-il que l’on soit présent dans les instances, qu’il y ait des députés EELV à l’Assemblée nationale. Car sans écolos au Palais-Bourbon, ses marges de manœuvre seront réduites. Nicolas Hulot se retrouvera isolé. Puis, surtout, nous n’avons pas encore le recul nécessaire sur ce que va faire Macron, dont le programme en matière d’écologie est assez réduit… »
(Photo : à d., Claire Mallard ; au centre : Pierre-Etienne Graffard ; à g. : Gérard Debien)
*Plus d’informations sur ce documentaire :
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