Saône Doubs Bresse

A La Ferme de la Paulée de Saint-Didier-en-Bresse, une volaille d’exception, racontée par une femme d’exception

A La Ferme de la Paulée de Saint-Didier-en-Bresse, une volaille d’exception, racontée par une femme d’exception

Dans le cadre des « mardis découverte » organisés par l’Office de tourisme Saône Doubs Bresse, des femmes et des hommes du territoire et même d’Alsace ont pu découvrir, en compagnie d’une femme d’exception, une volaille d’exception : celle de Bresse, AOC depuis le 1er août 1957 et AOP depuis 1996.

A écouter Valérie Fernoux, visiter sa ferme, celle de la Paulée à Saint-Didier-en-Bresse, c’est un passage obligé si vous souhaitez intégrer une grande école de commerce parisienne. En effet, cela n’a pas nui à sa nièce quand celle-ci a passé un grand oral, durant lequel tous les candidats racontaient leurs séjours aux Etats-Unis ou dans quelque place forte du captialisme triomphant et désormais mondialisé. Au contraire, le jury auquel fut confrontée sa nièce, peu habitué à ce qu’on lui conte l’histoire d’une volaille d’exception, celle de Bresse, en a redemandé, peut-être fasciné par les potentialités commerciales d’un bon produit, à l’heure où le consommateur commence à en souper des autres, desquels il se détourne lentement pour en revenir à ceux du terroir, issue de cette terre qui « ne ment pas », comme l’a écrit le journaliste, historien et essayiste Emmanuel Berl…

Quoi qu’il en soit, l’histoire de cette AOC* devenue AOP* en 1996, la nièce en question, avec une tante comme Valérie Fernoux, avait certainement de quoi la raconter pendant des heures, sans que son auditoire ne se lasse. En effet, Valérie Fernoux, quand il s’agit de la Volaille de Bresse, elle cause pas, elle t’embarque. Faut dire que cette femme, la Volaille de Bresse, elle connaît. « J’ai su baguer avant de savoir lire », raconte-t-elle en plaisantant. « Ma maman a même été convoquée par la maitresse », ajoute-t-elle, pour illustrer à quel point les « pattes bleues » qu’elle élève désormais à Saint-Didier-en-Bresse tiennent depuis très longtemps une (bonne) place à part dans sa vie.

(Valérie Fernoux)

A visiter son élevage, comme l’ont fait celles et ceux qui ont répondu présent ce mardi 1er août, baguer des poules ou des volailles, c’est-à-dire les marquer pour une sélection donnée (repérer les meilleurs pondeuses, une bonne couveuse, un coq qui a une descendance remarquable, etc.), ce n’est pas le moindre de ses talents. En effet, de la poussinière jusque dans ton assiette, via le volailler Mairet de Simard ou la vente directe, Valérie Fernoux sait en faire des choses pour que le gallus gallus domesticus – le nom latin de cette gauloise blanche qu’elle fait venir de Saint-Etienne-du Bois (01) à l’instar de tous les éleveurs de Volaille de Bresse AOC – devienne un beau et appétissant poulet d’origine contrôlée. Surtout, elle aime en parler, t’expliquer pourquoi elle te promène en quad dans l’élevage, plutôt que de te laisser le parcourir à pieds : pour respecter le cahier des charges et la réglementation sanitaire. Elle aime aussi te raconter ces buses et ces renards qui peuvent lui « prélever » jusqu’à 400 gallinacées sur les 10 000 qu’elle produit chaque année, soit un peu plus que la moyenne de tous les éleveurs de Volaille de Bresse AOC (environ 7 000). Pas tout à fait Le roman de Renart, ses anecdotes sur des rapaces protégés et des prédateurs à fourrure rousse ou grise, mais des histoires que tu écoutes, peut-être parce que, un peu comme avec la madeleine de Proust, cela te rappelle quelque chose que appréciais quand t’étais minot, par exemple ces histoires que ta grand-mères prenait le temps de te narrer avant de te mettre au lit.

Bref, visiter l’élevage de Valérie Fernoux, ce n’est pas seulement se pointer dans une exploitation où l’on tentera de te fourguer un poulet à la fin, pour rentabiliser le temps et l’énergie dépensés pour te faire la causette en même temps qu’une visite balisée. C’est vraiment faire la connaissance d’une volaille d’exception, en compagnie d’une femme elle aussi d’exception. Une conclusion qui, votre serviteur d’info-chalon.com est prêt à le parier, devrait être lue et approuvée par celles et ceux qui ont testé le « mardi découverte » organisé par l’Office de Tourisme Saône Doubs Bresse ce mardi 1er août, pour faire connaître les producteurs de son territoire.

Samuel Bon

*Sur l’histoire de ces appellations et ce qu’elles recouvrent, lire l’article d’info-chalon.com :

http://www.info-chalon.com/articles/saone-doubs-bresse/2017/07/27/31716/office-de-tourisme-saone-doubs-bresse-un-mardi-decouverte-pour-les-60-ans-de-l-appellation-d-origine-controlee-volaille-de-bresse-nee-le-1er-aout-1957/