Saône et Loire économie

Areva Saint-Marcel souffle sa 40e bougie

Areva Saint-Marcel souffle sa 40e bougie

C'est l'un des fleurons de l'industrie nucléaire mondiale. En l'espace de 40 ans, près de 670 générateurs vapeurs sont sortis de l'usine. Le reportage photos d'info-chalon.com.

Que de chemin parcouru depuis l'ère de Framatome à Chalon-Saint Marcel ! Depuis 40 ans, le site de Saint Marcel, poursuit son bonhomme de chemin avec les aléas de la vie économique certes, mais toujours avec le très haut professionnalisme qui caractérise ces hommes et ses femmes. En quatre décennies, quelques 670 générateurs vapeurs sont sortis des ateliers, équipant un grand nombre de centrales nucléaires. En 1972, c'est Framatome qui lançait la construction de ces deux ateliers sur une parcelle de terre marécageuse en bord de Saône. Un atelier à Chalon sur Saône pour la fabrication des générateurs vapeur et pressuriseurs, atelier devenu depuis le CETIC en face du pôle de la CCI de Saône et Loire, et un atelier au Creusot pour la fabrication des cuves de réacteur. En 1975, c'est la mise en service de l'atelier de Saint Marcel et le démarrage des fabrications en 2016. En 1986, la direction de Framatome prend la décision de regrouper dans son atelier de Saint Marcel, la fabrication de tous les composants lourds (générateurs, cuves et préssuriseurs). 

En 2001, une nouvelle ère débute avec la création du groupe AREVA. Entre 2005 et 2009, ce sont plus de 50 millions d'euros qui vont être injectés dans l'extension de l'atelier, avec la livraison des composants lourds du 1er EPR situé en Finlande et de deux EPR pour la centrale de Taishan en Chine. Puis les carnets de commande s'enchaînent  pour se situer aujourd'hui au coeur du remplacement du Grand Carrénage d'EDF. 

La grande interrogation après la refondation stratégique du secteur nucléaire en France

Les organisations syndicales ont multiplié ces derniers mois les appels du pied sur le danger menaçant la filière du nucléaire français après les annonces du gouvernement. Pour la seule Saône et Loire, ce sont 2000 emplois directs et 6000 emplois indirects, c'est dire l'ampleur des interrogations qui pèsent sur cette filière industrielle majeure. Un plan de suppressions d'emplois à hauteur de 137 postes sur l'usine de Saint Marcel et au total de  175 sur le site global a été acté. Pour plus de la moitié, il s'agira d'un plan de départ à la retraite compte tenu du vieillissement démographique des salariés. Pour autant, plutôt que de voir le verre à moitié vide, on préfère le voir du côté plein du côté de la direction du site. Les carnets de commande laissent une perspective sur 3 ans avec les 24 générateurs vapeurs de 1300 Meg/Watt en cours de réalisation. Avec les générateurs 900, "on est à 80 % de nos capacités de production" insiste-t-on du côté de la direction. D'ici là, Areva attend des bonnes nouvelles du côté de l'Angleterre avec ses deux EPR et surtout la 2e phase du Grand Carrénage d'EDF avec 32 générateurs vapeur. La production d'un générateur vapeur représente plus de 100 000 heures de travail dans les ateliers et quasi autant en terme de travail en amont. C'est dire que la commande d'EDF est clairement attendue. 

Conscient des risques encourus en terme de perte de savoir-faire en cas de départ anticipé, la direction a mis en place un vaste plan d'expertise de l'ensemble des savoirs-faire de toutes les équipes, en vue d'identifier des "compétences jugées critiques" avec la ferme volonté de transmettre toutes les compétences avant le moindre départ à la retraite. "C'est un sujet sur lequel nous sommes très vigilant. Mais on se doit d'être plus agile et plus compétitif en terme de production". 

Laurent Guillaumé