Saône et Loire économie

PRESIDENTIELLES - "Et si les candidats à la présidentielle venaient puiser dans les idées du Medef ?"

PRESIDENTIELLES - "Et si les candidats à la présidentielle venaient puiser dans les idées du Medef ?"

Le Medef vient de sortir son "Livre bleu". Un recueil de "bonnes idées du patronat français" et qui s'adresse aux candidats à la présidentielle d'avril prochain. Laurent Letourneaux, Président du MEDEF Saône et Loire a souhaité lever le voile sur quelques propositions.

"Le monde change, changeons la France" telle est la ligne portée par le MEDEF à deux mois de l'élection présidentielle. "Ce sont quatre blocs qui sont portés par le MEDEF en vue de réformer la France. Education, modèle social à renouveler, simplification administrative et fiscalité. "Il nous appartient de faire entendre la voix des entreprises dans les échéances électorales qui s'annoncent" lance Laurent Letourneaux, conscient que cette élection ne sera comme aucune autre. "Notre voix est rarement entendue, nous ne sommes pas dans le dogme mais dans des réponses pragmatiques". Interrogé par info-chalon.com sur le fameux million d'emplois en contrepartie du CICE de plus de 40 milliards, Laurent Letourneaux rappelle que "certes il n'y a pas eu les créations d'emplois annoncées mais grâce à ça le nombre d'emplois a été maintenu". 

"Chaque chef d'entreprise a sa sensibilité politique, on n'est pas là pour dire pour qui voter mais il est évident qu'un retour du franc serait catastrophique".

"L'éducation pour bâtir les compétences de demain"

Améliorer en primaire la transmission des savoirs fondamentaux, repositionner l'entreprise au coeur du système, faire aimer l'entreprise et développer l'esprit d'entreprendre dès l'école, laisser plus de latitude aux établissements scolaires, informer sur les débouchés, impliquer les branches professionnelles, libérer l'ouverture et le financement des centres de formation, alléger les démarches administratives. Voilà en substance la ligne fixée par le MEDEF après un constat qui s'avère amer sur l'état du système éducatif français. 

"Conjurer la peur de l'embauche, simplifier la production des normes en droit du travail, ce n'est pas normal de rajouter une centaine de pages par an au Code du travail en France. Le modèle social est à adapter, à changer avec l'économie numérique, une vraie révolution industrielle est en cours et il nous appartient de saisir la balle au bond" précise le patron du Medef. 

Partisan d'une fiscalité intelligente

"On n'est pas pour la suppression de la fiscalité mais plutôt pour une fiscalité intelligente et efficace. On est partisan de la suppression de l'ISF et d'un impôt sur les sociétés de 22 % d'ici 2020 soit la moyenne européenne. Il est important de supprimer sur 5 ans tous les impôts et taxes sur les facteurs de production". 

"Faire de la protection sociale française un véritable atout"

"Il y a 35 régimes de retraites différents avec des règles différentes. invalidité, amiante, carrières longues, handicap, pénibilité, les dispositifs se sont accumulés mais avec des fonctionnements qui différent. L'Etat doit libérer les initiatives avec la réforme de son financement par une baisse du coût du travail, reculer l'âge de départ à la retraite à 65 ans et engager une réforme systématique des régimes de retraite, unifier les dispositifs de départ anticipé pour les rendre lisibles, solidaires et équitables... "

Côté dépense publique, le MEDEF prône "une évaluation et une interrogation sur l'utilité sociale des dépenses ainsi que son efficacité. A terme, "il s'agit de recentrer les missions de la puissance publique et promouvoir l'externalisation des services publics, réformer le millefeuille territorial et baisser la dépense des collectivités locales, simplifier le fonctionnement de l'administration et repenser la fabrique de la loi et des normes avec une vraie évaluation des dispositifs législatifs". 

Le MEDEF n'entend pas céder sa place dans la sensibilisation des candidats à la présidentielle et déroule donc toutes ses mesures attendues dans un ouvrage de 170 pages. Avis aux amateurs qui sont toujours à la recherche d'un programme finalisé. 

Laurent Guillaumé