Saône et Loire économie

Xavier Bertrand - "Ca m'intéresse de savoir si je fais fausse route... j'ai besoin de vos avis !" aux entreprises de Saône et Loire

Xavier Bertrand - "Ca m'intéresse de savoir si je fais fausse route... j'ai besoin de vos avis !" aux entreprises de Saône et Loire

A l'invitation de Sébastien Martin, Président du Grand Chalon, ils sont en nombre à avoir répondu à l'appel de Xavier Bertrand, Président des Hauts de France. Medef, IUMM, CIFA, CFAI, CPME, FFB, transports, industrie du verre... ils étaient en nombre autour de la table ce samedi après-midi à Chalon sur Saône.

Malgré l'invitation lancée un samedi après-midi, ils sont en nombre à avoir répondu positivement à l'appel lancé par Sébastien Martin, Président du Grand Chalon, afin de faire un tour de table avec Xavier Bertrand, Président des Hauts de France, sur la question de l'apprentissage et de la formation. "La réforme du gouvernement, j'y adhère dans le sens de l'intérêt général et je suis l'un des rares présidents de région à le dire" a lancé Xavier Bertrand en guise de propos d'introduction, dans ce tour de table qui aura duré plus d'une heure avec les professionnels représentés par le Medef Saône et Loire, la CPME 71, la FFB 71, l'IUMM, le CIFA Jean Lameloise, le CFAI 71-21 ou encore l'intérim, les transports, la formation ou l'industrie du verre. Autant d'expériences que de visions différentes sur la réforme de l'apprentissage sur laquelle se penche le gouvernement. 

Xavier Bertrand a rappelé sa ferme de volonté "d'inverser les choses" en "partant de l'entreprise"."Malgré tous les efforts entrepris chez moi, je ne suis qu'à + 10 %, ce n'est pas suffisant. Il faut donc changer de logique et partir des besoins de l'entreprise et j'aimerai votre regard sur les choses". 

A tour de rôle, les uns et les autres ont exprimé leurs besoins et rappelé toute la difficulté présente d'accéder à des professionnels formés et opérationnels. La voix la plus dissonnante est venue de Gérard Baudot, directeur du CIFA Jean Lameloise, qui a exprimé ses craintes face à des branches "bien structurées et riches" contre des structures interprofessionnelles, majoritairement tournées vers les régions. 'Il faut arrêter à le miracle allemand sur l'apprentissage et prendre en considération qu'il n'y a pas de lycées professionnels en Allemagne. Ceci expliquant cela !" et de préciser "qu'en France, 75 % de l'emplo salarié ne dépend pas de branches structurées. Je veux des garanties pour les interpros". 

Du côté de l'IUMM, Isabelle Laugerette, "oui nous sommes structurés, mais on risque de nous demander de faire plus mais avec quels moyens" a-t-elle rappelé alors que Laurent Letourneau, Président du MEDEF 71 s'est dit "plutôt d'accord de rapprocher les territoires avec les branches professionnelles" tout en appellant de ses voeux "que la sélection et l'orientation puisse se faire à d'autres moments de la vie professionnelle de chacun".

En filigramme, le nerf de la guerre reste bien évidemment la question des rémunérations abordée par Philippe Girardot, et sur laquelle les uns et les autres ne se sont pas attardés. Et pourtant, aujourd'hui, cela reste bel et bien l'enjeu. Un enjeu confronté aux marchés des collectivités locales qui jouent la carte de l'appel d'offres, obligeant les délégataires à jouer la carte de la variable d'ajustement sur les rémunérations salariales. L'un n'allant pas sans l'autre. 

Tous ont exprimé les complexités désormais qui pèsent au renouvellement des classes d'âges au sein de leurs entreprises, avec des générations "de moins en moins fidèles au monde de l'entreprise" et qui "n'"hésitent pas à frapper à d'autres portes une fois les contrats d'apprentissage terminés". Sébastien Martin, s'est dit inquiet, "on est à 2 % de croissance et la réalité nous fait dire qu'on est déjà en surchauffe". 

Un beau moment d'échanges sans langue de bois qui aura permis à chacun de dire ce qu'il pense des réformes annoncées. 

Laurent Guillaumé