Saône et Loire

Eric Metzger : « J’ai encore tout à apprendre » - Rencontre pour info-chalon.com

Eric Metzger : « J’ai encore tout à apprendre » - Rencontre pour info-chalon.com

Lors des rencontres littéraires d’Alternalivres, qui se tenait ce samedi à messey-sur-Grosne, le « chaland » pouvait à sa guise croiser des éditeurs reconnus ainsi que des écrivains de renom, avec lesquels il pouvait deviser en tout simplicité. Une autre opportunité lui était également offerte : celle de discuter avec Eric Metzger, LE Eric d’ "Eric et Quentin", du Petit journal de Canal +.

Eric Metzger aux rencontre littéraires d’Alternalivres… Une présence pour le moins incongrue ? Un chien dans un jeu de quilles ? Un cheveu sur la soupe ? Il est vrai que, de prime abord, on pouvait assez légitimement se demander ce que la star du petit écran, plus ou moins drôle selon les sketches, faisait ici, au milieu d’écrivains confirmés et talentueux tels que Bernard Quiriny, de libraires indépendants, etc.

Mais une fois considéré que celui-ci avait à son tour cédé à la tentation d’écrire un roman, publié de façon relativement discrète courant janvier 2015 [1], sa présence à Messey-sur-Grosne devenait beaucoup moins étrange.

Car Eric Metzger – on ne le suppose pas d’emblée quand on l’entend beugler « Oui, Chef ! » sur Canal +… -  n’est pas qu’un clown cathodique. C’est aussi l’auteur d’un premier livre, intitulé La nuit des trente, racontant l’histoire d’un garçon, Félix, qui décide de passer une nuit de vagabondage dans Paris pour fêter ses trente ans. Un roman qui, à son grand soulagement, a fait l’objet d’une assez bonne critique.

« A son grand soulagement »… Quand on l’entend exprimer ainsi sa crainte de se faire massacrer, il faut l’avouer, on est assez surpris. Se pourrait-il que l’homme que rien ne semble arrêter quand il s’agit de déconner devant les caméras soit finalement peu sûr de lui ? A vrai dire, et c’est assez frappant, il semblerait bien que oui. En effet, quand on a le plaisir de converser avec lui, Eric Metzger, qui vous confie volontiers avoir « encore tout à apprendre », semble être tout le contraire de son personnage public de pitre dans Eric et Quentin : timide, doux, sensible, humble. A un point tel qu’on éprouve presque l’envie, quand on le devine si fragile, de lui prendre les deux mains pour lui dire que tout va bien se passer lors du café littéraire auquel il va bientôt participer, aux côtés de Bernard Quiriny, Eloïse Cohen de Timary et Benjamin Fogel, et durant lequel un comédien – Romain Ozanon – va lire un extrait de son roman.

Pourquoi lui dirait-on cela au fait ? Tout simplement parce que son écriture lui ressemble et que, quoi qu’on pense du pitre cathodique, son roman mérite certainement d’être lu. Ceux qui ont eu l’occasion d’entendre Romain Ozanon en lire un passage hier le confirmeront sans doute.

S.P.A.B.

[1] Eric Metzger, La nuit des trente, Gallimard, 2015, 112 p

 www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/L-Arpenteur/La-nuit-des-trente