Saône et Loire

En Saône et Loire, Bernard Cazeneuve réaffirme son sens de l'Etat

En Saône et Loire, Bernard Cazeneuve réaffirme son sens de l'Etat

Pas de grande déclaration de politique générale ni de grande révélation sur l'aménagement territorial pour Bernard Cazeneuve en déplacement ce vendredi en Saône et Loire, mais la réaffirmation républicaine du sens de sa mission. Une position qui détonne quelque peu au milieu de la basse politique du moment.

Le "1er Flic de France", l'un des poids lourds du dispositif Hollande était en déplacement sur l'invitation de la députée Cécile Untermaier. Le pensionnaire de la Place Beauvau n'est pas un habitué des déclarations à l'emporte-pièce et susceptible de connaître des envolées médiatiques et il s'est bien amusé à le rappeler à l'occasion de son déplacement ce vendredi."Face aux défis auxquels nous sommes confrontés, on doit faire face et toujours dans un esprit républicain" a martelé le Ministre de l'Intérieur dénonçant "les pentes de la division" et appelant "à l'unité. Tout n'est pas doute, l'exigence intellectuele doit nous conduire à chercher la vérité, au-delà des clans politiques, en évitant les divisions et les propos outranciers. On le doit à tout ceux qui ont été confronté aux épreuves de ces derniers mois. On ne doit pas se laisser aller au charme de la petite politique. L'Etat est tout et on doit s'effacer au service de l'Etat". 

Rappelant le nombre considérable de Ministres de l'intérieur passés avant lui, Bernard Cazeneuve a rappelé le côté éphémère de sa mission, "nous ne sommes que peu de choses au regard du temps long de l'Histoire. La seule question à se poser est de savoir comment être utile à son pays. On ne doit pas perdre de temps à se poser la question de comment être indispensable". 

Des propos lourds de sens qui dénotent dans l'ambiance du moment, face aux annonces politiciennes y compris au sein de son propre gouvernement, pour ne reprendre que les annonces portées par Emmanuel Macron avec son mouvement "En Marche". Des propos qui n'auront pas laissé les élus de droite présents à Mervans insensibles. 

"Une immense gratitude pour l'engagement des fonctionnaires"

"J'ai vu la force des services publics, la puissance de l'engagement jusqu'au sacrifice de leurs vies" a lancé Bernard Cazeneuve en guise de remerciements profonds dédié aux fonctionnaires morts ou blessés dans l'exercice de leurs fonctions. "J'ai une immense gratitude pour leur engagement et je tiens à saluer aujourd'hui la grande confiance qu'ils m'inspirent et le respect qu'ils inspirent aux Français". Sans jamais évoquer la polémique soulevée par l'affiche de la CGT, Bernard Cazeneuve a tenu à préciser "qu'aucune campagne n'est en capacité d'altérer cette confiance. Les instructions données de ma part sont claires et ils ont tout mon soutien dans leurs actions". L'occasion pour le Ministre d'évoquer la mémoire des 8 fonctionnaires de police et de gendarmerie morts en service cette année et des 18 000 blessés. "Je ne céderais rien à ceux qui cherchent à atteindre la réputation des 250 000 gendarmes et policiers de France, mais je serais intraitable en cas de manquement". Tous les personnels du Ministère de l'Intérieur ont été passés en revue par le Ministre avant d'évoquer la réforme de l'Etat. 

"Bercy m'a demandé 1300 postes... "

Evoquant les parcours de Pierre Joxe notamment, Bernard Cazeneuve a rappelé son attachement à la Saône et Loire tout en appelant les maires et les présidents d'intercommunalité à se prendre en main afin de définir ensembles les contours de la future réforme de l'Etat. "Préférer la mobilité fonctionnelle plutôt que la mobilité géographique", c'est la ligne fixée par le Ministre. Bernard Cazeneuve a rappelé les 3500 postes supprimés par son prédécesseur alors qu'une Préfecture représente 250 à 300 emplois directs. "C'est l'équivalent de 10 à 13 Préfectures qui ont été supprimés entre 2007 et 2013. La RGPP n'était pas une mauvaise idée mais pas de la manière dont elle a été entreprise. Il a fallu faire différemment, rassembler les compétences sur quelques pôles et gagner ainsi 2000 emplois nous permettant ainsi de dégager 700 postes que nous allons redistribuer dans les territoires et mettre en places des cellules d'ingénierie au plus près des communes rurales". 

Laurent Guillaumé