Saône et Loire

Au conseil départemental de Saône et Loire, droite et gauche divisées sur l’importance des aides aux investissements

Au conseil départemental de Saône et Loire,  droite et gauche divisées sur l’importance des aides aux investissements

Le soutien aux projets des communes et des intercommunalités décidé par le conseil départemental dans le cadre d’un appel à projets, a vu l’opposition souligner la maigre importance de l’enveloppe.

Le temps des présentations et c’est Claudette Brunet-Lechenault qui la première s’interrogea : «Comment avec 5,5 millions du département vous pouvez générer 64 millions d'euros de travaux. Il serait bien que les règles soient connues avant le dépôt des dossiers».
Violaine Gillet, autre élue d’opposition devait poursuivre : «Vous nous parlez du compte est bon, vous êtes un peu le Bertrand Renard des Chiffres et des lettres.  Vous êtes en baisse par rapport à avant. Vous êtes seulement à 5 millions. Le compte n'est pas bon. 566 dossiers soit 41 de plus que cette année, avaient été déposés en 2014»
Pour enfoncer le clou, c’est alors Evelyne Couillerot, la chef de groupe d’opposition qui demanda la parole, pour lancer : «Vous avez une petite musique qui contribue au mélange des genres. Vous estimez vos engagements, comme un contre-modèle de ce que ferait l'Etat», en comparant les chiffres donnés par le département, avec ceux donnés par l’Etat
«Vous dites générez 64 millions de travaux avec 5,25 millions d'euros de travaux. Du côté de l'Etat, ce serait donc 278 millions de travaux. 1 euro pour le département 3,5 euro de la part de l'Etat. Si comme le dit Monsieur Genet on est dans le goutte à goutte, vous vous êtes dans le micron», ironisa l’élue d’opposition. Et de poursuivre : «A notre sens, il n'y a pas deux logiques. Tant mieux si le département peut engager 5,25 millions d'euros. Mais il n'y a pas que le département qui lutte contre la fracture des territoires. Il faut ajouter sa pierre à celle des autres. On ne participera pas au vote».
C’est Fabien Genet qui le premier répliqua : «Que de mots pour ne pas voter à la fin. On retrouve l'acidité d'un certain nombre de commentaires. Vous avez une mémoire sélective. Vous oubliez les 8 millions d'euros de dotations en moins versées par l'Etat qui a décidé d'asphyxier les département.
Il ne faut pas oublier aussi notre investissement massif sur le THD, avec 7 millions d'euros pour le haut débit. Donc on dégage des moyens, et on aide les territoires».
Sur le même registre, Sébastien Martin devait lui aussi faire dans l’ironie : «Vous voulez être pour et contre à la fois. Vous nous abreuvez de chiffres et j'ai du mal à vous comprendre. Dites les choses simplement.
Il y a eu un appel à projets, avec les limites maximales d'intervention. Si ça ne marchait pas on n'aurait pas eu plus de 500 dossiers. Vous nous faites toujours la même méthode».
Au nom de l’opposition, Jean-Luc Fonteray y alla lui aussi de son couplet : «Lorsqu'on entend les propos qui cherchent à nous endormir, il faut arrêter de faire croire que le département est au rendez-vous. Vous avez transformé les 7 millions en 5,5 millions. La baisse de 8 millions des dotations de l'Etat avancée par Monsieur Genet n'a pas de place ici. Nous avons 9 mois de retard. Vous avez presque gagné une année. Ce qu'il faut c'est être dans le tempo. On est passé de 8 à 18 millions d'euros en aides de l'Etat».
Jean-Marc Hippolyte ajouta : «Vous vous trompez de débat. On n'est pas contre les aides aux départements. Sur le fond scolaire, une commune attendait une aide plus significative».
C’est au Président André Accary qu’il appartenait de conclure : «A la conférence des territoires j'ai mis en avant deux choses qui ne sont pas contestables. Sur les compensions sociales, il manque 63 millions et que l'on ajoute une baisse de dotations de 8 millions, on a effectivement moins de moyens.
On est passé de 35 dispositifs à 6. On a 515 dossiers. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Au moment du budget on pensait avoir seulement 4 millions. Aujourd'hui on distribue l'argent que l'on a.
Au moment du prochain budget je serai prudent».
Alain BOLLERY