Chalon sur Saône

CONSEIL MUNICIPAL - Cultivons Chalon n'entend pas "laisser M.Platret décider seul pour Chalon"

CONSEIL MUNICIPAL - Cultivons Chalon n'entend pas "laisser M.Platret décider seul pour Chalon"

Alors que le conseil municipal se réunira ce vendredi soir, Cultivons Chalon qui entend se constituer en groupe d'opposition prochainement, dénonce "l'absence de la ville de Chalon face au covid", "des tickets à gratter pour sauver le commerce", "des réponses tardives"... "et des finances qui ne font que confirmer ce qu'on dénonce depuis longtemps".

Nathalie Leblanc en tête, entourée d'Arnaud Barras, de Francine Chopard ou de Sébastien Lagoutte notamment, ont décoché les flèches en direction de la majorité municipale pilotée par Gilles Platret. Premier reproche... celui de la "disparition", "des réponses tardives" de la ville de Chalon sur Saône face à l'épidémie du coronavirus. Cultivons Chalon déplore les absences de réponses et de communication de la ville de Chalon sur Saône alors "que nombre de Chalonnais attendaient des réponses. Même sur les réseaux sociaux, les réponses n'étaient pas au rendez-vous". 

"Nous avons adressé une lettre dès le 17 mars pour tirer un signal d'alerte face à cette situation inédite, évoquant nos interrogations sur l'aide alimentaire aux plus démunis, sur les foyers d'accueil ou les règles de confinement. Nos questions sont restées sans réponses. On s'interrogeait sur l'impact budgétaire sur les familles chalonnaises avec la fermeture des cantines scolaires. On a vu d'autres communes réagir mais Chalon sur Saône ? Un mois après l'alerte, nous avons reçu une réponse avec des mesures trop tardives et parfois punitives bien au-delà même des recommandations sanitaires". 

Le bon point alloué à la distribution des masques

Dénonçant l'inertie de la mairie face au coronavirus, l'opposition a tenu pour autant à saluer la gestion des masques, évoquant "une distribution efficace" avant de pointer du doigt "la réouverture des écoles plus tardives", dénonçant à demi-mot une énième gestion politique du dossier dans l'annonce du report de l'ouverture des écoles, prenant quelque peu en otage les parents, "sans offrir de dispositif de garde complémentaire alors que les parents devaient repartir au boulot" ou prendre en considération "le décrochage scolaire". "Les réponses ont été toutes triop tardives et incomplètes, décidées dans le secret de l'exécutif". 

Chalon dans la rue vs guinguettes

"Quid de Chalon dans la rue" s'interroge l'opposition municipale qui reconnait la logique de l'annulation des évènements, alors que parallèlement la municipalité organise "les guinguettes"  ou "le picnic du 14 juillet". "Une forme d'incompréhension pour nombre de Chalonnais et surtout une communication réduite à pas grand chose". 

Ce vendredi soir, examen du compte administratif

L'examen du compte administratif est toujours un exercice plaisant pour une opposition municipale car il donne un état des lieux précis des finances communales. Du coup Cultivons Chalon entend rappeler la situation "financière dégradée de la ville de Chalon sur Saône". "Que n'avions nous pas entendu sur le plan de sauvetage communale. Et depuis 2014, la dette est passé de 79 millions à 81 millions. La capacité de désendettement a dépassé le seuil d'alerte et la durée de désendettement a explosé dans le temps". Des propos corroborés par la Cour des Comptes qui a épinglé la ville de Chalon sur Saône "pour mauvaise gestion" et donc France 2 s'en ait fait écho. 

Cultivons Chalon déplore "un investissement de 13 millions d'euros trop excessif dont la pertinence est posée, avec des aménagements de quais dont les questions du développement durable et de la mobilité ont été oubliés". "Les marges de manoeuvre financière ont été obérées. La ville n'a plus de marge financière et ce sont pas quelque tickets à gratter qui répondront à l'urgence du moment pour le commerce de centre-ville". 

"Des bons d'achats donnés aux uns et pas aux autres. Il y a des choix qui nous interrogent face à celles et ceux oubliés dans cette gestion municipale. Et c'est choquant. On a vu le plan de sauvetage des finances communales et son résultat, alors si pour les commerçants c'est le même ? Ce n'est pas l'addition de mesurettes mais un plan global qui est nécessaire avec une réflexion globale autour d'un éco-système. Et d'ailleurs quand est-il de la promesse du maire de voir l'ouverture des salles de cinéma en centre-ville... on attend toujours ! 

Des news pour la place de Beaune

Nathalie Leblanc a profité de l'occasion pour rappeler que "l'instruction du dossier était close" et que "l'audience devrait se tenir à la rentrée avec probablement un jugement dans le courant de l'automne", tout en rappelant que "cette place est inconstructible" et que "c'est un cadeau fait sans mise en concurrence avec d'autres promoteurs". 

"Y-avait-il urgence à recruter immédiatement 10 policiers ?"

C'est Sébastien Lagoutte, qui est monté au créneau afin de fustiger la première décision municipale post-confinement. "La première annonce de cette municipalité est celle du recrutement de 10 nouveaux policiers municipaux alors que la situation économique et sociale s'annonce très compliquée. Est-ce qu'il y avait urgence à une telle décision ? On peut admettre pour une fois le respect d'une de ses promesses électorales mais était-ce la priorité ? On a demandé 3 fois les résultats de l'impact de la vidéosurveillance. On nous dit que ça marche et parallèlement on recrute plus de policiers. Il y a qu'une forme d'inconstance". 

"Il n'est plus question de laisser M.Platret décider seul pour cette ville. On va travailler pour tous et pour tous les quartiers".

C'est dire que le conseil municipal de ce vendredi soir, interdit au public et à la presse, diffusé sur le site de la ville, devrait s'annoncer quelque peu tumultueux. 

Laurent Guillaumé