Opinion

A Bruxelles, Marie-Guite Dufay doit défendre toutes les agricultures et tous les agriculteurs de la région pour Europe Ecologie - Les Verts

Dans un communiqué daté du 16 octobre, la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, a fait part de son intention de se rendre à Bruxelles « pour bâtir un projet commun et défendre les intérêts agricoles et ruraux de la Bourgogne Franche-Comté » et « infléchir les arbitrages au niveau européen ».

Quelle agriculture et quels agriculteurs Marie-Guite Dufay va-t-elle « défendre » une fois arrivée à Bruxelles ? L’agriculture biologique, responsable, solidaire, tournée vers de nouvelles pratiques respectueuse de l’environnement et de la santé des consommateurs ? La Région va-t-elle plaider pour que l’Europe donne enfin de véritables moyens aux Régions pour qu’elles accompagnent la transition écologique de l’agriculture et de l’alimentation ?

EELV interpelle la Présidente pour qu’elle défende bec et ongles les petites unités agricoles qui, pour survivre péniblement, doivent au quotidien se battre pour obtenir les miettes d’une politique agricole commune politiquement et structurellement tournée vers l’agriculture intensive, carburant à ces pesticides et intrants dont les citoyens ne veulent plus. C’est pourquoi, EELV demande plus de transparence et les objectifs concrets de ce voyage. Les citoyens aspirant à manger mieux et local, la Présidente ne peut se contenter de formules floues comme l’évoque le communiqué : « défendre une PAC forte et à la hauteur des enjeux pour l’avenir du territoire ».

Nous rappelons qu'EELV propose de consacrer 50% du budget de la PAC à la structuration des filières locales biologiques et agroécologiques et à l’approvisionnement de la restauration collective par l’agriculture paysanne de proximité ». Il est temps de récompenser les agriculteurs qui font du bien en se passant du glyphosate ou investissent dans l’agriculture biologique.

Nous souhaitons renouer la confiance entre agriculteurs et consommateurs. Nous sommes pour une agriculture paysanne qui respecte les agriculteurs eux-mêmes, les consommateurs, les animaux. Nous n’opposons pas les agriculteurs entre eux mais nous opposons les modes de production et dénonçons le modèle agricole productiviste qui est obsolète, s’il a un jour été pertinent. De plus, l'augmentation de la production et l'intensification profitent surtout à l'industrie agro-alimentaire et pas aux agriculteurs eux-mêmes.

Pendant ce temps, les communes de la Région en charge de services de restauration collective (cantines, crèches...) doivent appliquer les dispositions de la loi EGALIM, adoptée fin 2018. Et celles-ci s’inquiètent à juste titre de ne pas être en mesure de trouver des fournisseurs locaux afin de respecter l’obligation de s’approvisionner à hauteur de 50 % en produits de qualité durables et de servir au moins 20 % de produits issus de l’agriculture biologique d’ici le 1er janvier 2022, comme la loi les y oblige. Alors que les dispositions de la loi EGALIM ne sont pas à la hauteur du défi climatique et alimentaire, la Région doit impérativement se mobiliser pour répondre aux attentes des communes, les encourager plus d’ambition écologique, en soutenant le développement de l’agriculture biologique locale favorisant ainsi l’autonomie alimentaire des territoires.

Claire Mallard, Cécile Prudhomme et Philippe Châtelain pour EELV Bourgogne Franche-Comté