Chalon sur Saône

Les personnels soignants de Chalon-sur-Saône ne veulent pas d'une 2ème vague de Covid-19

Les personnels soignants de Chalon-sur-Saône ne veulent pas d'une 2ème vague de Covid-19

Face au relâchement, le maire de Chalon-sur-Saône et la direction de l'Hôpital William Morey ont rappelé à la population la nécessité de maintenir les gestes barrière, à l'occasion d'une conférence de presse. Plus de détails avec Info Chalon.

Le coronavirus continue de circuler. Pire, il y a une tendance à l'augmentation de sa circulation.


Les autorités sanitaires sont particulièrement attentives à l'apparition de potentiels clusters. Ces derniers sont notamment liés aux rassemblements privés, familiaux ou festifs.


Aussi, la direction du Centre hospitalier William Morey et le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, lequel est également président du Conseil de de Surveillance de ce même hôpital, en appellent à la vigilance pour éviter une seconde vague de Covid-19.


«La population a quelque peu relâché ses efforts face au virus mais il n'a pas disparu et les rassemblements à grande échelle sont toujours déconseillés», prévient, Christine Ungerer, la directrice de l'établissement, insistant sur l'importance de continuer à appliquer les gestes barrières.


Pour ce faire, une conférence de presse a été organisée, hier, mercredi 15 juillet, à 16 heures, au Centre hospitalier William Morey.


Fruit d'une conversation , la semaine dernière, entre le maire et la directrice, cette conférence est une occasion de présenter un aperçu de la crise à travers différentes données et d'expliquer quels sont les enjeux de demain.


«Nous nous sommes tenus régulièrement au courant de la façon dont les choses évoluaient», déclarait le premier magistrat de la ville, appellant de ses vœux à un partenariat durable entre l'Hôpital et la municipalité.


«Nous sommes dans une période que l'on pourrait peut-être qualifier d'intermédiaire. L'avenir nous le dira! Puisque nous sommes sortis du cœur du cyclone mais nous voyons bien que les vents recommencent à souffler. Quelques signaux nous montrent qu'il faut faire attention (...) les gestes barrière sont en train de fondre comme neige au soleil et ça, c'est un constat que chacun peut faire.Le passage le plus dur de la crise épidémique a été remarquablement négocié par notre population. Chacun avait conscience de son devoir qui était de se priver de sa propre liberté pour se protéger et protéger les autres», poursuit-il en mettant en garde sur le relâchement d'une partie de la population surtout en cette «période estivale, propice à des retrouvailles».


Comment l'Hôpital de Chalon-sur-Saône a géré la crise?


En tant qu'établissement support , le Centre hospitalier William Morey a eu pour mission de coordonner la crise sur le territoire ave les centres hospitaliers d'Autun, du Creusot, de Montceau-les-Mines, et les établissements de santé privés.


Tous les établissements ont ainsi eu une fillière COVID et une autre non-COVID avec une mise en place de dispositifs permettant la protection des personnels et un travail avec les médecins sur la façon de prendre en charge les patients atteints de COVID-19.


L'habitude déjà très ancienne de ces différents établissements à travailler ensemble a, d'ailleurs, été prépondérante dans la gestion de la crise.


«Les médecins ont très acquis une expertise, au fil des semaines, sur la prise en charge de cette nouvelle pathologie très spécifique, et ils ont pu en faire bénéficier les autres établissements publics et privés», souligne Christine Ungerer.


Un dispositif d'appui aux EHPAD a été mis en place grâce au service territorial d'hygiène, à l'hospitalisation à domicile (HAD) et aux équipes de soins palliatifs.


Sur le mur de la salle de conférence, un graphique qui montrait une vague pendant 3 moi avec un pic début avril, résumait toute l'organisation qui a été mise en place dans le territoire de l'Ouest et du Nord de la Saône-et-Loire.


Nous constatons qu'il y a eu une bonne gestion puisque la capacité de prise en charge des patients a toujours été supérieure aux besoins, par exemple 118 patients, au plus fort de la crise, pour une capacité maximale de 148 lits en médecine.


En médecine, 8 services ont été dédiées au COVID-19 (5 au Centre hospitalier William Morey et 3 sur le territoire). En réanimation et soins intensifs, en plus des 32 lits COVID-19, il y a eu aussi 10 lits non-COVID. Tous ces changements ont demandé beaucoup de moyens matériels et humains.


En soin de Suite et Réadaptation (SSR), 3 unités COVID ont été créées au sein de différents établissements.


Pour faire face au pic de contamination, l'Hôpital n'a pas hésité à rappeller tous les personnels qui avaient travaillé les années précédentes et a bénéficié du concours des étudiants en école d'infirmières qui ont fait office d'aide-soignants, pendant quelques semaines.


Le territoire de l'Ouest et du Nord de la Saône-et-Loire a été moins infecté que ces voisins des territoires de Mâcon ou Dijon, particulièrement touchés.


Des patients de Mâcon ont ainsi été accueillis dans les différents centres hospitaliers du territoire.


La directrice du Centre hospitalier William Morey de Chalon-sur-Saône tenait à remercier l'ensemble du personnel pour son investissement professionnel et humain tout au long de cette crise, soulignant aussi son esprit de solidarité ainsi que son agilité à s'adapter à la réorganisation du système hospitalier.


«Cette conférence vous montrera pourquoi nous n'avons pas du tout l'intention que cette 2ème vague soit aussi forte car le personnel ne veut pas revivre la même chose. Si il y a un rebond, ce qui est inéluctable, il ne faut surtout pas qu'il aie la même ampleur car on a quand même des personnels qui sont fatigués», conclut-elle.


Étaient présents, à cette conférence, Bruno Legourd, adjoint au maire de Chalon-sur-Saône en charge des affaires sanitaires et sociales, Véronique Vala, cadre supérieure de santé, Sylvie Davidian, praticien hygiéniste, Michel Françoise, docteur et vice-président de la Commission médicale d'établissement, Maud Paon, aide-soignante, et Kévin Baumgarten, cadre de santé, pour ne citer qu'eux.

 

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati