Opinion de droite

Josiane Corneloup, députée de Saône et Loire, interpelle le 1er Ministre et demande des mesures contre les attaques de loups

Josiane Corneloup, députée de Saône et Loire,  interpelle le 1er Ministre et demande des mesures contre les attaques de loups

La députée de la deuxième circonscription de Saône et Loire, où ont eu lieu les dernières attaques, a adressé un courrier au Premier Ministre.

Pas moins de neuf troupeaux dans ma circonscription ont été attaqués par le loup depuis le 25 juin. 35 ovins ont été tués et 14 grièvement mutilés. Force est de déplorer que la prolifération du loup, faute d’une volonté publique de l‘endiguer, s’étend progressivement à l‘ensemble des territoires du pays, rendant aujourd’hui impossible sa cohabitation avec les éleveurs de moutons. Le dernier recensement fait état dans sa fourchette basse de près de 580 loups en France contre 530 en 2019. Dans un courrier adressé au Premier Ministre, je demande à Jean Castex qu’il accorde à la défense des éleveurs d’ovins toute la bienveillance qu’elle requiert et qu’il prenne au plus vite les mesures adaptées à l’urgence d’une situation devenue intolérable.


Depuis sa réapparition dans les Alpes du Sud en 1992, les dégâts causés par le loup ont explosé : en 2018, on comptabilisait plus de 12 500 victimes du loup pour 3 674 constats officiels d’attaques. Le stress engendré par la crainte permanente de prédation, les retards d’indemnisation des pertes subies, le manque de financement des moyens de protection des troupeaux, créent une situation insupportable pour les éleveurs qui se sentent, à juste titre, abandonnés par les pouvoirs publics plus accessibles à une approche naïve et pastorale de l’introduction du loup défendue par une minorité d’activistes vivant loin des territoires où sévissent les loups. Il est grand temps de renforcer la régulation de ce prédateur qui, loin de constituer une espèce en voie de disparition, prospère en Europe où il commet les mêmes forfaits. Il faut en finir avec les mesures dilatoires. Le plafond de prélèvement autorisé de 17 % pouvant être augmenté par palier de 2 % ne suffit plus à protéger les troupeaux. Il est aujourd’hui indispensable de déplafonner les prélèvements ; de nombreux pays organisent par exemple des chasses permettant de contenir la population de loups. Il ne s’agit pas d’éradiquer une espèce mais de permettre à des hommes et des femmes de défendre légitimement leurs troupeaux en usant de tirs de défense chaque fois que cela est nécessaire.


Les éleveurs n’ont plus à être les victimes des loups, dont les attaques peuvent anéantir des années de dur labeur. Les éleveurs d’ovins doivent de nouveau pouvoir exercer leur activité dans la sérénité. C’est le devoir de tout élu de les soutenir dans l’obtention de ce droit de base qu’est le droit à la sécurité. Les sommes multipliées par plus de 15 en quinze ans (1,8 millions d’euros en 2004 à 30 millions d’euros en 2019), qui couvrent une partie des indemnités des pertes des éleveurs et du financement des moyens de protection des troupeaux, pourraient être économisées. Sur ces deux volets, demeure néanmoins toujours un reste à charge important pour l'éleveur, a fortiori lorsque les pertes concernent des moutons issus d'un programme de sélections génétiques long et coûteux, comme c'est le cas pour le mouton Charollais. Ce sont alors des années de recherches qui sont ruinées.


C’est pourquoi j’ai adressé à Monsieur le Premier Ministre un courrier aux termes duquel je lui demande de passer enfin aux actes afin d’assurer la pérennité des élevages parmi lesquels celui du mouton Charollais, particulièrement renommé, résultat du savoir-faire et du travail d’hommes et de femmes qui appellent enfin un peu de considération et d’écoute de la part des pouvoirs publics.