Saône et Loire économie

L'entreprise CGM à Fontaines fait le pari du Plan de relance gouvernemental pour moderniser son outil de production

L'entreprise CGM à Fontaines fait le pari du Plan de relance gouvernemental pour moderniser son outil de production

Face à un secteur toujours plus concurrentiel, CGM pilotée par la famille Morel, bien connue sur le Chalonnais, n'avait d'autres perspectives que de moderniser son outil de production. L'entreprise implantée à Fontaines va changer la quasi intégralité de ses machines-outils. Les explications d'info-chalon.com.

CGM, c'est avant tout, une belle aventure familiale, sans laquelle rien n'aurait été possible. L'entreprise créée en 1987 par Gérard Morel se lance dans la chaudronnerie industrielle, "il y avait de belles opportunités à l'époque à Chalon sur Saône" n'oublie pas de préciser le père-fondateur de CGM, en présence de Julien Charles - Préfet de Saône et Loire et Sébastien Martin - Président du Grand Chalon et Nelly Meunier-Chanut, maire de Fontaines. Au début des années 90, le premier bâtiment situé à Fontaines est construit et la famille d'origine mâconnaise s'installe définitivement au pied de la Côte Chalonnaise. 

Depuis l'entreprise a évolué avec le temps, passant d'un atelier de 500 m2 à ses débuts pour atteindre les 4000 m2 trente ans plus tard. Entre temps, l'entreprise a intégré de nouvelles entités piochées au gré des envies et des ambitions industrielles, à Montélimard, puis à Villefranche sur Saône et enfin en région parisienne. Entre temps, les deux garçons de la famille Jérôme entre dans l'aventure familiale en 1997, suivi de son frère Vincent en 1999. Depuis la famille Morel ne se quitte plus et déploie son énergie au profit de l'industrialisation de nos territoires. 

"Les clés de la réussite c'est la structuration et le dimensionnement"

Vincent, plutôt flêché du côté industriel de part sa formation d'ingénieur et Jérôme fort de son parcours Sup de Co' ont trouvé le parfait équilibre pour maintenir à flots cette belle aventure professionnelle. "On a une politique d'investissement régulière mais notre force est celle de la polyvalence de toutes nos équipes" précisent-ils au représentant de l'Etat, venu constater sur place cette entreprise Saône et Loirienne qui aura bénéficié d'une belle enveloppe du Plan de Relance. 

L'amertume de la désindustrialisation

Gérard Morel se veut quelque peu amer, fort de son expérience dans le milieu et n'a pu que constater " la désinsdustrialisation de notre pays. C'est une vraie frustration. On s'était même posé la question d'une croissance externe". L'histoire et les bouleversements sociaux d'un pays sur lequel, ils avaient misé, aura totalement changé la donne... "une vraie chance au final" confiera même Mme Morel. 

Leader national des pupitres de salles de commandes

Il y a des niches industrielles qui parfois surprennent le grand public mais elles existent bel et bien et elles permettent à CGM d'assurer un vrai savoir-faire. L'entreprise s'est spécialisée au fil du temps dans la conception et la finition des mobiliers techniques pour toutes les salles de commandes. Des salles qui vont des sous-maris de l'armée française à l'aviation civile mais aussi l'équipement des SDIS. Un secteur de niche qui a eu de quoi ravir le Préfet. A leur tableau de chasse, les Morel peuvent même afficher la salle de tir d'Ariane 5... le saviez-vous ? 

En mettant la main sur une entreprise située en région parisienne en 2014, CGM a ainsi pu ouvrir son carnet de commandes à la Préfecture de Police à Paris, à la RATP ou encore la SNCF. En 2017, CGM s'ouvre le champ de l'étanchéité des salles de laboratoires. "C'est cet ensemble qui fait la pertinence" rajoute Vincent Morel. 

"Le temps passe, les technologies évoluent"

C'est donc une vaste modernisation de son outil de production qui a été acté et qui a bénéficié du Plan de Relance gouvernemental. La quasi totalité des machines va être changé. "C''était l'occasion de renouveler notre parc mais aussi d'en intégrer d'autres sans oublier la question de la sécurisation de notre savoir-faire".

Les questions de formations, de savoir-faire, d'industrie mais aussi de l'inflation du coût des matières premières, ont été abordées avec le représentant de l'Etat en Saône et Loire. Sur la question de l'impact sanitaire, la famille Morel a marqué une forme d'inquiétude sur les années à venir, "l'absence de visibilité claire, la pénurie de matières premières et son inflation" avant d'échanger sur les politiques industrielles à mener afin d'assurer à la France son indépendance industrielle. Des sujets qui ne manqueront pas d'alimenter les futurs programmes électoraux au regard des échéances à venir.

Laurent Guillaumé