Opinion de gauche

ELECTIONS REGIONALES ET DEPARTEMENTALES - "Le maintien des élections doit être conditionné à la mise à disposition de moyens pour faire campagne"

ELECTIONS REGIONALES ET DEPARTEMENTALES - "Le maintien des élections doit être conditionné à la mise à disposition de moyens pour faire campagne"

Pour les candidats de la France Insoumise.

Communiqué de presse

 

En temps de crise, rien n’est plus précieux que le débat argumenté et la souveraineté populaire. Pour

agir en bon ordre, la légitimité des pouvoirs est essentielle. La démocratie n’est donc pas un encombrement ou un retardement, mais une exigence morale autant qu’une garantie d’efficacité. 

Pourtant, à cette heure, l’incertitude pèse sur les élections régionales et départementales prévues les 13 et 20 juin prochains.
Déjà repoussées de trois mois pour des raisons sanitaires, nous ne savons toujours pas, à trois semaines du début de dépôt des candidatures, si les élections seront maintenues ou repoussées.

Les allocutions du Premier Ministre devant le Parlement le 1er avril nous ont permis d'apprendre qu'il

« privilégie » le scénario du maintien des élections départementales et régionales aux dates prévues.

Nous en avons pris acte.

 

Depuis un an maintenant, le mouvement de la France insoumise est porteur de propositions alternatives au confinement. Ainsi, nous considérons que la démocratie ne saurait être mise sous cloche et

souhaitons voir organiser ces élections, si l'application de mesures strictes de sécurité sanitaires le

permet. D’autres pays l’ont fait. Car sinon quoi ? Faudra-t-il aussi repousser les élections présidentielles et législatives ? Ce serait inacceptable. Cela étant, il ne saurait y avoir d'élections sans campagnes électorales et sans la confrontation des idées et des projets politiques proposés aux électeurs et électrices. Mieux vaut donc utiliser les élections de 2021 pour mettre à niveau les conditions d’un débat démocratique en période de crise sanitaire. Plusieurs mesures, permettant de respecter nos principes démocratiques malgré la situation sanitaire, sont à mettre en place.
Celles évoquées jusqu’ici nous paraissent en effet insuffisantes.

 

Pour commencer, le service public audiovisuel doit être mobilisé fortement. Des débats thématiques

devraient selon nous être organisés, à des heures de grande écoute et en nombre conséquent sur le service public audiovisuel régional, à la radio et à la télévision, entre les différentes têtes de listes régionales d'une part et entre les candidats aux élections départementales d'autre part.

Les candidates et candidats doivent avoir la possibilité de se rendre sur leurs territoires, cantons et ré-

gions, en respectant les gestes barrières, munis d'une attestation spécifique dûment remplie qui serait

éditée par le Ministère de l'Intérieur. Sans cette disposition, une inégalité d’exercice de la campagne

existerait entre les candidat·e·s sortant·e·s qui bénéficient d’attestations, et celles et ceux qui ne le

sont pas.

La tenue de rassemblements en plein air, dans le respect des règles de distanciation et des gestes barrières, doit être autorisée, ainsi que les opérations de diffusions sur les marchés et dans l’espace public, y compris en porte-à-porte sous les mêmes conditions d’existence d’un protocole sanitaire.

Concernant les communications écrites auprès des électeurs, une deuxième profession de foi, en début

de campagne officielle, devrait pouvoir être envoyée aux électeurs et prise en charge par l’État.

Des incitations à se rendre aux urnes, accompagnées de messages informant des mesures sanitaire

prises dans les bureaux de vote, devront circuler sur les panneaux signalétiques des municipalités, des

autoroutes et sur les chaînes et stations publiques nationales. Enfin, les mairies devront mettre à disposition les panneaux d’affichage officiels le plus tôt possible.

 

Cumulées, ces dispositions tendent vers notre objectif d’organiser une campagne électorale et deux

élections, en garantissant les meilleurs conditions sanitaires possibles, sans altérer la sincérité du scrutin par une abstention massive ou un déséquilibre entre élus sortants et autres candidats.
Nous, chef·fe·s de file régionaux pour la France insoumise, appelons le Gouvernement à prendre en compte, en cas de maintien de ces élections, ces préconisations.
D'autres pistes sont vraisemblablement à étudier et à développer. Nous alertons le Premier Ministre sur le fait qu'aucune décision gouvernementale en la matière, sans consultation large et sincère de ses oppositions, ne saurait satisfaire les principes démocratiques fondateurs de notre pacte républicain.

 

Les chef·fe·s de file régionaux pour la France insoumise : Gabriel AMARD (Auvergne-RhôneAlpes), Clémentine AUTAIN (Île-de-France), Sandrine BATAILLE (Pays-de-la-Loire), Evelyne

BECKER (Hauts-de-France), Ugo BERNALICIS (Hauts-de-France), Manuel BOMPARD

(Occitanie), Jean-Marie BROM (Grand-Est), Pierre-Yves CADALEN (Bretagne), Aymeric

COMPAIN (Centre-Val-de-Loire), Maxime DA SILVA (Normandie), Marie-Madeleine DORELUCAS (Bretagne), Caroline FIAT (Grand Est), Karin FISHER (Centre-Val-de-Loire), Clémence

GUETTE (Nouvelle-Aquitaine), Arnaud GUVENATAM (Bourgogne-Franche-Comte), Luc

LEANDRI (Provence-Alpes-Côte d’Azur), Myriam MARTIN (Occitanie), Marina MESURE

(Provence-Alpes-Côte d’Azur), Loïc PRUD'HOMME (Nouvelle-Aquitaine), Magali ROMAGGI

(Auvergne-Rhône-Alpes), Emma SALLEY (Normandie), Matthias TAVEL (Pays-de-la-Loire), Paul

VANNIER (Île-de-France) et Séverine VEZIES (Bourgogne-Franche-Comte).